Analysis of the report on the Digital Commons

Analyse du rapport sur les communs numériques

Analyse du rapport sur les communs numériques

À l’occasion de l’Assemblée numérique co-organisée à Toulouse les 21 et 22 juin par la présidence française du Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne, le rapport sur les communs numériques a été publié. This report was initiated by France during the conference ‘Building Europe’s Digital Sovereignty’ organised on 7 and 8 February. 

Ce rapport est le résultat d'un travail collectif mené par un groupe composé de 19 États membres de l'Union européenne (UE) et de la Commission européenne.

L'objectif était d’imaginer collectivement un projet pour promouvoir et accélérer le développement des biens communs numériques.

Les communs numériques, piliers de la souveraineté numérique européenne

Selon la définition d'Elinor Ostrom, lauréate du prix Nobel d’économie en 2009, un bien commun est défini comme une ressource conçue et régie par une communauté, avec des règles d'accès et de partage établies. Un bien commun numérique, c’est donc une ressource numérique telle qu’une plateforme, un site web ou encore une application dont la particularité est qu’ils appartiennent à tous et peuvent être modifiés par tous. En d’autres termes, la gouvernance de cette ressource est gérée de manière démocratique et ascendante, c’est-à-dire du bas vers le haut. 

Le postulat de base est que des communs numériques bien entretenus offrent « une occasion unique de soutenir la souveraineté numérique européenne ».

D’abord, dans de bonnes conditions, les biens communs numériques contribuent à la préservation du contrôle par les puissances extérieures. En effet, un bien commun numérique n’est par définition ni dans les mains d’une seule grande entreprise, ni dans celles d’un seul État. Cette possession partagée vise à prévenir les risques d’abus.

Ensuite, les biens communs contribuent à la valorisation collective d’une ressource numérique et à la réutilisation des données et infrastructures numériques la concernant. Les communs numériques favorisent donc l’innovation, la valeur sociale et la durabilité. L’intelligence collective est en effet décuplée par l’accès gratuit aux informations et la possibilité d’enrichir la ressource.

Enfin, les communs numériques constituent un pilier en matière de cybersécurité, à condition qu’ils soient bien entretenus. En d’autres termes, selon l’adage d'Eric S. Raymond, « si l'on a assez d'yeux, tous les bugs sont superficiels » (The Cathedral and the Bazaar, 1999).

 

Un besoin fort de visibilité et d’acculturation aux communs numériques

Cependant, sans un changement culturel sur la compréhension de la valeur ajoutée des biens communs, leur durabilité est menacée par un manque d'utilisation et de contribution. » Comme le souligne ce rapport, les communs numériques représentent d’excellents outils pour tendre vers une souveraineté numérique européenne, à condition d’être largement utilisée. Il est vrai que sans une large utilisation et contribution, la ressource peut rapidement devenir inefficace et obsolète. D’où les propositions du rapport visant premièrement à donner de la visibilité aux communs numériques, et deuxièmement, à gagner la confiance des différents acteurs, en particulier ceux de la communauté des biens communs numériques.

Quatre propositions pour promouvoir et accélérer le développement des biens communs numériques

Proposition n°1 : Créer un guichet unique européen pour orienter les communautés vers les financements et aides publiques adéquats

L’idée est de créer une plateforme afin de centraliser à un niveau européen le processus de recherche de financements publiques par les communautés numériques en fournissant notamment orientation, expertises et ressources.

 

Proposition n°2 : Lancer un appel à projet aux communs les plus stratégiques

Un appel à projet sur les biens communs numériques permettrait de répondre aux problématiques financières que rencontrent la majorité des biens communs, au regard de leurs ressources limitées.

Une orientation des fonds vers des biens communs numériques thématiques est recommandée. Les thématiques identifiées comme prioritaires par le groupe de travail sont la recherche, l’administration en ligne et les éléments stratégiques.

 

Proposition n°3 : Créer une fondation européenne pour les communs numériques

La création d’une fondation européenne se révèle être la proposition la plus ambitieuse. « En coordination avec les objectifs politiques de l'UE, la structure viserait à favoriser le développement d'écosystèmes de biens communs numériques à travers l'Europe, afin de renforcer les communautés existantes et d'encourager la réutilisation des ressources numériques, tout en facilitant la diffusion du modèle de biens communs numériques en soutenant la génération de nouveaux biens communs numériques. »

Mais, elle ne deviendrait un véritable catalyseur, soutien et promoteur des biens communs numériques “que si sa gouvernance est ouverte et partagée avec les communautés concernées.” La gouvernance serait donc partagée entre les États, la Commission européenne et les communautés des communs numériques. De plus, une équipe permanente serait dédiée au soutien de cette structure.

 

Proposition n°4 : Montrer l’exemple, le principe des communs numériques par défaut

Cette proposition vise à ce que les administrations nationales et européennes évaluent en priorité la possibilité d’une solution utilisant des codes à source ouverte et des données ouvertes dès qu’ils sont confrontés aux développement de ressources numériques.

Conclusion : la portée du rapport

Salué par bon nombre de membres de la communauté des biens communs numériques, ces propositions sont encourageantes pour l’avenir et s’inscrivent pleinement dans les objectifs climatiques et numériques de l'Union européenne.

La prochaine étape est suggéréepar le rapport. Il s’agit d’une vaste consultation ouverte à ce sujet de manière coordonnée avec le lancement de l’appel à projet. Toutefois, la prudence est de mise. En effet, la présidence tchèque de l’Union européenne - qui a débuté le 1er juillet 2022 - doit prendre la relève pour assurer l’ensemble des défis se présentant. Mais la Tchéquie est un État membre visiblement absent de la liste des États membres ayant soutenu le rapport. L’adoption de ces recommandations pourrait donc être ralentie.

Enfin, pour compléter ces éléments, les acteurs du secteur, dont Wikimédia France Framasoft, ou encore Mobicoop, se sont emparés de la question. Ils ont, à leur tour, édicté un ensemble de propositions en vue du même objectif.

Les communs numériques ont encore un bel avenir. À ce sujet, notre prochaine étude portera sur les nouveaux modèles d’économie citoyenne et contributive en Europe. Cette étude analysera les pratiques, partenariats et effets de deux communs numériques par des acteurs de l'économie sociale : Open Street Map et Open Food Facts.

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Affaires publiques et Communication
Lille, France
Transition pathways: solutions for proximity economy and social tech

Transition pathways : des solutions pour l'économie de proximité et la social tech

Transition pathways : des solutions pour l'économie de proximité et la social tech

En se divisant en quatre groupes lors de cette session, le public de ces premiers ateliers a discuté des voies de transition avec des acteurs de l'économie sociale et des responsables de différents départements de la Commission.
Comme les voies de transition sont conçues pour permettre d'intensifier les contributions aux transitions verte et numérique, elles se concentrent sur l'élaboration de politiques influençant les niveaux local et régional, où les acteurs sont ancrés et ont le plus besoin de soutien.

Jeanne Bretécher intervenes @Transition pathways workshop
Jeanne Bretécher, présidente et cofondatrice du Social Good Accelerator, a animé l'un des quatre ateliers organisés par la Commission européenne le 30 mai 2022.
Source: Thomas Brisbart

Les défis multiples pour l'écosystème
Social Economy Europe, Diesis, Euclid Network et le Social Good Accelerator ont animé séparément quatre ateliers axés sur l'entrepreneuriat social, la gestion des données, l'économie partagée des plateformes et les technologies sociales. Le Social Good Accelerator s'est concentré sur ce dernier point.

En faisant partie de ce groupe, l'association et les organisations associées avaient pour objectif d'apporter les points clés des documents sur les voies de transition aux participants. En effet, une première version du document a mis en synthèse environ 70 contributions, dont celle que le Social Good Accelerator a rédigée avec sa communauté. Ce rapport explore les domaines dans lesquels l'économie sociale devrait agir, notamment pour accélérer la transition numérique. L'idée à travers ces ateliers était d'apporter des mots simples sur des sujets complexes, réduits à un certain nombre.

Tout d'abord, le groupe a discuté ensemble de ce que l'accès à la technologie implique pour nous. Le problème lié aux outils numériques est que certaines personnes pensent qu'ils sont hors de portée, principalement en raison de barrières psychologiques, du défi des ressources, mais surtout des compétences qui y sont liées. La fracture numérique et le sentiment d'isolement numérique sont tous deux réels dans ce contexte.

Par ailleurs, avec la pandémie, il y a eu une transition brutale vers l'utilisation d'outils dont beaucoup n'avaient pas les compétences et les équipements correspondants. La résolution de ce problème est une question de moyens que les pouvoirs publics permettent de mettre en œuvre, à travers des leviers tels que les ressources économiques et la formation.

Aller vers des solutions
Quelques exemples de bonnes pratiques ont été évoqués par les participants, qui ont apporté différentes contributions intéressantes. Par exemple, certains ont identifié la nécessité de soutenir la création et le partage de chaque secteur industriel, grâce à des réglementations appropriées et adéquates. Par exemple, en Israël, l'accessibilité n'est pas seulement limitée à l'aspect physique, mais a une définition plus large dans la loi. Elle inclut le prisme numérique en son sein.

De l'autre côté du spectre, les modèles de startups sont axés sur l'hypercroissance et la mise à l'échelle. Avec un état d'esprit aussi différent, l'impact l'est aussi. En outre, il est difficile d'identifier la bonne technologie pour les besoins d'une organisation sociale. Certains outils ont cette portée à l'esprit, tels que Rogervoice.

Visual Transition pathways workshop

"Quand on travaille, toutes sortes de personnes différentes sont impliquées, et c'est un pont intéressant mais difficile à franchir", a soutenu un panéliste. Par ces mots, l'exclusion des personnes âgées dans la sphère numérique a été soulevée. Néanmoins, leur exclusion n'est pas seulement basée sur les compétences, mais aussi sur leur propre confiance et sur la conception du produit. Comme toute nouvelle technologie, le numérique est source d'exclusion s'il n'est pas conçu correctement. En d'autres termes, le numérique est synonyme de substitution, et la multimodalité en est la clé.

L'atelier a conclu que la mise en place d'un Internet décentralisé serait la clé d'un écosystème d'innovation sociale numérique efficace. En outre, l'employabilité garantit l'arrivée de nouveaux talents dans le secteur des technologies civiques. Les personnes âgées se méfient des outils numériques. Un prototypage rapide ou un design itératif est nécessaire pour continuer sur cette voie, pavée de plusieurs défis : l'accès à la technologie, l'apport de compétences ou le perfectionnement des personnes, et les défis liés aux ressources elles-mêmes.

‘It was a successful experience’, Social Economy Europe’s view on the European Social Economy Summit.

"Une expérience réussie", le point de vue de Social Economy Europe sur le Sommet européen de l'économie sociale.

“Ce fut une expérience réussie”, Social Economy Europe à propos du sommet européen de l'économie sociale.

Le sommet européen de l'économie sociale et solidaire a rassemblé près de 2000 participants le 5 et 6 mai 2022 à Strasbourg. Organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne avec le soutien de l’Eurométropole de Strasbourg, l’objectif était de discuter de place de l'économie sociale dans l'Union européenne et de son avenir autour de conférences, d’ateliers et de rencontres.

Le Social Good Accelerator, membre du comité de pilotage de l’évènement, était présent et a contribué à la promotion et diffusion de ses idées à savoir la sensibilisation sur la nécessaire transition numérique de l’économie sociale et solidaire (ESS) par le biais de deux ateliers et d’une conférence.

Notre membre, Social Economy Europe, membre également du comité de pilotage de l’évènement a participé à ce sommet par le biais de nombreux ateliers et conférences.

Cette interview avec Victor Meseguer, Directeur au sein de Social Economy Europe, a pour but d’enrichir le retour d’expérience sur ce sommet européen majeur pour l'économie sociale.

Du côté de Social Economy Europe, comment vous êtes-vous préparé à cet évènement ?

La préparation de l’événement a débuté en juin 2021. La première réunion a eu lieu avec Pierre Roth et Sandra Guilmin à Bruxelles à l’époque où ils étaient en train d’explorer les différentes options de financement du sommet européen de l’ESS (ci-après “Conférence”). À cette époque, on savait déjà que la Présidence française du Conseil de l’Union européenne allait se tenir donc on espérait une forte présence de la Présidence française mais aussi une forte présence de la Commission européenne qui était présente à travers des ressources humaines et des représentants politiques. En juillet 2021, l’équipe de Social Economy Europe (SEE) s’est déplacée à Strasbourg avec les présidents et co-présidents de l’intergroupe économie sociale du Parlement européen pour avoir une réunion avec la maire de Strasbourg. Les échanges ont porté sur les attentes liées à la Conférence.

Cette Conférence était attendue comme la grande Conférence européenne de l’économie sociale en 2022. On peut aussi dire qu’il y a eu une sorte de passation de légitimité à la fin du sommet de l’ESS de Mannheim en 2021.

A partir de là, la façon de travailler a été similaire à celle du SOGA notamment par le biais de réunions pour co-construire l'événement. La valeur ajoutée de SEE a également été similaire à celle du SOGA. Nous avons eu pour but de créer des ponts entre les acteurs, de s’assurer que la Conférence ait une dimension européenne, qu’elle réponde bien aux intérêts des acteurs de l’économie sociale. Notre valeur ajoutée comme réseau est notre capacité à mobiliser des personnes, réseaux et organisations partout en Europe.

Aussi, du côté de SEE, nous avons organisé notre assemblée générale à Strasbourg, la veille de la Conférence, ce qui a permis de mobiliser la plupart de nos membres. 

Du côté de SEE, comment se sont déroulés les ateliers ? Notamment celui sur transition pathways, qu’en retenir ?

C’était un atelier intéressant. On a mobilisé entre 30 et 50 personnes. Il y avait dans la salle des acteurs clés de l’économie sociale : à la fois des grands réseaux européens, par exemple Coopérative Europe, Philea, ESS France Outremer et d'autres. Nous avons aussi réussi à mobiliser deux acteurs fortement mobilisés pour l’économie sociale dans les territoires : la région de Bruxelles et la région de Navarre au Nord de l’Espagne. 

"C'était une expérience réussie", une première possibilité de faire de la pédagogie sur un sujet qui est difficile à comprendre, non qu’il soit difficile en tant que tel, mais c’est surtout la terminologie, l’argot qui peut poser problème. Lorsque l’on parle de transition pathways pour l’économie sociale, on parle d’un grand plan stratégique où tout le monde doit être partie prenante et exprimer ses attentes et ses besoins. Sur ce dernier point, il y a un problème de connexion avec la réalité. Donc cet atelier a été une étape pour commencer à expliquer l’exercice qu’on est en train de faire et son importance. 

Aussi, nous avons recueilli des informations intéressantes. D’abord, le problème avec le transition pathways, c’est que l’on a beaucoup accès à des experts généralistes, à des gens qui connaissent très bien le sujet “économie sociale” dans son entièreté. Mais il est difficile de trouver des gens avec une expertise sur la transition verte et la transition digitale.Il y a un second problème. On ne capture pas l’ensemble de la réalité de l'économie sociale. Il faut capturer l’ensemble de la réalité de l’économie sociale qui est beaucoup plus large. Le Social Good Accelerator a un rôle clé à jouer sur ce point pour faire participer son réseau. 

Vous aviez un stand partagé avec ESS France et la CRESS Grand Est. Quelles ont été les interactions avec le public ?

Nous avons eu pas mal de personnes de milieu très divers qui sont passées notamment la représentante d'une association grecque, un journaliste d’Euractiv par exemple. Beaucoup d'entre eux ont demandé des informations sur l'économie sociale et des informations pour nous rejoindre.  

Juan Antonio Pedreño présente la vision de Social Economy Europe pour l'avenir du secteur sur le continent, à Strasbourg.

Crédit photo : Social Economy Europe

L’économie sociale, le futur de l’Europe : c’était là le nom de ce forum. Que retenir de ce sommet pour le futur de l’ESS ?

On peut retenir ces mots-clés : alliance, changement d’échelle, grands objectifs macro économiques. Notre objectif est en effet de passer de 6.3% de l’emploi en matière d’ESS en Europe (soit 13,6M d’emploi) à 10% (soit plus de 22M d’emploi) en 2030 à l’horizon du plan d’action.

"Le plan d’action pour l’économie sociale est notre fenêtre d’opportunité pour grandir."

Ce n’est pas grandir pour grandir, ce n’est pas grandir pour plus d’argent mais c’est grandir pour créer plus d’emploi de qualité en Europe, pour créer plus d’insertion pour des collectifs défavorisés et/ou en risque d'exclusion sociale, pour créer plus d’innovation sociale, environnementale et technologique et pour être le grand acteur en Europe des transitions digitales, vertes et justes.Pour grandir, il faut se rencontrer et se connaître. Il faut construire plus d’alliance à l’échelle européenne en partant du local. On a, à ce sujet, une grosse fenêtre d’opportunité à notre table avec le plan européen de l’économie sociale.

Êtes-vous satisfait de ce sommet ?

On est très satisfait car il y avait 2000 personnes inscrites. Il y avait quand même un risque que ce soit très francophone, je ne pense pas que ça ait été le cas. J’ai vu es gens de partout en Europe : de la Lituanie, de l’Ukraine, de la Lettonie, de la Pologne, de la Roumanie, de l’Irlande.

On constate aussi que tout est en place pour sauter. C’est l’image du trampoline. Pour sauter, il faut beaucoup de coopération et d’alliances. Le principe de l’économie sociale est la coopération mais on peut beaucoup mieux faire sur ce terrain.

Quelles sont les prochaines étapes pour Social Economy Europe ?

Les prochaines étapes sont de continuer à grandir. Nous avons récemment acceuilli deux nouveaux membres, un membre ukrainien et un membre polonais. Nous sommes la voix des 2,8M d’organisation de l’économie sociale en Europe. On vise à représenter des réseaux européens mais aussi paneuropéen.

Nous avons 2 autres objectifs clés qui vont arriver rapidement. Avant l’été, nous souhaitons rédiger un policy paper sur la mise en œuvre du plan d’action avec des propositions concrètes. Depuis 2014, on a fait deux propositions de plan d’action. Par exemple, nous avons demandé la plateforme unique sur l’économie sociale, que la Commission européenne a accepté. Mais aujourd’hui il faut aller plus loin et dire ce qu’on veut exactement à travers cette plateforme. Le nouveau policy paper portera sur ce sujet. En parallèle, nous engageons un processus de réflexion stratégique pour consolider l’organisation.

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Affaires publiques et Communication
Lille, France
La MedNum, “a singular structure” for digital inclusion

La Mednum, « une structure singulière » pour l’inclusion numérique

La Mednum, « une structure singulière » pour l’inclusion numérique

Le 15 mars 2022, Guilhem Pradalié, Directeur Général de la MedNum, membre du Social good accelerator, nous a accordé un entretien au cours duquel il revient sur ce qu'est la MedNum, quels sont ses projets, défis et son rôle au sein du SOGA.

Guilhem Pradalié
Directeur Général de La MedNum

Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?

Issu d’une formation économique et d’un master de Sciences Po Paris, j’ai un parcours d’une dizaine d'années dans la mutualité, au sein de la Mutuelle générale de l'Éducation nationale (MGEN). J’ai travaillé sur différents programmes numériques et innovations puis à la direction stratégie du groupe.

J’ai ensuite été conseiller du Président, chargé des questions économiques et financières, de la stratégie et des engagements numériques jusqu’en septembre 2021. J’ai rejoint la Mednum en tant que Directeur général en octobre 2021. Attaché aux questions d’inclusion et de médiation numériques, je mobilise les équipes de la coopérative pour faciliter et amplifier l’action vertueuse des sociétaires de la MedNum dans tous les territoires.

Qu’est-ce que la MedNum ?

La MedNum est une structure singulière. En effet, il s’agit d’une coopérative (NDLR Société coopérative d’intérêt collectif, soit une SCIC) qui rassemble des sociétaires très divers, tous acteurs de l’inclusion numérique. Elle remplit des missions de représentation et de structuration d’un secteur tout en menant des activités “projet” et “conseil” autour de l’industrialisation de solutions d’inclusion numérique. Nous travaillons ainsi avec nos sociétaires à la création de projets nationaux. L’objectif est de faire grandir le secteur tout en portant la voix de ses acteurs.

Qui compose la MedNum ?

L'équipe est composée d’une quinzaine de salariés. Dernièrement, nous avons opéré une réorganisation des activités autour de 3 directions : une direction étude et plaidoyer, une direction projet qui est transversale et une direction finance et services aux sociétaires qui devrait voir le jour à la fin du 1er semestre. La direction générale porte enfin les pôles communication et vie coopérative, essentiels à la bonne animation de nos réseaux et la mise en lumière des actions de nos sociétaires.

Mais la MedNum est composée de parties prenantes très diverses : plus de 100 sociétaires, des collectivités territoriales, l’État, les acteurs économiques et d’autres types d’acteurs comme des personnes physiques, des acteurs de la médiation numérique qui portent ensemble, au-delà de l’enjeu social, les valeurs du libre, des communs… bref, d’un numérique au service de l’intérêt général.

En parlant des valeurs, quelles sont celles de la MedNum ?

Nous avons avant tout un attachement à la chose commune et à l’intérêt général. Cela se traduit dans la forme même de notre coopérative et dans son fonctionnement. Nous intervenons plus largement sur l’ensemble des sujets en développant l’idée d’un numérique responsable et accessible à tous (santé, territoires, éducation, accueil des réfugiés, culture…). Nous sommes évidemment très attachés à la culture de l’internet libre et des communs, comme bon nombre de nos sociétaires.

Vous mettez ces valeurs en œuvre notamment à travers les projets que vous réalisez. Lequel de ces projets vous rend le plus fier ?

Difficile de choisir tant les projets sont tous importants ! Mais je dirais, en raison du contexte actuel de la guerre en Ukraine, que “refugiés.info” est celui qui me rend le plus fier. Les équipes s’y sont engagées personnellement, en mettant toutes leurs compétences à son service. Il y a un gros investissement humain sur ce projet qui opère, en ce moment, la plateforme officielle du gouvernement pour la mise en relation des français voulant apporter leur aide pour l’hébergement avec des associations et les personnes en exprimant le besoin.

En quoi le projet Réfugiés.info consiste-t-il ?

In “normal” times, it is an information portal, contributory and open-source, co-developed with the Interministerial Delegation for the Reception and Integration of Refugees, which provides simple and translated information to refugees and their carers.

This project helps refugees to find an initiative, a training adapted to their situation, to understand the administrative procedures or to consult the directory to find an association.

This platform works like Wikipedia: everyone can contribute by writing or translating practical information.

Si vous deviez résumer les principaux enjeux de la MedNum actuellement quels seraient-il ?

D’abord ce serait réussir à faire entendre la voix de nos sociétaires lors des différentes élections à venir, présidentielles et législatives. Nous avons de gros objectifs autour des projets data cette année, mais également autour du lancement d’une version 2 des plateformes téléphoniques d’aide et d’accompagnement aux usages du numérique du quotidien.

 
 

Les élections présidentielles arrivent bientôt en France. Vous avez d’ailleurs publié vos propositions pour l’élection présidentielle de 2022. À ce sujet, à quel problème répondez-vous et quelles solutions préconisez-vous ? 

En France, plus de 14 millions de personnes seraient en situation de fragilité numérique, c’est-à-dire éloignées, non équipées et/ou en grande difficulté avec les différents usages du numérique. C’est à ce problème de justice sociale que nous répondons.

Nous préconisons des actions sur 4 thématiques importantes pour nos sociétaires : l’éducation, l’emploi et le pouvoir d’achat, la santé et l’environnement.

Nous insistons avant tout sur la nécessité de créer une véritable filière professionnelle de la médiation numérique, par exemple en travaillant sur la stabilité des financements aux structures de l’inclusion numérique, d’offrir des services numériques accessibles à tous et partout et de promouvoir un numérique d’intérêt général, libre, ouvert, universel et collectif.

En matière d’éducation, nous proposons de faire de l’éducation numérique une priorité dans l’enseignement, du primaire au supérieur, pour former les citoyens éclairés de demain, et d’outiller, de sensibiliser et de former les professionnels de l’éducation et de l’accompagnement social. Mais également d’affirmer les complémentarités entre médiation et éducation numérique tout en donnant une attention spécifique aux publics particulièrement éloignés.

Sur les questions d’emploi et de pouvoir d’achat, nous oeuvrons pour intensifier les efforts de formation et d’accompagnement au numérique pour les jeunes et les demandeurs d’emploi ; pour faire de l’entreprise un véritable lieu d’apprentissage du numérique ; pour accompagner les petites structures dans leur transformation numérique et pour faire du numérique un accélérateur de pouvoir d’achat des citoyens. Nous défendons, par exemple, la mise en œuvre d’un réel “tarif social internet” pour les ménages modestes.

En matière de santé, enfin, la MedNum propose d'agir au plus près des personnes en situation de fragilité pour leur garantir un accès aux informations et aux soins, de renforcer la dynamique d’acculturation entre la médiation numérique et le monde de la santé et de créer les conditions de la confiance des usagers dans l'utilisation du numérique en santé.

Enfin, quels sont vos liens et vos attentes vis-à-vis du Social Good Accelerator ?

La MedNum est membre du Social Good Accelerator depuis deux ans. Nous sommes partenaires du projet Social Tech Academy, qui explore les compétences numériques de l'ESS pour créer un portail d'information, et membres du groupe de travail European Public Affairs.

Pour de nombreuses personnes, les questions européennes semblent encore lointaines, mais nous sommes convaincus que la gestion de projets de cette envergure est efficace, tant en termes de partage de bonnes pratiques avec nos voisins que de stimulation de développements politiques intéressants pour le secteur de l'économie sociale et l'inclusion numérique en particulier.

Faire partie du Social Good Accelerator nous permet de disposer d'un environnement commun pour exprimer nos attentes et mettre en commun les moyens de les réaliser. Cette démarche s'inscrit dans le prolongement direct de la manière dont nous travaillons avec nos membres et est particulièrement en phase avec nos valeurs.

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Affaires publiques et Communication
Lille, France
Open letter: the necessary digital transition of the social economy

Open letter: the necessary digital transition of the social economy

Lettre ouverte : Ancrer l’économie sociale et solidaire dans son futur numérique

En février 2022, le Social Good Accelerator et ses 70 membres ont maintenu leur vision dans leur lettre ouverte. Un monde meilleur ne peut être réalisé qu'avec le soutien total de l'économie sociale, qui doit également être numérisée. C'est ainsi que l'association définit le rôle clé de la transition numérique de l'économie sociale pour résoudre les problèmes sociaux avec tout son potentiel.

G7 leaders
En 2018, Jeanne Bretécher et Steven Bertal ont fondé le Social Good Accelerator pour rapprocher les secteurs du numérique et de l'économie sociale
Source: Social Good Accelerator

Notre vision : Inciter les acteurs de l’innovation technologique à développer et collaborer avec ceux de l’innovation sociale en Europe

Il y a 4 ans, l’association Social Good Accelerator (SOGA EU) est née en France d’un double constat : d’une part, la transition numérique des organisations de l’ESS en Europe est laissée pour compte par les politiques publiques et les financeurs, et d’autre part, les modèles numériques de l’ESS rencontrent de trop nombreux freins à leur développement.

Ses 70 membres souhaitent défendre ensemble la vision d’une ESS numérique (Social Tech) et européenne, axée sur « les communs numériques », durables et disponibles pour tous, et faire reconnaître les organisations de l'ESS comme actrices de la transition technologique.

Les travaux du SOGA EU visent à informer les acteurs de l'ESS et les décideurs des réponses novatrices proposées pour atténuer la fracture numérique, l'uberisation, les dérives des plateformes et favoriser l'équité des personnes éloignées de l'emploi, discriminées dans les parcours de formation et de reconversion.

Les enjeux : vers un modèle numérique collaboratif et responsable pour l’économie de demain  

Dans le cadre du Plan d’action européen pour l’ESS, sur lequel le SOGA, a travaillé et surtout de la nécessité de voir émerger des idées nouvelles pour renforcer les capacités résilientes de toutes et tous, l’ESS a nécessairement un rôle à jouer.

Cependant, comme l'a montré notre étude - " Coopération entre les acteurs de l'utilité sociale et de la technologie en Europe " - la plupart des organisations de l'économie sociale - quel que soit leur statut - rencontrent dans leur développement des obstacles similaires à ceux des très petites entreprises, avec des difficultés supplémentaires liées à leur manque de rentabilité, au financement de projets au détriment des structures, et au manque d'organisation sectorielle sur ces questions.

Pour répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain, le SOGA pense que la transition numérique peut être une chance de faire enfin changer d’échelle l’ESS européenne, sous conditions de créer de réelles alternatives et de nouvelles opportunités économiques, sociales,et environnementales. Pour actionner ce levier, le SOGA impulse la promotion et le développement de la médiation numérique, de l’UX design ou encore de la donnée ouverte.

Nos actions : L’urgence d’accélérer une transition numérique de l'ESS à son image en Europe  

Pour remédier au statu quo dans ce domaine, le SOGA EU est parvenu à :

  • publier une étude européenne sur les coopérations entre acteurs de l'ESS et du numérique.
  • conduire des actions de plaidoyer au niveau national et européen.
  • lancer la première cartographie de la Social Tech en Europe et bientôt présenter la première plateforme européenne d'information et d'orientation avec les métiers associés (avec un soutien du fonds européen Erasmus+).

Presentation study 2020
L'équipe du Social Good Accelerator a présenté ses travaux de recherche à la DG Grow, à Bruxelles, en janvier 2020
Source: Social Good Accelerator

Depuis 2018, les médias, les politiques publiques et la vision des financeurs ont évolué vers :

  • une prise de conscience du secteur ESS sur son retard et ses difficultés en termes de transition numérique - particulièrement mises en lumière par la crise sanitaire.
  • une prise en considération des besoins territoriaux en matière de médiation numérique pour préserver l'égalité territoriale et l'accès aux droits fondamentaux.
  • une nécessité de corréler transition écologique et numérique pour décarboner l’économie.
  • la constatation de l’efficacité de certaines réponses numériques citoyennes pendant la crise sanitaire, car elles demeurent.
euses OECD conference
Le plan d'action européen en faveur de l'Economie Sociale et sa présentation furent un moment pivot pour le secteur
Source: Commission européenne

Nos propositions : donner à l’ESS les outils pour une transition numérique réussie

Assurer une égalité des chances effective et des droits à la transformation numérique 

Le manque de formation de talents numériques est latent y compris dans l’ESS. C’est la raison pour laquelle il faut qu’une impulsion vienne des pouvoirs publics pour promouvoir l’accompagnement à la transformation numérique d’organisations qui sont à la fois des acteurs économiques mais aussi des intermédiaires vers les populations les plus fragiles. A ce titre, le plan d'action européen pour l’Economie Sociale comporte un volet numérique. Les recommandations contenues donnent des leviers d’actions aux instances décisionnelles pour agir dans le sens de ces deux secteurs. La France et l’Europe doivent montrer l’exemple et promouvoir des politiques ambitieuses pour soutenir cette mutation d’intérêt général.

Développer des compétences numériques : citoyenneté numérique et nouveaux métiers. 

Alors que près de 85% des métiers qui seront exercés en 2030 n’existent probablement pas encore, il semble essentiel de former progressivement la population active aux transformations de l’économie, de plus en plus numérique et sociale. 

Le SOGA a imaginé avec trois partenaires européens un parcours de formation par étapes à travers le projet Social Tech Academy . L’idée est ici de développer les compétences numériques par la mise en commun de ressources sur des formations existantes dans ces domaines. L’accent mis sur une plateforme ressources vise à permettre la transformation numérique de l’UE, qui a pour ambition de former 80% de la population de l’Union aux compétences numériques de base d’ici à 2030.

Débrider les financements pour l’innovation numérique des organisations de l’ESS et le développement de nouveaux modèles

Au travers d’actions européennes et d'une réflexion prospective, le SOGA œuvre à la création de passerelles entre les actions locales et les politiques européennes grâce à un cadre de collaboration commun. 

Néanmoins, elles nécessitent un soutien fiscal, normatif ou encore financier et une mobilisation continue pour arriver à la promotion de modèles alternatifs. 

En attendant, le SOGA souhaite explorer davantage les potentialités de coopération entre les acteurs de l’ESS et ceux du numérique en Europe. Les possibilités sont nombreuses pour parvenir à une innovation croisée c’est à dire numérique sociale et durable : mise en place d’un modèle européen de clusters social tech,prmotion des collaborations de projets entre l’ESS et les PME innovantes, ou encore un ambitieux programme de développement européen des technologies et banques de données sous licences ouvertes et libres. Nous demandons de faciliter l’accès aux financements de nouveaux modèles conjuguant transition numérique et ESS.

SOGA team flags Lisbon
En 2018, les membres pionniers du Social Good Accelerator ont organisé le Social Innovation Village lors du Web Summit à Lisbonne
Source: Social Good Accelerator

Coopération et communs numériques : suite et rendez-vous à venir
Dans le cadre du Plan d’action européen pour l’ESS, sur lequel le SOGA, a travaillé et surtout de la nécessité de voir émerger des idées nouvelles pour renforcer les capacités résilientes de toutes et tous, l’ESS a nécessairement un rôle à jouer.

Sous l’impulsion de la France, la communauté du Social Good Accelerator, et plus globalement les structures de l’ESS de toute l’Europe ont l’espoir de voir les questions de :

                                      • transformation numérique inclusif et équitable sur les territoires
                                      • promotion de modèles coopératifs alternatifs
                                      • montée en compétences numériques

L’importance du secteur en France favorise sa promotion. Les bienfaits de ce modèle économique et social soutenable doivent être développés par la présidence française du Conseil de l’Union européenne dans la continuité du plan d’action sur l’ESS, présenté le 16 décembre 2021 par la Commission européenne. L’heure est venue d’ancrer l’ESS dans sa version 2.0 pour une meilleure résilience et une pleine inclusion de tous les publics.

Le SOGA compte sur cet élan pour continuer à affirmer que la donnée ouverte et le caractère social et numérique de l’économie portent en eux un modèle européen en devenir. Pour témoigner une fois de plus de l'importance d'un débat public sain et du rôle central des communautés épistémiques comme la nôtre, rendez-vous en 2022 à Strasbourg à l'occasion de la Conférence sur l'Economie Sociale, et pour la Social Good Week Europe qui valorisera l’écosystème de l’ESS numérique entre Paris, Lisbonne et Bruxelles.

Un article écrit par

Le Social Good Accelerator et ses membres
jeanne(at)socialgoodaccelerator.eu

Lettre ouverte – Ancrer l’ESS dans son avenir numérique

Lettre ouverte – Ancrer l’économie sociale et solidaire dans son avenir numérique

février 2022 - Social Good Accelerator et ses 70 membres

Contexte

En février 2022, le Social Good Accelerator (SOGA) et ses 70 membres ont souhaité réaffirmer leur vision : un monde plus juste et durable ne peut se construire qu’avec le plein soutien de l’économie sociale et solidaire (ESS).
Encore faut-il que cette économie soit pleinement numérisée, afin de jouer tout son rôle dans la résolution des défis sociaux et environnementaux.

    Nos constats

    Créée en 2018, l’association est née d’un double constat :

    • la transition numérique des organisations de l’ESS est encore largement ignorée par les politiques publiques et les financeurs,

    • les modèles numériques alternatifs portés par l’ESS rencontrent trop d’obstacles à leur développement.

    Nos 70 membres défendent ensemble une vision d’économie sociale numérique européenne (Social Tech) fondée sur :

    • les communs numériques,

    • la durabilité,

    • l’accessibilité pour toutes et tous.

    Nous demandons la reconnaissance pleine et entière des organisations de l’ESS comme acteurs de la transition technologique.

      Les défis à relever

      L’ESS européenne fait face à des difficultés structurelles :

      • financement de projets au détriment du renforcement des structures,

      • manque de ressources humaines et de compétences numériques,

      • obstacles similaires à ceux des très petites entreprises, aggravés par l’absence de but lucratif.

      Pourtant, la transition numérique peut être une opportunité d’essaimage, d’innovation et de montée en puissance de l’ESS à l’échelle européenne. Encore faut-il créer de véritables alternatives et ouvrir de nouvelles perspectives économiques, sociales et environnementales.

      Nos propositions

      1. Garantir l’égalité des droits dans la transformation numérique

      Il est urgent de soutenir les structures de l’ESS dans leur transition digitale. Les pouvoirs publics doivent impulser une politique ambitieuse afin de donner à ces acteurs, qui accompagnent aussi les publics vulnérables, les moyens de se transformer.

      2. Développer les compétences numériques

      Près de 85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore. L’ESS doit s’y préparer en formant progressivement salariés, bénévoles et publics accompagnés aux compétences numériques.
      Avec nos partenaires européens, nous développons des programmes de formation et une plateforme de ressources partagée via le projet Social Tech Academy.

      3. Libérer des financements pour l’innovation numérique sociale

      De nouveaux modèles alliant ESS et numérique doivent être soutenus fiscalement, réglementairement et financièrement.
      Nous plaidons pour :

      • un programme européen ambitieux de soutien aux technologies libres et ouvertes,

      • la création de clusters Social Tech européens,

      • la coopération entre ESS, PME innovantes et acteurs du numérique éthique.

      Nos actions déjà engagées

      Depuis 2018, le SOGA et ses membres ont :

      • publié une étude européenne sur la coopération entre ESS et acteurs Tech,

      • mené des actions de plaidoyer national et européen,

      • lancé la première cartographie européenne de la Social Tech,

      • initié le développement d’une plateforme d’orientation et d’information financée par Erasmus+.

      Ces efforts ont contribué à :

      • renforcer la prise de conscience des retards numériques de l’ESS,

      • valoriser la médiation numérique comme outil d’égalité territoriale,

      • corréler transition numérique et transition écologique,

      • démontrer la pertinence des solutions citoyennes issues du numérique libre.

      Un momentum européen à saisir

      Avec le Plan d’action européen pour l’économie sociale (2021–2030) et la Présidence française du Conseil de l’UE, une fenêtre historique s’ouvre.
      Nous appelons les décideurs à :

      • promouvoir une transition numérique inclusive et équitable,

      • soutenir les modèles coopératifs et alternatifs,

      • renforcer le développement des compétences numériques citoyennes.

      L’ESS numérique doit être ancrée dès aujourd’hui dans les politiques européennes pour garantir résilience, innovation et justice sociale.

        Pourquoi le Social Good Accelerator a-t-il publié une lettre ouverte en février 2022 ?

        Le SOGA et ses 70 membres ont voulu rappeler que l’économie sociale et solidaire (ESS) doit être pleinement intégrée dans la transition numérique européenne, afin de jouer son rôle clé dans la résolution des défis sociaux et environnementaux.

        Quels sont les principaux constats du Social Good Accelerator ?

        Deux constats majeurs : la transition numérique des structures de l’ESS est largement ignorée par les politiques publiques, et les modèles numériques alternatifs portés par l’ESS rencontrent trop d’obstacles pour se développer.

        Quelles propositions concrètes formule le SOGA ?

        La lettre ouverte avance trois priorités :

        • garantir l’égalité des droits et des opportunités dans la transformation numérique,

        • développer les compétences numériques des citoyens et des acteurs de l’ESS,

        • faciliter l’accès aux financements pour l’innovation sociale et numérique.

        Quelles actions a déjà menées le Social Good Accelerator ?

        Depuis 2018, le SOGA a publié une étude européenne sur la coopération entre ESS et Tech, lancé une cartographie de la Social Tech, mené des actions de plaidoyer et développé une plateforme d’orientation financée par Erasmus+.

        Quel est le lien avec le Plan d’action européen pour l’économie sociale ?

        Le SOGA contribue activement à ce plan, qui couvre la période 2021–2030. La lettre ouverte insiste sur l’urgence d’y intégrer une composante numérique forte pour soutenir les organisations de l’ESS.

        Comment puis-je soutenir cette démarche ?

        Vous pouvez adhérer au Social Good Accelerator, participer aux groupes de travail, relayer nos actions ou soutenir financièrement nos projets.