Orange Digital Center : des espaces pour l’inclusion numérique en Europe

Orange Digital Center : des espaces pour l’inclusion numérique en Europe

Orange Digital Center : un programme international pour l’inclusion numérique

À l’occasion de l’adhésion d’Orange au Social Good Accelerator (SOGA), découvrons ensemble l’initiative Orange Digital Center, un programme ambitieux en faveur de l’inclusion numérique dans les territoires.
Nous avons échangé avec les équipes d’Orange pour mieux comprendre la philosophie, les ambitions et les premiers résultats de ce projet.

Orange Digital Center

Le premier Digital Center d’Orange, France
Photo credit: Orange

Un réseau international pour développer les compétences numériques

Les Orange Digital Center sont des espaces ouverts et gratuits dédiés à l’apprentissage et au développement des compétences numériques.
De la formation au code à la fabrication numérique, en passant par la création d’entreprise, ces lieux favorisent l’apprentissage par la pratique.

Leur mission : permettre à chacun — étudiant, demandeur d’emploi, jeune décrocheur, entrepreneur — d’acquérir les compétences nécessaires pour évoluer dans un monde numérique.

Les programmes de formation y sont conçus pour répondre à des besoins concrets :

  • ateliers de codage,
  • fablabs pour la fabrication numérique,
  • accompagnement à l’entrepreneuriat,
  • formation à la sécurité et à la responsabilité numérique.

Une initiative déployée dans le monde entier

À septembre 2022, 15 Orange Digital Center étaient déjà ouverts en Afrique et au Moyen-Orient (Tunisie, Sénégal, Cameroun, Éthiopie, Jordanie…).
En Europe, le centre de Bruxelles a accueilli ses premiers apprenants au printemps 2022, suivi par celui de Saint-Ouen (France) en juin.

D’autres centres verront bientôt le jour en Pologne, Luxembourg, Roumanie, Slovaquie, Espagne et Moldavie.
À terme, le Groupe Orange prévoit d’implanter un Orange Digital Center dans chacun des pays où il opère.

Cette initiative illustre la responsabilité sociétale du premier opérateur numérique français, avec une conviction forte :

le numérique ne doit pas créer des fractures, mais des opportunités accessibles à tous.

Le programme agit donc sur quatre dimensions clés :

  1. l’accès aux infrastructures et aux équipements,
  2. l’usage et l’accompagnement des publics,
  3. la montée en compétences,
  4. et la promotion de la diversité dans les métiers du numérique.

Une construction locale et collaborative

Chaque Orange Digital Center adapte sa programmation au contexte local, aux ressources disponibles et aux besoins des bénéficiaires.
Les formations et ateliers sont co-construits avec un écosystème de partenaires :

  • fablabs de proximité,
  • Simplon au Sénégal,
  • BeCode en Belgique,
  • ou encore le programme AWS Restart en Tunisie.

Cette approche collaborative permet de renforcer l’impact social du dispositif, en favorisant l’emploi, l’insertion professionnelle et la mixité dans les métiers du numérique.

“Les parcours de formation associent le code, la fabrication et l’entrepreneuriat pour dynamiser les trajectoires des apprenants.”

Les défis à relever et les solutions envisagées

Déployer des centres dans 25 pays est un défi logistique et humain majeur.
Orange en a déjà ouvert 17 et prévoit d’atteindre son objectif à court terme.

Les principaux enjeux aujourd’hui :

  • maintenir la dynamique une fois le réseau complet,

  • favoriser la capitalisation et les échanges entre les différents centres,

  • et évaluer l’impact social sur les bénéficiaires.

Pour y répondre, Orange multiplie les initiatives :

  • un appel à projets pour créer des formations de formateurs dans les fablabs ;

  • une mesure d’impact social sur certains programmes pilotes ;

  • et un partenariat avec le Social Good Accelerator pour croiser expertises et plaidoyer autour de la transition numérique inclusive en Europe.

Zoom sur le centre de Saint-Ouen : inclusion et formation

Le Orange Digital Center de Saint-Ouen, inauguré en juin 2022, a lancé son premier programme de préqualification “Envol Numérique destiné aux jeunes décrocheurs scolaires.
Ce parcours de 5 semaines de formation et 3 semaines de stage vise à leur redonner le goût du numérique et à favoriser leur insertion professionnelle.

Les participants y découvrent :

  • les bases du développement web et de la fabrication numérique ;

  • les compétences comportementales : communication, confiance en soi, travail en équipe ;

  • et les enjeux environnementaux et sociétaux du numérique.

Le centre propose aussi :

  • des ateliers grand public pour apprendre à utiliser un smartphone ou paramétrer un contrôle parental ;

  • un fablab accessible pour s’initier à la conception 3D ou à l’électronique.

Des ressources accessibles à toutes et tous

L’Orange Digital Center met à disposition une variété de ressources gratuites :

Découvrir la responsabilité numérique

  • ateliers en ligne sur la protection des données personnelles,
  • modules d’éducation numérique pour les parents,
  • programmes de sensibilisation avec la Fédération française de football sur l’usage responsable du numérique.

Apprendre à utiliser les outils numériques

  • SuperCoders : ateliers ludiques pour les enfants hospitalisés,
  • Blabla Code : formation pour demandeurs d’emploi souhaitant renforcer leurs compétences digitales,
  • Fablabs : lieux ouverts équipés d’imprimantes 3D et de machines connectées pour expérimenter et innover.

Entreprendre dans le numérique

  • guides et tutoriels pour créer son activité,
  • ressources pour les femmes entrepreneures,
  • outils pour protéger ses données et communiquer en ligne.


    Un levier majeur d’inclusion numérique

    Avec ses Orange Digital Center, le Groupe Orange déploie une approche concrète du numérique d’intérêt général :
    donner à chacun les moyens de comprendre, créer et entreprendre grâce au numérique.

    “Faire du numérique une opportunité pour tous, sans distinction d’âge, de milieu ou de territoire.”

    Pour en savoir plus : Je consulte le site internet d’Orange

    FAQ — Orange Digital Center et inclusion numérique

    Qu’est-ce qu’un Orange Digital Center ?

    C’est un espace de formation gratuit et ouvert à tous, dédié à l’apprentissage des compétences numériques, à l’entrepreneuriat et à la fabrication digitale.

    Où se trouvent les Orange Digital Center ?

    Les centres sont implantés dans plus de 17 pays en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe (France, Belgique, Tunisie, Cameroun, Sénégal, etc.), avec un objectif de 25 centres ouverts à terme.

    Qui peut y accéder ?

    Toute personne souhaitant développer ses compétences numériques : jeunes, demandeurs d’emploi, entrepreneurs, femmes en reconversion ou simples curieux.

    Quels types de formations sont proposés ?

    Des formations autour du code, de la fabrication numérique, de la responsabilité numérique et de l’entrepreneuriat social.

    Quel est le lien avec le Social Good Accelerator ?

    Le SOGA et Orange collaborent pour renforcer l’impact social du numérique en Europe et partager des bonnes pratiques de médiation numérique dans le cadre de leurs initiatives communes.

    Analysis of the report on the Digital Commons

    Analyse du rapport sur les communs numériques

    Analyse du rapport sur les communs numériques

    À l’occasion de l’Assemblée numérique co-organisée à Toulouse les 21 et 22 juin par la présidence française du Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne, le rapport sur les communs numériques a été publié. This report was initiated by France during the conference ‘Building Europe’s Digital Sovereignty’ organised on 7 and 8 February. 

    Ce rapport est le résultat d'un travail collectif mené par un groupe composé de 19 États membres de l'Union européenne (UE) et de la Commission européenne.

    L'objectif était d’imaginer collectivement un projet pour promouvoir et accélérer le développement des biens communs numériques.

    Les communs numériques, piliers de la souveraineté numérique européenne

    Selon la définition d'Elinor Ostrom, lauréate du prix Nobel d’économie en 2009, un bien commun est défini comme une ressource conçue et régie par une communauté, avec des règles d'accès et de partage établies. Un bien commun numérique, c’est donc une ressource numérique telle qu’une plateforme, un site web ou encore une application dont la particularité est qu’ils appartiennent à tous et peuvent être modifiés par tous. En d’autres termes, la gouvernance de cette ressource est gérée de manière démocratique et ascendante, c’est-à-dire du bas vers le haut. 

    Le postulat de base est que des communs numériques bien entretenus offrent « une occasion unique de soutenir la souveraineté numérique européenne ».

    D’abord, dans de bonnes conditions, les biens communs numériques contribuent à la préservation du contrôle par les puissances extérieures. En effet, un bien commun numérique n’est par définition ni dans les mains d’une seule grande entreprise, ni dans celles d’un seul État. Cette possession partagée vise à prévenir les risques d’abus.

    Ensuite, les biens communs contribuent à la valorisation collective d’une ressource numérique et à la réutilisation des données et infrastructures numériques la concernant. Les communs numériques favorisent donc l’innovation, la valeur sociale et la durabilité. L’intelligence collective est en effet décuplée par l’accès gratuit aux informations et la possibilité d’enrichir la ressource.

    Enfin, les communs numériques constituent un pilier en matière de cybersécurité, à condition qu’ils soient bien entretenus. En d’autres termes, selon l’adage d'Eric S. Raymond, « si l'on a assez d'yeux, tous les bugs sont superficiels » (The Cathedral and the Bazaar, 1999).

     

    Un besoin fort de visibilité et d’acculturation aux communs numériques

    Cependant, sans un changement culturel sur la compréhension de la valeur ajoutée des biens communs, leur durabilité est menacée par un manque d'utilisation et de contribution. » Comme le souligne ce rapport, les communs numériques représentent d’excellents outils pour tendre vers une souveraineté numérique européenne, à condition d’être largement utilisée. Il est vrai que sans une large utilisation et contribution, la ressource peut rapidement devenir inefficace et obsolète. D’où les propositions du rapport visant premièrement à donner de la visibilité aux communs numériques, et deuxièmement, à gagner la confiance des différents acteurs, en particulier ceux de la communauté des biens communs numériques.

    Quatre propositions pour promouvoir et accélérer le développement des biens communs numériques

    Proposition n°1 : Créer un guichet unique européen pour orienter les communautés vers les financements et aides publiques adéquats

    L’idée est de créer une plateforme afin de centraliser à un niveau européen le processus de recherche de financements publiques par les communautés numériques en fournissant notamment orientation, expertises et ressources.

     

    Proposition n°2 : Lancer un appel à projet aux communs les plus stratégiques

    Un appel à projet sur les biens communs numériques permettrait de répondre aux problématiques financières que rencontrent la majorité des biens communs, au regard de leurs ressources limitées.

    Une orientation des fonds vers des biens communs numériques thématiques est recommandée. Les thématiques identifiées comme prioritaires par le groupe de travail sont la recherche, l’administration en ligne et les éléments stratégiques.

     

    Proposition n°3 : Créer une fondation européenne pour les communs numériques

    La création d’une fondation européenne se révèle être la proposition la plus ambitieuse. « En coordination avec les objectifs politiques de l'UE, la structure viserait à favoriser le développement d'écosystèmes de biens communs numériques à travers l'Europe, afin de renforcer les communautés existantes et d'encourager la réutilisation des ressources numériques, tout en facilitant la diffusion du modèle de biens communs numériques en soutenant la génération de nouveaux biens communs numériques. »

    Mais, elle ne deviendrait un véritable catalyseur, soutien et promoteur des biens communs numériques “que si sa gouvernance est ouverte et partagée avec les communautés concernées.” La gouvernance serait donc partagée entre les États, la Commission européenne et les communautés des communs numériques. De plus, une équipe permanente serait dédiée au soutien de cette structure.

     

    Proposition n°4 : Montrer l’exemple, le principe des communs numériques par défaut

    Cette proposition vise à ce que les administrations nationales et européennes évaluent en priorité la possibilité d’une solution utilisant des codes à source ouverte et des données ouvertes dès qu’ils sont confrontés aux développement de ressources numériques.

    Conclusion : la portée du rapport

    Salué par bon nombre de membres de la communauté des biens communs numériques, ces propositions sont encourageantes pour l’avenir et s’inscrivent pleinement dans les objectifs climatiques et numériques de l'Union européenne.

    La prochaine étape est suggéréepar le rapport. Il s’agit d’une vaste consultation ouverte à ce sujet de manière coordonnée avec le lancement de l’appel à projet. Toutefois, la prudence est de mise. En effet, la présidence tchèque de l’Union européenne - qui a débuté le 1er juillet 2022 - doit prendre la relève pour assurer l’ensemble des défis se présentant. Mais la Tchéquie est un État membre visiblement absent de la liste des États membres ayant soutenu le rapport. L’adoption de ces recommandations pourrait donc être ralentie.

    Enfin, pour compléter ces éléments, les acteurs du secteur, dont Wikimédia France Framasoft, ou encore Mobicoop, se sont emparés de la question. Ils ont, à leur tour, édicté un ensemble de propositions en vue du même objectif.

    Les communs numériques ont encore un bel avenir. À ce sujet, notre prochaine étude portera sur les nouveaux modèles d’économie citoyenne et contributive en Europe. Cette étude analysera les pratiques, partenariats et effets de deux communs numériques par des acteurs de l'économie sociale : Open Street Map et Open Food Facts.

    Un article écrit par

    Justine Coopman
    justine(at)socialgoodaccelerator.eu
    Affaires publiques et Communication
    Lille, France
    Transition pathways: solutions for proximity economy and social tech

    Transition pathways : des solutions pour l'économie de proximité et la social tech

    Transition pathways : des solutions pour l'économie de proximité et la social tech

    En se divisant en quatre groupes lors de cette session, le public de ces premiers ateliers a discuté des voies de transition avec des acteurs de l'économie sociale et des responsables de différents départements de la Commission.
    Comme les voies de transition sont conçues pour permettre d'intensifier les contributions aux transitions verte et numérique, elles se concentrent sur l'élaboration de politiques influençant les niveaux local et régional, où les acteurs sont ancrés et ont le plus besoin de soutien.

    Jeanne Bretécher intervenes @Transition pathways workshop
    Jeanne Bretécher, présidente et cofondatrice du Social Good Accelerator, a animé l'un des quatre ateliers organisés par la Commission européenne le 30 mai 2022.
    Source: Thomas Brisbart

    Les défis multiples pour l'écosystème
    Social Economy Europe, Diesis, Euclid Network et le Social Good Accelerator ont animé séparément quatre ateliers axés sur l'entrepreneuriat social, la gestion des données, l'économie partagée des plateformes et les technologies sociales. Le Social Good Accelerator s'est concentré sur ce dernier point.

    En faisant partie de ce groupe, l'association et les organisations associées avaient pour objectif d'apporter les points clés des documents sur les voies de transition aux participants. En effet, une première version du document a mis en synthèse environ 70 contributions, dont celle que le Social Good Accelerator a rédigée avec sa communauté. Ce rapport explore les domaines dans lesquels l'économie sociale devrait agir, notamment pour accélérer la transition numérique. L'idée à travers ces ateliers était d'apporter des mots simples sur des sujets complexes, réduits à un certain nombre.

    Tout d'abord, le groupe a discuté ensemble de ce que l'accès à la technologie implique pour nous. Le problème lié aux outils numériques est que certaines personnes pensent qu'ils sont hors de portée, principalement en raison de barrières psychologiques, du défi des ressources, mais surtout des compétences qui y sont liées. La fracture numérique et le sentiment d'isolement numérique sont tous deux réels dans ce contexte.

    Par ailleurs, avec la pandémie, il y a eu une transition brutale vers l'utilisation d'outils dont beaucoup n'avaient pas les compétences et les équipements correspondants. La résolution de ce problème est une question de moyens que les pouvoirs publics permettent de mettre en œuvre, à travers des leviers tels que les ressources économiques et la formation.

    Aller vers des solutions
    Quelques exemples de bonnes pratiques ont été évoqués par les participants, qui ont apporté différentes contributions intéressantes. Par exemple, certains ont identifié la nécessité de soutenir la création et le partage de chaque secteur industriel, grâce à des réglementations appropriées et adéquates. Par exemple, en Israël, l'accessibilité n'est pas seulement limitée à l'aspect physique, mais a une définition plus large dans la loi. Elle inclut le prisme numérique en son sein.

    De l'autre côté du spectre, les modèles de startups sont axés sur l'hypercroissance et la mise à l'échelle. Avec un état d'esprit aussi différent, l'impact l'est aussi. En outre, il est difficile d'identifier la bonne technologie pour les besoins d'une organisation sociale. Certains outils ont cette portée à l'esprit, tels que Rogervoice.

    Visual Transition pathways workshop

    "Quand on travaille, toutes sortes de personnes différentes sont impliquées, et c'est un pont intéressant mais difficile à franchir", a soutenu un panéliste. Par ces mots, l'exclusion des personnes âgées dans la sphère numérique a été soulevée. Néanmoins, leur exclusion n'est pas seulement basée sur les compétences, mais aussi sur leur propre confiance et sur la conception du produit. Comme toute nouvelle technologie, le numérique est source d'exclusion s'il n'est pas conçu correctement. En d'autres termes, le numérique est synonyme de substitution, et la multimodalité en est la clé.

    L'atelier a conclu que la mise en place d'un Internet décentralisé serait la clé d'un écosystème d'innovation sociale numérique efficace. En outre, l'employabilité garantit l'arrivée de nouveaux talents dans le secteur des technologies civiques. Les personnes âgées se méfient des outils numériques. Un prototypage rapide ou un design itératif est nécessaire pour continuer sur cette voie, pavée de plusieurs défis : l'accès à la technologie, l'apport de compétences ou le perfectionnement des personnes, et les défis liés aux ressources elles-mêmes.

    ‘It was a successful experience’, Social Economy Europe’s view on the European Social Economy Summit.

    "Une expérience réussie", le point de vue de Social Economy Europe sur le Sommet européen de l'économie sociale.

    “Ce fut une expérience réussie”, Social Economy Europe à propos du sommet européen de l'économie sociale.

    Le sommet européen de l'économie sociale et solidaire a rassemblé près de 2000 participants le 5 et 6 mai 2022 à Strasbourg. Organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne avec le soutien de l’Eurométropole de Strasbourg, l’objectif était de discuter de place de l'économie sociale dans l'Union européenne et de son avenir autour de conférences, d’ateliers et de rencontres.

    Le Social Good Accelerator, membre du comité de pilotage de l’évènement, était présent et a contribué à la promotion et diffusion de ses idées à savoir la sensibilisation sur la nécessaire transition numérique de l’économie sociale et solidaire (ESS) par le biais de deux ateliers et d’une conférence.

    Notre membre, Social Economy Europe, membre également du comité de pilotage de l’évènement a participé à ce sommet par le biais de nombreux ateliers et conférences.

    Cette interview avec Victor Meseguer, Directeur au sein de Social Economy Europe, a pour but d’enrichir le retour d’expérience sur ce sommet européen majeur pour l'économie sociale.

    Du côté de Social Economy Europe, comment vous êtes-vous préparé à cet évènement ?

    La préparation de l’événement a débuté en juin 2021. La première réunion a eu lieu avec Pierre Roth et Sandra Guilmin à Bruxelles à l’époque où ils étaient en train d’explorer les différentes options de financement du sommet européen de l’ESS (ci-après “Conférence”). À cette époque, on savait déjà que la Présidence française du Conseil de l’Union européenne allait se tenir donc on espérait une forte présence de la Présidence française mais aussi une forte présence de la Commission européenne qui était présente à travers des ressources humaines et des représentants politiques. En juillet 2021, l’équipe de Social Economy Europe (SEE) s’est déplacée à Strasbourg avec les présidents et co-présidents de l’intergroupe économie sociale du Parlement européen pour avoir une réunion avec la maire de Strasbourg. Les échanges ont porté sur les attentes liées à la Conférence.

    Cette Conférence était attendue comme la grande Conférence européenne de l’économie sociale en 2022. On peut aussi dire qu’il y a eu une sorte de passation de légitimité à la fin du sommet de l’ESS de Mannheim en 2021.

    A partir de là, la façon de travailler a été similaire à celle du SOGA notamment par le biais de réunions pour co-construire l'événement. La valeur ajoutée de SEE a également été similaire à celle du SOGA. Nous avons eu pour but de créer des ponts entre les acteurs, de s’assurer que la Conférence ait une dimension européenne, qu’elle réponde bien aux intérêts des acteurs de l’économie sociale. Notre valeur ajoutée comme réseau est notre capacité à mobiliser des personnes, réseaux et organisations partout en Europe.

    Aussi, du côté de SEE, nous avons organisé notre assemblée générale à Strasbourg, la veille de la Conférence, ce qui a permis de mobiliser la plupart de nos membres. 

    Du côté de SEE, comment se sont déroulés les ateliers ? Notamment celui sur transition pathways, qu’en retenir ?

    C’était un atelier intéressant. On a mobilisé entre 30 et 50 personnes. Il y avait dans la salle des acteurs clés de l’économie sociale : à la fois des grands réseaux européens, par exemple Coopérative Europe, Philea, ESS France Outremer et d'autres. Nous avons aussi réussi à mobiliser deux acteurs fortement mobilisés pour l’économie sociale dans les territoires : la région de Bruxelles et la région de Navarre au Nord de l’Espagne. 

    "C'était une expérience réussie", une première possibilité de faire de la pédagogie sur un sujet qui est difficile à comprendre, non qu’il soit difficile en tant que tel, mais c’est surtout la terminologie, l’argot qui peut poser problème. Lorsque l’on parle de transition pathways pour l’économie sociale, on parle d’un grand plan stratégique où tout le monde doit être partie prenante et exprimer ses attentes et ses besoins. Sur ce dernier point, il y a un problème de connexion avec la réalité. Donc cet atelier a été une étape pour commencer à expliquer l’exercice qu’on est en train de faire et son importance. 

    Aussi, nous avons recueilli des informations intéressantes. D’abord, le problème avec le transition pathways, c’est que l’on a beaucoup accès à des experts généralistes, à des gens qui connaissent très bien le sujet “économie sociale” dans son entièreté. Mais il est difficile de trouver des gens avec une expertise sur la transition verte et la transition digitale.Il y a un second problème. On ne capture pas l’ensemble de la réalité de l'économie sociale. Il faut capturer l’ensemble de la réalité de l’économie sociale qui est beaucoup plus large. Le Social Good Accelerator a un rôle clé à jouer sur ce point pour faire participer son réseau. 

    Vous aviez un stand partagé avec ESS France et la CRESS Grand Est. Quelles ont été les interactions avec le public ?

    Nous avons eu pas mal de personnes de milieu très divers qui sont passées notamment la représentante d'une association grecque, un journaliste d’Euractiv par exemple. Beaucoup d'entre eux ont demandé des informations sur l'économie sociale et des informations pour nous rejoindre.  

    Juan Antonio Pedreño présente la vision de Social Economy Europe pour l'avenir du secteur sur le continent, à Strasbourg.

    Crédit photo : Social Economy Europe

    L’économie sociale, le futur de l’Europe : c’était là le nom de ce forum. Que retenir de ce sommet pour le futur de l’ESS ?

    On peut retenir ces mots-clés : alliance, changement d’échelle, grands objectifs macro économiques. Notre objectif est en effet de passer de 6.3% de l’emploi en matière d’ESS en Europe (soit 13,6M d’emploi) à 10% (soit plus de 22M d’emploi) en 2030 à l’horizon du plan d’action.

    "Le plan d’action pour l’économie sociale est notre fenêtre d’opportunité pour grandir."

    Ce n’est pas grandir pour grandir, ce n’est pas grandir pour plus d’argent mais c’est grandir pour créer plus d’emploi de qualité en Europe, pour créer plus d’insertion pour des collectifs défavorisés et/ou en risque d'exclusion sociale, pour créer plus d’innovation sociale, environnementale et technologique et pour être le grand acteur en Europe des transitions digitales, vertes et justes.Pour grandir, il faut se rencontrer et se connaître. Il faut construire plus d’alliance à l’échelle européenne en partant du local. On a, à ce sujet, une grosse fenêtre d’opportunité à notre table avec le plan européen de l’économie sociale.

    Êtes-vous satisfait de ce sommet ?

    On est très satisfait car il y avait 2000 personnes inscrites. Il y avait quand même un risque que ce soit très francophone, je ne pense pas que ça ait été le cas. J’ai vu es gens de partout en Europe : de la Lituanie, de l’Ukraine, de la Lettonie, de la Pologne, de la Roumanie, de l’Irlande.

    On constate aussi que tout est en place pour sauter. C’est l’image du trampoline. Pour sauter, il faut beaucoup de coopération et d’alliances. Le principe de l’économie sociale est la coopération mais on peut beaucoup mieux faire sur ce terrain.

    Quelles sont les prochaines étapes pour Social Economy Europe ?

    Les prochaines étapes sont de continuer à grandir. Nous avons récemment acceuilli deux nouveaux membres, un membre ukrainien et un membre polonais. Nous sommes la voix des 2,8M d’organisation de l’économie sociale en Europe. On vise à représenter des réseaux européens mais aussi paneuropéen.

    Nous avons 2 autres objectifs clés qui vont arriver rapidement. Avant l’été, nous souhaitons rédiger un policy paper sur la mise en œuvre du plan d’action avec des propositions concrètes. Depuis 2014, on a fait deux propositions de plan d’action. Par exemple, nous avons demandé la plateforme unique sur l’économie sociale, que la Commission européenne a accepté. Mais aujourd’hui il faut aller plus loin et dire ce qu’on veut exactement à travers cette plateforme. Le nouveau policy paper portera sur ce sujet. En parallèle, nous engageons un processus de réflexion stratégique pour consolider l’organisation.

    Un article écrit par

    Justine Coopman
    justine(at)socialgoodaccelerator.eu
    Affaires publiques et Communication
    Lille, France
    La MedNum, “a singular structure” for digital inclusion

    La Mednum, « une structure singulière » pour l’inclusion numérique

    La Mednum, « une structure singulière » pour l’inclusion numérique

    Le 15 mars 2022, Guilhem Pradalié, Directeur Général de la MedNum, membre du Social good accelerator, nous a accordé un entretien au cours duquel il revient sur ce qu'est la MedNum, quels sont ses projets, défis et son rôle au sein du SOGA.

    Guilhem Pradalié
    Directeur Général de La MedNum

    Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?

    Issu d’une formation économique et d’un master de Sciences Po Paris, j’ai un parcours d’une dizaine d'années dans la mutualité, au sein de la Mutuelle générale de l'Éducation nationale (MGEN). J’ai travaillé sur différents programmes numériques et innovations puis à la direction stratégie du groupe.

    J’ai ensuite été conseiller du Président, chargé des questions économiques et financières, de la stratégie et des engagements numériques jusqu’en septembre 2021. J’ai rejoint la Mednum en tant que Directeur général en octobre 2021. Attaché aux questions d’inclusion et de médiation numériques, je mobilise les équipes de la coopérative pour faciliter et amplifier l’action vertueuse des sociétaires de la MedNum dans tous les territoires.

    Qu’est-ce que la MedNum ?

    La MedNum est une structure singulière. En effet, il s’agit d’une coopérative (NDLR Société coopérative d’intérêt collectif, soit une SCIC) qui rassemble des sociétaires très divers, tous acteurs de l’inclusion numérique. Elle remplit des missions de représentation et de structuration d’un secteur tout en menant des activités “projet” et “conseil” autour de l’industrialisation de solutions d’inclusion numérique. Nous travaillons ainsi avec nos sociétaires à la création de projets nationaux. L’objectif est de faire grandir le secteur tout en portant la voix de ses acteurs.

    Qui compose la MedNum ?

    L'équipe est composée d’une quinzaine de salariés. Dernièrement, nous avons opéré une réorganisation des activités autour de 3 directions : une direction étude et plaidoyer, une direction projet qui est transversale et une direction finance et services aux sociétaires qui devrait voir le jour à la fin du 1er semestre. La direction générale porte enfin les pôles communication et vie coopérative, essentiels à la bonne animation de nos réseaux et la mise en lumière des actions de nos sociétaires.

    Mais la MedNum est composée de parties prenantes très diverses : plus de 100 sociétaires, des collectivités territoriales, l’État, les acteurs économiques et d’autres types d’acteurs comme des personnes physiques, des acteurs de la médiation numérique qui portent ensemble, au-delà de l’enjeu social, les valeurs du libre, des communs… bref, d’un numérique au service de l’intérêt général.

    En parlant des valeurs, quelles sont celles de la MedNum ?

    Nous avons avant tout un attachement à la chose commune et à l’intérêt général. Cela se traduit dans la forme même de notre coopérative et dans son fonctionnement. Nous intervenons plus largement sur l’ensemble des sujets en développant l’idée d’un numérique responsable et accessible à tous (santé, territoires, éducation, accueil des réfugiés, culture…). Nous sommes évidemment très attachés à la culture de l’internet libre et des communs, comme bon nombre de nos sociétaires.

    Vous mettez ces valeurs en œuvre notamment à travers les projets que vous réalisez. Lequel de ces projets vous rend le plus fier ?

    Difficile de choisir tant les projets sont tous importants ! Mais je dirais, en raison du contexte actuel de la guerre en Ukraine, que “refugiés.info” est celui qui me rend le plus fier. Les équipes s’y sont engagées personnellement, en mettant toutes leurs compétences à son service. Il y a un gros investissement humain sur ce projet qui opère, en ce moment, la plateforme officielle du gouvernement pour la mise en relation des français voulant apporter leur aide pour l’hébergement avec des associations et les personnes en exprimant le besoin.

    En quoi le projet Réfugiés.info consiste-t-il ?

    In “normal” times, it is an information portal, contributory and open-source, co-developed with the Interministerial Delegation for the Reception and Integration of Refugees, which provides simple and translated information to refugees and their carers.

    This project helps refugees to find an initiative, a training adapted to their situation, to understand the administrative procedures or to consult the directory to find an association.

    This platform works like Wikipedia: everyone can contribute by writing or translating practical information.

    Si vous deviez résumer les principaux enjeux de la MedNum actuellement quels seraient-il ?

    D’abord ce serait réussir à faire entendre la voix de nos sociétaires lors des différentes élections à venir, présidentielles et législatives. Nous avons de gros objectifs autour des projets data cette année, mais également autour du lancement d’une version 2 des plateformes téléphoniques d’aide et d’accompagnement aux usages du numérique du quotidien.

     
     

    Les élections présidentielles arrivent bientôt en France. Vous avez d’ailleurs publié vos propositions pour l’élection présidentielle de 2022. À ce sujet, à quel problème répondez-vous et quelles solutions préconisez-vous ? 

    En France, plus de 14 millions de personnes seraient en situation de fragilité numérique, c’est-à-dire éloignées, non équipées et/ou en grande difficulté avec les différents usages du numérique. C’est à ce problème de justice sociale que nous répondons.

    Nous préconisons des actions sur 4 thématiques importantes pour nos sociétaires : l’éducation, l’emploi et le pouvoir d’achat, la santé et l’environnement.

    Nous insistons avant tout sur la nécessité de créer une véritable filière professionnelle de la médiation numérique, par exemple en travaillant sur la stabilité des financements aux structures de l’inclusion numérique, d’offrir des services numériques accessibles à tous et partout et de promouvoir un numérique d’intérêt général, libre, ouvert, universel et collectif.

    En matière d’éducation, nous proposons de faire de l’éducation numérique une priorité dans l’enseignement, du primaire au supérieur, pour former les citoyens éclairés de demain, et d’outiller, de sensibiliser et de former les professionnels de l’éducation et de l’accompagnement social. Mais également d’affirmer les complémentarités entre médiation et éducation numérique tout en donnant une attention spécifique aux publics particulièrement éloignés.

    Sur les questions d’emploi et de pouvoir d’achat, nous oeuvrons pour intensifier les efforts de formation et d’accompagnement au numérique pour les jeunes et les demandeurs d’emploi ; pour faire de l’entreprise un véritable lieu d’apprentissage du numérique ; pour accompagner les petites structures dans leur transformation numérique et pour faire du numérique un accélérateur de pouvoir d’achat des citoyens. Nous défendons, par exemple, la mise en œuvre d’un réel “tarif social internet” pour les ménages modestes.

    En matière de santé, enfin, la MedNum propose d'agir au plus près des personnes en situation de fragilité pour leur garantir un accès aux informations et aux soins, de renforcer la dynamique d’acculturation entre la médiation numérique et le monde de la santé et de créer les conditions de la confiance des usagers dans l'utilisation du numérique en santé.

    Enfin, quels sont vos liens et vos attentes vis-à-vis du Social Good Accelerator ?

    La MedNum est membre du Social Good Accelerator depuis deux ans. Nous sommes partenaires du projet Social Tech Academy, qui explore les compétences numériques de l'ESS pour créer un portail d'information, et membres du groupe de travail European Public Affairs.

    Pour de nombreuses personnes, les questions européennes semblent encore lointaines, mais nous sommes convaincus que la gestion de projets de cette envergure est efficace, tant en termes de partage de bonnes pratiques avec nos voisins que de stimulation de développements politiques intéressants pour le secteur de l'économie sociale et l'inclusion numérique en particulier.

    Faire partie du Social Good Accelerator nous permet de disposer d'un environnement commun pour exprimer nos attentes et mettre en commun les moyens de les réaliser. Cette démarche s'inscrit dans le prolongement direct de la manière dont nous travaillons avec nos membres et est particulièrement en phase avec nos valeurs.

    Un article écrit par

    Justine Coopman
    justine(at)socialgoodaccelerator.eu
    Affaires publiques et Communication
    Lille, France
    Open letter: the necessary digital transition of the social economy

    Open letter: the necessary digital transition of the social economy

    Lettre ouverte : Ancrer l’économie sociale et solidaire dans son futur numérique

    En février 2022, le Social Good Accelerator et ses 70 membres ont maintenu leur vision dans leur lettre ouverte. Un monde meilleur ne peut être réalisé qu'avec le soutien total de l'économie sociale, qui doit également être numérisée. C'est ainsi que l'association définit le rôle clé de la transition numérique de l'économie sociale pour résoudre les problèmes sociaux avec tout son potentiel.

    G7 leaders
    En 2018, Jeanne Bretécher et Steven Bertal ont fondé le Social Good Accelerator pour rapprocher les secteurs du numérique et de l'économie sociale
    Source: Social Good Accelerator

    Notre vision : Inciter les acteurs de l’innovation technologique à développer et collaborer avec ceux de l’innovation sociale en Europe

    Il y a 4 ans, l’association Social Good Accelerator (SOGA EU) est née en France d’un double constat : d’une part, la transition numérique des organisations de l’ESS en Europe est laissée pour compte par les politiques publiques et les financeurs, et d’autre part, les modèles numériques de l’ESS rencontrent de trop nombreux freins à leur développement.

    Ses 70 membres souhaitent défendre ensemble la vision d’une ESS numérique (Social Tech) et européenne, axée sur « les communs numériques », durables et disponibles pour tous, et faire reconnaître les organisations de l'ESS comme actrices de la transition technologique.

    Les travaux du SOGA EU visent à informer les acteurs de l'ESS et les décideurs des réponses novatrices proposées pour atténuer la fracture numérique, l'uberisation, les dérives des plateformes et favoriser l'équité des personnes éloignées de l'emploi, discriminées dans les parcours de formation et de reconversion.

    Les enjeux : vers un modèle numérique collaboratif et responsable pour l’économie de demain  

    Dans le cadre du Plan d’action européen pour l’ESS, sur lequel le SOGA, a travaillé et surtout de la nécessité de voir émerger des idées nouvelles pour renforcer les capacités résilientes de toutes et tous, l’ESS a nécessairement un rôle à jouer.

    Cependant, comme l'a montré notre étude - " Coopération entre les acteurs de l'utilité sociale et de la technologie en Europe " - la plupart des organisations de l'économie sociale - quel que soit leur statut - rencontrent dans leur développement des obstacles similaires à ceux des très petites entreprises, avec des difficultés supplémentaires liées à leur manque de rentabilité, au financement de projets au détriment des structures, et au manque d'organisation sectorielle sur ces questions.

    Pour répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain, le SOGA pense que la transition numérique peut être une chance de faire enfin changer d’échelle l’ESS européenne, sous conditions de créer de réelles alternatives et de nouvelles opportunités économiques, sociales,et environnementales. Pour actionner ce levier, le SOGA impulse la promotion et le développement de la médiation numérique, de l’UX design ou encore de la donnée ouverte.

    Nos actions : L’urgence d’accélérer une transition numérique de l'ESS à son image en Europe  

    Pour remédier au statu quo dans ce domaine, le SOGA EU est parvenu à :

    • publier une étude européenne sur les coopérations entre acteurs de l'ESS et du numérique.
    • conduire des actions de plaidoyer au niveau national et européen.
    • lancer la première cartographie de la Social Tech en Europe et bientôt présenter la première plateforme européenne d'information et d'orientation avec les métiers associés (avec un soutien du fonds européen Erasmus+).

    Presentation study 2020
    L'équipe du Social Good Accelerator a présenté ses travaux de recherche à la DG Grow, à Bruxelles, en janvier 2020
    Source: Social Good Accelerator

    Depuis 2018, les médias, les politiques publiques et la vision des financeurs ont évolué vers :

    • une prise de conscience du secteur ESS sur son retard et ses difficultés en termes de transition numérique - particulièrement mises en lumière par la crise sanitaire.
    • une prise en considération des besoins territoriaux en matière de médiation numérique pour préserver l'égalité territoriale et l'accès aux droits fondamentaux.
    • une nécessité de corréler transition écologique et numérique pour décarboner l’économie.
    • la constatation de l’efficacité de certaines réponses numériques citoyennes pendant la crise sanitaire, car elles demeurent.
    euses OECD conference
    Le plan d'action européen en faveur de l'Economie Sociale et sa présentation furent un moment pivot pour le secteur
    Source: Commission européenne

    Nos propositions : donner à l’ESS les outils pour une transition numérique réussie

    Assurer une égalité des chances effective et des droits à la transformation numérique 

    Le manque de formation de talents numériques est latent y compris dans l’ESS. C’est la raison pour laquelle il faut qu’une impulsion vienne des pouvoirs publics pour promouvoir l’accompagnement à la transformation numérique d’organisations qui sont à la fois des acteurs économiques mais aussi des intermédiaires vers les populations les plus fragiles. A ce titre, le plan d'action européen pour l’Economie Sociale comporte un volet numérique. Les recommandations contenues donnent des leviers d’actions aux instances décisionnelles pour agir dans le sens de ces deux secteurs. La France et l’Europe doivent montrer l’exemple et promouvoir des politiques ambitieuses pour soutenir cette mutation d’intérêt général.

    Développer des compétences numériques : citoyenneté numérique et nouveaux métiers. 

    Alors que près de 85% des métiers qui seront exercés en 2030 n’existent probablement pas encore, il semble essentiel de former progressivement la population active aux transformations de l’économie, de plus en plus numérique et sociale. 

    Le SOGA a imaginé avec trois partenaires européens un parcours de formation par étapes à travers le projet Social Tech Academy . L’idée est ici de développer les compétences numériques par la mise en commun de ressources sur des formations existantes dans ces domaines. L’accent mis sur une plateforme ressources vise à permettre la transformation numérique de l’UE, qui a pour ambition de former 80% de la population de l’Union aux compétences numériques de base d’ici à 2030.

    Débrider les financements pour l’innovation numérique des organisations de l’ESS et le développement de nouveaux modèles

    Au travers d’actions européennes et d'une réflexion prospective, le SOGA œuvre à la création de passerelles entre les actions locales et les politiques européennes grâce à un cadre de collaboration commun. 

    Néanmoins, elles nécessitent un soutien fiscal, normatif ou encore financier et une mobilisation continue pour arriver à la promotion de modèles alternatifs. 

    En attendant, le SOGA souhaite explorer davantage les potentialités de coopération entre les acteurs de l’ESS et ceux du numérique en Europe. Les possibilités sont nombreuses pour parvenir à une innovation croisée c’est à dire numérique sociale et durable : mise en place d’un modèle européen de clusters social tech,prmotion des collaborations de projets entre l’ESS et les PME innovantes, ou encore un ambitieux programme de développement européen des technologies et banques de données sous licences ouvertes et libres. Nous demandons de faciliter l’accès aux financements de nouveaux modèles conjuguant transition numérique et ESS.

    SOGA team flags Lisbon
    En 2018, les membres pionniers du Social Good Accelerator ont organisé le Social Innovation Village lors du Web Summit à Lisbonne
    Source: Social Good Accelerator

    Coopération et communs numériques : suite et rendez-vous à venir
    Dans le cadre du Plan d’action européen pour l’ESS, sur lequel le SOGA, a travaillé et surtout de la nécessité de voir émerger des idées nouvelles pour renforcer les capacités résilientes de toutes et tous, l’ESS a nécessairement un rôle à jouer.

    Sous l’impulsion de la France, la communauté du Social Good Accelerator, et plus globalement les structures de l’ESS de toute l’Europe ont l’espoir de voir les questions de :

                                        • transformation numérique inclusif et équitable sur les territoires
                                        • promotion de modèles coopératifs alternatifs
                                        • montée en compétences numériques

    L’importance du secteur en France favorise sa promotion. Les bienfaits de ce modèle économique et social soutenable doivent être développés par la présidence française du Conseil de l’Union européenne dans la continuité du plan d’action sur l’ESS, présenté le 16 décembre 2021 par la Commission européenne. L’heure est venue d’ancrer l’ESS dans sa version 2.0 pour une meilleure résilience et une pleine inclusion de tous les publics.

    Le SOGA compte sur cet élan pour continuer à affirmer que la donnée ouverte et le caractère social et numérique de l’économie portent en eux un modèle européen en devenir. Pour témoigner une fois de plus de l'importance d'un débat public sain et du rôle central des communautés épistémiques comme la nôtre, rendez-vous en 2022 à Strasbourg à l'occasion de la Conférence sur l'Economie Sociale, et pour la Social Good Week Europe qui valorisera l’écosystème de l’ESS numérique entre Paris, Lisbonne et Bruxelles.

    Un article écrit par

    Le Social Good Accelerator et ses membres
    jeanne(at)socialgoodaccelerator.eu