Podcast : Jeanne sur l’IA et l’économie sociale

Podcast : Jeanne sur l’IA et l’économie sociale

🎙️ Accélérer la transformation numérique de l’Économie Sociale et Solidaire : Jeanne Bretécher au micro du podcast Parlez-moi d’IA

Comment faire du numérique un levier au service de l’intérêt général ? Dans un épisode engagé du podcast Parlez-moi d’IA, Jeanne Bretécher, directrice du Social Good Accelerator, explore les liens entre transformation numérique de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), innovation sociale et technologies éthiques.

👉 Un échange essentiel pour toutes celles et ceux qui croient à un numérique au service du bien commun.

Enjeux clés : comment accompagner la transition numérique de l’ESS ?

Dans cet entretien, Jeanne revient sur les principaux défis rencontrés par les structures de l’ESS face à la révolution numérique :

  • L’inégalité d’accès aux compétences numériques,

  • La surreprésentation des logiques de marché dans les outils numériques dominants,

  • L’absence de soutien public structurant pour des modèles numériques alternatifs.

Elle défend une vision ancrée dans les valeurs de l’ESS : coopération, justice sociale, transparence, et souveraineté numérique.

Les Communs numériques comme boussole

Jeanne souligne l’importance des communs numériques dans la transition numérique ESS :
👉 mutualiser les ressources (outils, formations, données), renforcer l’autonomie des associations, créer de la valeur partagée.

Des exemples concrets sont évoqués : plateformes collaboratives, tiers-lieux numériques, solutions open source développées avec et pour les acteurs de terrain.

Le rôle du Social Good Accelerator

Le SOGA agit sur quatre leviers complémentaires :

1. Recherche sur les Communs

Pour cartographier les pratiques, identifier les freins et proposer des outils adaptés aux besoins du secteur.

2. Accompagnement collectif

Formations, ateliers, communautés d’entraide : un soutien concret pour développer les compétences numériques des structures ESS.

3. Plaidoyer

Le SOGA interpelle les décideurs européens pour intégrer les spécificités du secteur social dans les politiques numériques

4. Animation de la communauté

En ligne ou sur le terrain, le réseau SOGA accompagne les initiatives, valorise les pratiques et renforce la social tech européenne.

Pourquoi écouter ce podcast ?

Ce podcast est une invitation à :

  • Réfléchir autrement à la place du numérique dans nos sociétés,

  • Découvrir des projets inspirants portés par et pour l’ESS,

  • Comprendre comment agir, en tant qu’acteur·rice engagé·e, pour une transformation numérique inclusive.

🎧 Écoutez l’épisode complet sur YouTube

📄 Ou lisez la transcription complète ici

Écoutez l’interview complète ici :

Résumé de l’épisode :

Dans cet épisode riche et inspirant, Jeanne fait une intervention éclairée autour de trois thématiques centrales :

  • L’enjeu de la transformation numérique dans l’Économie Sociale et Solidaire (ESS)
    Jeanne décrypte comment le numérique peut à la fois représenter un risque d’acculturation et une opportunité inédite pour les structures ESS.

  • L’importance des communs et de la mutualisation
    Elle insiste sur la nécessité de développer des ressources partagées, tant techniques qu’humaines, pour renforcer l’autonomie des acteurs et promouvoir des solutions centrées sur des valeurs sociales.

  • La place du Social Good Accelerator
    Elle présente les quatre leviers de l’association – recherche sur les Communs, projets collectifs, plaidoyer, community management – et illustre leur impact concret sur les acteurs membres.

(Bonus) Jeanne illustre ses propos par des retours d’expériences et des exemples concrets montrant comment les structures tirer profit d’un accompagnement adapté.

Ce que vous allez apprendre

1. Pourquoi le numérique est-il un levier d’émancipation pour l’ESS ?

Jeanne explique comment les valeurs coopératives, la justice sociale et la démocratie peuvent être défendues dans l’espace numérique. Elle détaille aussi les freins à lever (ressources, compétences, gouvernance).

2. Quels modèles alternatifs existent déjà ?

Elle met en lumière des initiatives de tiers‑lieux, des plateformes co-conçues avec les usagers et des réseaux solidaires numériques. Des solutions innovantes qui bousculent les modèles traditionnels.

Aller plus loin : ressources pour les associations en transition numérique

Vous êtes une association en pleine réflexion sur vos outils ou pratiques numériques ? Découvrez notre sélection de projets, guides et formations.

📌 À lire aussi : IA : 3 cas d’usage de l’intelligence artificielle pour l’intérêt général

✨ En conclusion

Ce podcast est une ressource précieuse pour toute personne qui souhaite comprendre les enjeux de la transformation numérique de l’Économie Sociale et Solidaire, s’inspirer de solutions numériques éthiques et rejoindre une dynamique collective au service du bien commun.

Rejoignez-nous pour inventer un numérique qui respecte les valeurs de l’ESS !

Opportunités et défis de l’IA pour l’économie sociale

Opportunités et défis de l’IA pour l’économie sociale

Le rôle des communs de données dans l’IA pour l’économie sociale

Du 12 au 15 mai 2025, Eline Coustenoble, chargée de capitalisation au Social Good Accelerator, a participé au EU-US Young Leader Seminar 2025. Le séminaire a abordé l’IA pour l’économie sociale, ses opportunités et ses défis pour les organisations de l’ESS. Dans cet article, elle détaille les conversations et leurs implications pour l’association, l’ESS, et le monde de la technologie.

L’événement était organisé par la European Union Delegation to the United States, le German Marshall Fund of the United States et la Commission for Educational Exchange between the U.S., Belgium and Luxembourg.
(suite…)

The Orange Digital Center, an initiative for digital inclusion

Les Orange Digital Center, une initiative pour l'inclusion numérique

Les Orange Digital Center, une initiative pour l'inclusion numérique

On the occasion of Orange’s membership to the SOGA, let’s get to know the Orange Digital Center in favor of digital inclusion in the territories. For this, we asked Orange teams a series of questions about this innovative project to learn more about this.

Les Orange Digital Centers, un programme international au service des compétences numériques 

Les Orange Digital Center (ODC) sont des lieux d’accompagnement et de développement des compétences numériques. De la formation au codage, à la fabrication numérique et à la création d’entreprise, ils couvrent un large champ d’activités. Gratuits et ouverts à tous, ces centres fondent l’apprentissage sur des projets concrets. Ainsi des programmes de formation dédiés aux métiers du numérique sont proposés aux étudiants, aux personnes sans emploi ou déscolarisées, aux jeunes entrepreneurs par exemple. La plupart des Orange Digital Center proposent également des ateliers, formations et contenus en ligne.

À ce jour (septembre 2022), 15 Orange Digital Center ont déjà ouvert en Afrique et au Moyen Orient (Tunisie, Sénégal, Cameroun, Ethiopie, Jordanie …). En Europe,le centre de Bruxelles en Belgique a accueilli ses premiers apprenants au printemps dernier, tandis que celui de Saint-Ouen en France a ouvert ses portes au début du mois de juin. D’autres vont prochainement voir le jour, notamment en Pologne, au Luxembourg, en Roumanie, en Slovaquie, en Espagne et en Moldavie. Orange a décidé de déployer ce concept dans tous les pays où elle opère.

Les Orange Digital Center font écho à une responsabilité incombant au Groupe, premier opérateur du digital en France. Pour faire du numérique une opportunité pour toutes, il faut que les compétences de base qui lui sont associées soient largement maîtrisées et accessibles. Dès lors, ce programme vise à réduire les inégalités liées à l’accès, au matériel, aux usages et à la maîtrise du numérique, en favorisant la connectivité, l’inclusion et le développement des compétences, sans discrimination.

Orange Digital Center

Une photo du premier centre numérique Orange en France. Crédit photo : Orange

Nous avons posé aux équipes d'Orange une série de questions sur ce projet innovant : 

Avec qui et comment avez- vous construit votre programme et ateliers ?

Le programme est présent dans 17 pays à ce jour. Chaque Orange Digital Center organise sa programmation en tenant compte de son contexte local, de ses moyens, de l’écosystème présent et des grands objectifs que nous avons fixés. Ainsi les programmes sont conçus afin de permettre l’acquisition de compétences dans le numérique bien-sûr, de favoriser l’insertion professionnelle des publics éloignés de l’emploi et d’augmenter la part des femmes travaillant dans la Tech.

La complémentarité des formations de coding, de la présence du fablab et de l’incubateur dynamise les parcours de nos apprenants. Les formations sont souvent construites avec des partenaires : des fablabs locaux, SIMPLON au Sénégal, Becode en Belgique, le programme restart d’AWS en Tunisie, les exemples sont nombreux.

Quels sont les challenges que les Orange Digital Center vont devoir surmonter ?

Ouvrir des centres avec un espace formation, un fablab et des programmes d’incubation dans 25 pays est un challenge en soi et nous approchons du but avec 17 ODC ouverts à fin août 2022. Une fois tous les centres ouverts, un de nos défis sera de maintenir la dynamique et la valeur ajoutée des programmes pour nos bénéficiaires. Ce réseau international en fait une initiative originale. L’animation des ODC devrait être clé afin de favoriser la capitalisation, les échanges et la production de communs. 

Comment comptez-vous les surmonter ? 

Pour l’instant, nous sommes encore dans une phase de soutien à nos filiales pour l’ouverture aux premiers bénéficiaires. Une fois le réseau en place, nous prévoyons des actions communes permettant de favoriser la capitalisation entre les ODCs. Par exemple, la Fondation Orange a lancé un appel à projet pour créer des formations de formateurs dans les fablabs des Orange Digital Center. Le partenariat avec SOGA devrait aussi nous aider à mieux comprendre les enjeux que nous souhaitons adresser en Europe.

Pour ce qui est de l’impact sur nos bénéficiaires, nous avons lancé des mesures d’impact social sur quelques programmes et, sans généraliser totalement la démarche, nous souhaitons la poursuivre avec des évaluations régulières.

Quels sont les premiers retours sur l’Orange Digital Center ouvert à Saint-Ouen ?

Il est un peu tôt pour le dire car les activités démarrent. 

In the field of professional integration, the “Envol numérique” pre-qualification program is aimed at young school dropouts. The aim is to give them the desire to train for a job in the digital sector. During 5 weeks of training, followed by 3 weeks of internship in a company, they will acquire know-how (web developer, coding, digital manufacturing, etc.), interpersonal skills (self-knowledge, communication, etc.) and knowledge about the environment and the impact of digital technology. The first cohort has been recruited and will start end of September 2022. The place also hosts activities for the general public. The digital workshops are aimed at all audiences and aim to familiarize themselves with uses ranging from the discovery of a smartphone to the implementation of parental controls. The place also houses a fablab which is used for discovery sessions of digital fabrication. Beyond physical locations like Saint Ouen, Orange Digital Center is the Orange Group’s flagship program for digital equality and brings together many initiatives.

Quelques exemples de ressources disponibles

Des ressources pour découvrir le numérique responsable

De nombreux ateliers et cours en ligne gratuits et accessibles à tous sont disponibles. Par exemple, si une personne est débutante, il lui sera proposé un atelier en ligne pour protéger ses données personnelles. Pour les parents, la plateforme numérique propose par exemple un atelier permettant de comprendre le contrôle parental et de mettre en place des protections adaptées. Si vous avez un enfant passionné de foot, la fédération française de football a développé des outils et programmes de sensibilisation pour un numérique responsable. 

Des ressources pour apprendre à utiliser les outils numériques

Des formations sont proposées pour apprendre à se servir aux mieux des outils numériques. Par exemple, le programme SuperCodeurs permet aux enfants hospitalisés de s’évader et de s’amuser en apprenant à coder. Pour les personnes recherchant un emploi, le programme Blabla Code vous offre une formation pour aiguiser vos compétences numériques et booster votre CV. Mais vous pouvez également partir en apprentissage au sein des FabLabs, lieux dans lesquels un professionnel ou un particulier peut venir, librement ou sur inscription préalable, donner vie à l’un de ses projets, en utilisant des machines innovantes : imprimante 3D, brodeuse connectée, etc.

Des ressources pour entreprendre 

Les Orange Digital Center offrent des ressources utiles pour vous aider à vous lancer dans l’entreprenariat. Vous pouvez ainsi retrouvez un guide pour entreprendre, des informations sur la créations d’entreprise, comment s’équiper et avec quels outils. Les femmes entrepreneures sont également mises à l’honneur avec des présentations de parcours de femmes inspirantes. Vous trouverez également des ressources relatives à la protection de vos données et à la communication sur internet. 

Nous espérons que vous avez appris quelque chose de nouveau et que cela vous sera utile dans votre transition numérique ou dans le soutien à la transition numérique ! Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site web des ODC.

 

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Communication, Community and European public affairs
Lille, France
‘It was a successful experience’, Social Economy Europe’s view on the European Social Economy Summit.

"Une expérience réussie", le point de vue de Social Economy Europe sur le Sommet européen de l'économie sociale.

“Ce fut une expérience réussie”, Social Economy Europe à propos du sommet européen de l'économie sociale.

Le sommet européen de l'économie sociale et solidaire a rassemblé près de 2000 participants le 5 et 6 mai 2022 à Strasbourg. Organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne avec le soutien de l’Eurométropole de Strasbourg, l’objectif était de discuter de place de l'économie sociale dans l'Union européenne et de son avenir autour de conférences, d’ateliers et de rencontres.

Le Social Good Accelerator, membre du comité de pilotage de l’évènement, était présent et a contribué à la promotion et diffusion de ses idées à savoir la sensibilisation sur la nécessaire transition numérique de l’économie sociale et solidaire (ESS) par le biais de deux ateliers et d’une conférence.

Notre membre, Social Economy Europe, membre également du comité de pilotage de l’évènement a participé à ce sommet par le biais de nombreux ateliers et conférences.

Cette interview avec Victor Meseguer, Directeur au sein de Social Economy Europe, a pour but d’enrichir le retour d’expérience sur ce sommet européen majeur pour l'économie sociale.

Du côté de Social Economy Europe, comment vous êtes-vous préparé à cet évènement ?

La préparation de l’événement a débuté en juin 2021. La première réunion a eu lieu avec Pierre Roth et Sandra Guilmin à Bruxelles à l’époque où ils étaient en train d’explorer les différentes options de financement du sommet européen de l’ESS (ci-après “Conférence”). À cette époque, on savait déjà que la Présidence française du Conseil de l’Union européenne allait se tenir donc on espérait une forte présence de la Présidence française mais aussi une forte présence de la Commission européenne qui était présente à travers des ressources humaines et des représentants politiques. En juillet 2021, l’équipe de Social Economy Europe (SEE) s’est déplacée à Strasbourg avec les présidents et co-présidents de l’intergroupe économie sociale du Parlement européen pour avoir une réunion avec la maire de Strasbourg. Les échanges ont porté sur les attentes liées à la Conférence.

Cette Conférence était attendue comme la grande Conférence européenne de l’économie sociale en 2022. On peut aussi dire qu’il y a eu une sorte de passation de légitimité à la fin du sommet de l’ESS de Mannheim en 2021.

A partir de là, la façon de travailler a été similaire à celle du SOGA notamment par le biais de réunions pour co-construire l'événement. La valeur ajoutée de SEE a également été similaire à celle du SOGA. Nous avons eu pour but de créer des ponts entre les acteurs, de s’assurer que la Conférence ait une dimension européenne, qu’elle réponde bien aux intérêts des acteurs de l’économie sociale. Notre valeur ajoutée comme réseau est notre capacité à mobiliser des personnes, réseaux et organisations partout en Europe.

Aussi, du côté de SEE, nous avons organisé notre assemblée générale à Strasbourg, la veille de la Conférence, ce qui a permis de mobiliser la plupart de nos membres. 

Du côté de SEE, comment se sont déroulés les ateliers ? Notamment celui sur transition pathways, qu’en retenir ?

C’était un atelier intéressant. On a mobilisé entre 30 et 50 personnes. Il y avait dans la salle des acteurs clés de l’économie sociale : à la fois des grands réseaux européens, par exemple Coopérative Europe, Philea, ESS France Outremer et d'autres. Nous avons aussi réussi à mobiliser deux acteurs fortement mobilisés pour l’économie sociale dans les territoires : la région de Bruxelles et la région de Navarre au Nord de l’Espagne. 

"C'était une expérience réussie", une première possibilité de faire de la pédagogie sur un sujet qui est difficile à comprendre, non qu’il soit difficile en tant que tel, mais c’est surtout la terminologie, l’argot qui peut poser problème. Lorsque l’on parle de transition pathways pour l’économie sociale, on parle d’un grand plan stratégique où tout le monde doit être partie prenante et exprimer ses attentes et ses besoins. Sur ce dernier point, il y a un problème de connexion avec la réalité. Donc cet atelier a été une étape pour commencer à expliquer l’exercice qu’on est en train de faire et son importance. 

Aussi, nous avons recueilli des informations intéressantes. D’abord, le problème avec le transition pathways, c’est que l’on a beaucoup accès à des experts généralistes, à des gens qui connaissent très bien le sujet “économie sociale” dans son entièreté. Mais il est difficile de trouver des gens avec une expertise sur la transition verte et la transition digitale.Il y a un second problème. On ne capture pas l’ensemble de la réalité de l'économie sociale. Il faut capturer l’ensemble de la réalité de l’économie sociale qui est beaucoup plus large. Le Social Good Accelerator a un rôle clé à jouer sur ce point pour faire participer son réseau. 

Vous aviez un stand partagé avec ESS France et la CRESS Grand Est. Quelles ont été les interactions avec le public ?

Nous avons eu pas mal de personnes de milieu très divers qui sont passées notamment la représentante d'une association grecque, un journaliste d’Euractiv par exemple. Beaucoup d'entre eux ont demandé des informations sur l'économie sociale et des informations pour nous rejoindre.  

Juan Antonio Pedreño présente la vision de Social Economy Europe pour l'avenir du secteur sur le continent, à Strasbourg.

Crédit photo : Social Economy Europe

L’économie sociale, le futur de l’Europe : c’était là le nom de ce forum. Que retenir de ce sommet pour le futur de l’ESS ?

On peut retenir ces mots-clés : alliance, changement d’échelle, grands objectifs macro économiques. Notre objectif est en effet de passer de 6.3% de l’emploi en matière d’ESS en Europe (soit 13,6M d’emploi) à 10% (soit plus de 22M d’emploi) en 2030 à l’horizon du plan d’action.

"Le plan d’action pour l’économie sociale est notre fenêtre d’opportunité pour grandir."

Ce n’est pas grandir pour grandir, ce n’est pas grandir pour plus d’argent mais c’est grandir pour créer plus d’emploi de qualité en Europe, pour créer plus d’insertion pour des collectifs défavorisés et/ou en risque d'exclusion sociale, pour créer plus d’innovation sociale, environnementale et technologique et pour être le grand acteur en Europe des transitions digitales, vertes et justes.Pour grandir, il faut se rencontrer et se connaître. Il faut construire plus d’alliance à l’échelle européenne en partant du local. On a, à ce sujet, une grosse fenêtre d’opportunité à notre table avec le plan européen de l’économie sociale.

Êtes-vous satisfait de ce sommet ?

On est très satisfait car il y avait 2000 personnes inscrites. Il y avait quand même un risque que ce soit très francophone, je ne pense pas que ça ait été le cas. J’ai vu es gens de partout en Europe : de la Lituanie, de l’Ukraine, de la Lettonie, de la Pologne, de la Roumanie, de l’Irlande.

On constate aussi que tout est en place pour sauter. C’est l’image du trampoline. Pour sauter, il faut beaucoup de coopération et d’alliances. Le principe de l’économie sociale est la coopération mais on peut beaucoup mieux faire sur ce terrain.

Quelles sont les prochaines étapes pour Social Economy Europe ?

Les prochaines étapes sont de continuer à grandir. Nous avons récemment acceuilli deux nouveaux membres, un membre ukrainien et un membre polonais. Nous sommes la voix des 2,8M d’organisation de l’économie sociale en Europe. On vise à représenter des réseaux européens mais aussi paneuropéen.

Nous avons 2 autres objectifs clés qui vont arriver rapidement. Avant l’été, nous souhaitons rédiger un policy paper sur la mise en œuvre du plan d’action avec des propositions concrètes. Depuis 2014, on a fait deux propositions de plan d’action. Par exemple, nous avons demandé la plateforme unique sur l’économie sociale, que la Commission européenne a accepté. Mais aujourd’hui il faut aller plus loin et dire ce qu’on veut exactement à travers cette plateforme. Le nouveau policy paper portera sur ce sujet. En parallèle, nous engageons un processus de réflexion stratégique pour consolider l’organisation.

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Affaires publiques et Communication
Lille, France
La MedNum, “a singular structure” for digital inclusion

La Mednum, « une structure singulière » pour l’inclusion numérique

La Mednum, « une structure singulière » pour l’inclusion numérique

Le 15 mars 2022, Guilhem Pradalié, Directeur Général de la MedNum, membre du Social good accelerator, nous a accordé un entretien au cours duquel il revient sur ce qu'est la MedNum, quels sont ses projets, défis et son rôle au sein du SOGA.

Guilhem Pradalié
Directeur Général de La MedNum

Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?

Issu d’une formation économique et d’un master de Sciences Po Paris, j’ai un parcours d’une dizaine d'années dans la mutualité, au sein de la Mutuelle générale de l'Éducation nationale (MGEN). J’ai travaillé sur différents programmes numériques et innovations puis à la direction stratégie du groupe.

J’ai ensuite été conseiller du Président, chargé des questions économiques et financières, de la stratégie et des engagements numériques jusqu’en septembre 2021. J’ai rejoint la Mednum en tant que Directeur général en octobre 2021. Attaché aux questions d’inclusion et de médiation numériques, je mobilise les équipes de la coopérative pour faciliter et amplifier l’action vertueuse des sociétaires de la MedNum dans tous les territoires.

Qu’est-ce que la MedNum ?

La MedNum est une structure singulière. En effet, il s’agit d’une coopérative (NDLR Société coopérative d’intérêt collectif, soit une SCIC) qui rassemble des sociétaires très divers, tous acteurs de l’inclusion numérique. Elle remplit des missions de représentation et de structuration d’un secteur tout en menant des activités “projet” et “conseil” autour de l’industrialisation de solutions d’inclusion numérique. Nous travaillons ainsi avec nos sociétaires à la création de projets nationaux. L’objectif est de faire grandir le secteur tout en portant la voix de ses acteurs.

Qui compose la MedNum ?

L'équipe est composée d’une quinzaine de salariés. Dernièrement, nous avons opéré une réorganisation des activités autour de 3 directions : une direction étude et plaidoyer, une direction projet qui est transversale et une direction finance et services aux sociétaires qui devrait voir le jour à la fin du 1er semestre. La direction générale porte enfin les pôles communication et vie coopérative, essentiels à la bonne animation de nos réseaux et la mise en lumière des actions de nos sociétaires.

Mais la MedNum est composée de parties prenantes très diverses : plus de 100 sociétaires, des collectivités territoriales, l’État, les acteurs économiques et d’autres types d’acteurs comme des personnes physiques, des acteurs de la médiation numérique qui portent ensemble, au-delà de l’enjeu social, les valeurs du libre, des communs… bref, d’un numérique au service de l’intérêt général.

En parlant des valeurs, quelles sont celles de la MedNum ?

Nous avons avant tout un attachement à la chose commune et à l’intérêt général. Cela se traduit dans la forme même de notre coopérative et dans son fonctionnement. Nous intervenons plus largement sur l’ensemble des sujets en développant l’idée d’un numérique responsable et accessible à tous (santé, territoires, éducation, accueil des réfugiés, culture…). Nous sommes évidemment très attachés à la culture de l’internet libre et des communs, comme bon nombre de nos sociétaires.

Vous mettez ces valeurs en œuvre notamment à travers les projets que vous réalisez. Lequel de ces projets vous rend le plus fier ?

Difficile de choisir tant les projets sont tous importants ! Mais je dirais, en raison du contexte actuel de la guerre en Ukraine, que “refugiés.info” est celui qui me rend le plus fier. Les équipes s’y sont engagées personnellement, en mettant toutes leurs compétences à son service. Il y a un gros investissement humain sur ce projet qui opère, en ce moment, la plateforme officielle du gouvernement pour la mise en relation des français voulant apporter leur aide pour l’hébergement avec des associations et les personnes en exprimant le besoin.

En quoi le projet Réfugiés.info consiste-t-il ?

In “normal” times, it is an information portal, contributory and open-source, co-developed with the Interministerial Delegation for the Reception and Integration of Refugees, which provides simple and translated information to refugees and their carers.

This project helps refugees to find an initiative, a training adapted to their situation, to understand the administrative procedures or to consult the directory to find an association.

This platform works like Wikipedia: everyone can contribute by writing or translating practical information.

Si vous deviez résumer les principaux enjeux de la MedNum actuellement quels seraient-il ?

D’abord ce serait réussir à faire entendre la voix de nos sociétaires lors des différentes élections à venir, présidentielles et législatives. Nous avons de gros objectifs autour des projets data cette année, mais également autour du lancement d’une version 2 des plateformes téléphoniques d’aide et d’accompagnement aux usages du numérique du quotidien.

 
 

Les élections présidentielles arrivent bientôt en France. Vous avez d’ailleurs publié vos propositions pour l’élection présidentielle de 2022. À ce sujet, à quel problème répondez-vous et quelles solutions préconisez-vous ? 

En France, plus de 14 millions de personnes seraient en situation de fragilité numérique, c’est-à-dire éloignées, non équipées et/ou en grande difficulté avec les différents usages du numérique. C’est à ce problème de justice sociale que nous répondons.

Nous préconisons des actions sur 4 thématiques importantes pour nos sociétaires : l’éducation, l’emploi et le pouvoir d’achat, la santé et l’environnement.

Nous insistons avant tout sur la nécessité de créer une véritable filière professionnelle de la médiation numérique, par exemple en travaillant sur la stabilité des financements aux structures de l’inclusion numérique, d’offrir des services numériques accessibles à tous et partout et de promouvoir un numérique d’intérêt général, libre, ouvert, universel et collectif.

En matière d’éducation, nous proposons de faire de l’éducation numérique une priorité dans l’enseignement, du primaire au supérieur, pour former les citoyens éclairés de demain, et d’outiller, de sensibiliser et de former les professionnels de l’éducation et de l’accompagnement social. Mais également d’affirmer les complémentarités entre médiation et éducation numérique tout en donnant une attention spécifique aux publics particulièrement éloignés.

Sur les questions d’emploi et de pouvoir d’achat, nous oeuvrons pour intensifier les efforts de formation et d’accompagnement au numérique pour les jeunes et les demandeurs d’emploi ; pour faire de l’entreprise un véritable lieu d’apprentissage du numérique ; pour accompagner les petites structures dans leur transformation numérique et pour faire du numérique un accélérateur de pouvoir d’achat des citoyens. Nous défendons, par exemple, la mise en œuvre d’un réel “tarif social internet” pour les ménages modestes.

En matière de santé, enfin, la MedNum propose d'agir au plus près des personnes en situation de fragilité pour leur garantir un accès aux informations et aux soins, de renforcer la dynamique d’acculturation entre la médiation numérique et le monde de la santé et de créer les conditions de la confiance des usagers dans l'utilisation du numérique en santé.

Enfin, quels sont vos liens et vos attentes vis-à-vis du Social Good Accelerator ?

La MedNum est membre du Social Good Accelerator depuis deux ans. Nous sommes partenaires du projet Social Tech Academy, qui explore les compétences numériques de l'ESS pour créer un portail d'information, et membres du groupe de travail European Public Affairs.

Pour de nombreuses personnes, les questions européennes semblent encore lointaines, mais nous sommes convaincus que la gestion de projets de cette envergure est efficace, tant en termes de partage de bonnes pratiques avec nos voisins que de stimulation de développements politiques intéressants pour le secteur de l'économie sociale et l'inclusion numérique en particulier.

Faire partie du Social Good Accelerator nous permet de disposer d'un environnement commun pour exprimer nos attentes et mettre en commun les moyens de les réaliser. Cette démarche s'inscrit dans le prolongement direct de la manière dont nous travaillons avec nos membres et est particulièrement en phase avec nos valeurs.

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Affaires publiques et Communication
Lille, France

Interview with Matt Stokes, Senior Researcher, Foundation Nesta

La Social Good Accelerator had the pleasure of interviewing Matt Stokes, a senior researcher in Collaborative Economy at Innovation Foundation Nesta and lead of the Horizon 2020-funded DSI4EU project, on his opinions on #SocialGoodTech. In addition, Matt has become a collaborator on our European Study as a part of the expert committee as well as an interviewee, with the first results to be presented in November 2018. Can you present DSI4EU and Nesta? Nesta is a global innovation foundation with a mission to back new ideas to tackle the big challenges of our time. Using our knowledge, networks, funding and skills, we work hard for new opportunities and challenges, to spark creative answers, to shape ideas into practical solutions and to shift systems in a new direction. We have been working in the field of digital social innovation (DSI) since 2013, exploring and supporting the people, projects and organisations across Europe who are using open and collaborative technologies to tackle social challenges. We’ve published landmark reports including Growing a digital social innovation ecosystem for Europe et What next for digital social innovation?, and developed an online hub for the community at digitalsocial.eu, where people can find information, stories, case studies, funding opportunities, events and Europe’s largest database of DSI organisations et projects. This program is supported by the European Commission and works within a network of actors. Can you explain the partnerships? One of Nesta’s core values is to never work alone, and since entering the field of DSI we’ve collaborated with several organisations. Currently, we’re working with six organisations – Waag (Netherlands), WeMake (Italy), betterplace lab (Germany), Barcelona Activa et Fab Lab Barcelona (Spain) and the ePaństwo Foundation (Poland). We bring together our complementary skills, networks and knowledge to maximise impact. Since the very beginning, our work in DSI has been made possible thanks to the generous funding of the European Commission, specifically the Directorate‑General for Communications Networks, Content and Technology (DG-CONNECT). The Commission was one of the first big organisations to recognise the potential of technology for tackling social challenges and has funded over 50 projects within Horizon 2020’s CAPS (Collective Awareness Platforms for Sustainability) programme. We believe that one of our key roles is to help shape a shared agenda for DSI in Europe, to influence policy and to build new connections to speed up growth and maximise impact. What have been the key achievements and results of DSI4EU? What are the prospects for the coming months? The heart of the project is the digitalsocial.eu website, which is a valuable resource for all types of stakeholders. At the moment, we’re investing heavily in further development to make it even more useful, including growing the library of case studies. In our current project, we’re really excited to be increasing our policy engagement, through the development of a DSI Index which will measure how different countries and cities are supporting DSI and create a bank of ideas for policymakers. We’re also developing six “DSI clusters”, programmes of activity focused on specific social areas, which are helping practitioners on the ground maximise their impact. On the research side, we’re kicking off some exciting future-focused work, looking at how emerging tech trends will affect the development of DSI and building positive future scenarios for how technology can help us to address social challenges a decade down the line.

“A lot of the social sector, including charities in particular, lack digital skills and don’t know how to make the most of the opportunities. At the same time, huge amounts of money have gone into research and innovation for digital products, but a tiny fraction has been devoted to socially-oriented digital innovation.”

In relation to your work, why is the pledge of the Social Good Accelerator for “More tech in social good, more social good in tech” important in Europe? Why is this commitment relevant, in your opinion? This pledge is important because it goes to the heart of what DSI aims to achieve. Over the past few years, social innovation has attracted more and more attention, but relatively little has been devoted to how technology can be used as a tool. A lot of actors in the social sector, including charities, lack digital skills and are struggling to make the most of the opportunities. At the same time, huge amounts of money have gone into research and innovation for digital technologies, but a tiny fraction has been devoted to socially-oriented digital innovation. Alongside this, over the past years pressing issues have come to the forefront of the very foundations of technology: concentration of power and money in the hands of a small number of tech giants, threats to net neutrality (particularly in the US), censorship, surveillance, big data and artificial intelligence, cybersecurity and the nebulous spectre of “fake news.” We think DSI also has a role in influencing the development of technology in a more responsible, ethical and inclusive direction. What could we do together to accelerate digital social innovation? There are loads of opportunities for collaboration, from events and research contributions to joint efforts in influencing policy and network-building. We believe that one of the reasons DSI hasn’t reached its full potential is that there isn’t always a shared agenda and a sense of community. Indeed, we still can’t decide what to call the field – social tech, digital social innovation, tech for good, civic tech, good tech… the list goes on. By building a movement together we’re more likely to be able to grow the impact of DSI, and so we’re always keen to work with organisations across and beyond Europe. From the Social Good Accelerator Team: If you want more information on the Horizon 2020 program, how you can apply (applications close in the coming weeks), or the new program, Horizon Europe 2027, sign up for our newsletter mensuelle, and/or contact us for more information.