Open letter: the necessary digital transition of the social economy

Open letter: the necessary digital transition of the social economy

Lettre ouverte : Ancrer l’économie sociale et solidaire dans son futur numérique

En février 2022, le Social Good Accelerator et ses 70 membres ont maintenu leur vision dans leur lettre ouverte. Un monde meilleur ne peut être réalisé qu'avec le soutien total de l'économie sociale, qui doit également être numérisée. C'est ainsi que l'association définit le rôle clé de la transition numérique de l'économie sociale pour résoudre les problèmes sociaux avec tout son potentiel.

G7 leaders
En 2018, Jeanne Bretécher et Steven Bertal ont fondé le Social Good Accelerator pour rapprocher les secteurs du numérique et de l'économie sociale
Source: Social Good Accelerator

Notre vision : Inciter les acteurs de l’innovation technologique à développer et collaborer avec ceux de l’innovation sociale en Europe

Il y a 4 ans, l’association Social Good Accelerator (SOGA EU) est née en France d’un double constat : d’une part, la transition numérique des organisations de l’ESS en Europe est laissée pour compte par les politiques publiques et les financeurs, et d’autre part, les modèles numériques de l’ESS rencontrent de trop nombreux freins à leur développement.

Ses 70 membres souhaitent défendre ensemble la vision d’une ESS numérique (Social Tech) et européenne, axée sur « les communs numériques », durables et disponibles pour tous, et faire reconnaître les organisations de l'ESS comme actrices de la transition technologique.

Les travaux du SOGA EU visent à informer les acteurs de l'ESS et les décideurs des réponses novatrices proposées pour atténuer la fracture numérique, l'uberisation, les dérives des plateformes et favoriser l'équité des personnes éloignées de l'emploi, discriminées dans les parcours de formation et de reconversion.

Les enjeux : vers un modèle numérique collaboratif et responsable pour l’économie de demain  

Dans le cadre du Plan d’action européen pour l’ESS, sur lequel le SOGA, a travaillé et surtout de la nécessité de voir émerger des idées nouvelles pour renforcer les capacités résilientes de toutes et tous, l’ESS a nécessairement un rôle à jouer.

Cependant, comme l'a montré notre étude - " Coopération entre les acteurs de l'utilité sociale et de la technologie en Europe " - la plupart des organisations de l'économie sociale - quel que soit leur statut - rencontrent dans leur développement des obstacles similaires à ceux des très petites entreprises, avec des difficultés supplémentaires liées à leur manque de rentabilité, au financement de projets au détriment des structures, et au manque d'organisation sectorielle sur ces questions.

Pour répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain, le SOGA pense que la transition numérique peut être une chance de faire enfin changer d’échelle l’ESS européenne, sous conditions de créer de réelles alternatives et de nouvelles opportunités économiques, sociales,et environnementales. Pour actionner ce levier, le SOGA impulse la promotion et le développement de la médiation numérique, de l’UX design ou encore de la donnée ouverte.

Nos actions : L’urgence d’accélérer une transition numérique de l'ESS à son image en Europe  

Pour remédier au statu quo dans ce domaine, le SOGA EU est parvenu à :

  • publier une étude européenne sur les coopérations entre acteurs de l'ESS et du numérique.
  • conduire des actions de plaidoyer au niveau national et européen.
  • lancer la première cartographie de la Social Tech en Europe et bientôt présenter la première plateforme européenne d'information et d'orientation avec les métiers associés (avec un soutien du fonds européen Erasmus+).

Presentation study 2020
L'équipe du Social Good Accelerator a présenté ses travaux de recherche à la DG Grow, à Bruxelles, en janvier 2020
Source: Social Good Accelerator

Depuis 2018, les médias, les politiques publiques et la vision des financeurs ont évolué vers :

  • une prise de conscience du secteur ESS sur son retard et ses difficultés en termes de transition numérique - particulièrement mises en lumière par la crise sanitaire.
  • une prise en considération des besoins territoriaux en matière de médiation numérique pour préserver l'égalité territoriale et l'accès aux droits fondamentaux.
  • une nécessité de corréler transition écologique et numérique pour décarboner l’économie.
  • la constatation de l’efficacité de certaines réponses numériques citoyennes pendant la crise sanitaire, car elles demeurent.
euses OECD conference
Le plan d'action européen en faveur de l'Economie Sociale et sa présentation furent un moment pivot pour le secteur
Source: Commission européenne

Nos propositions : donner à l’ESS les outils pour une transition numérique réussie

Assurer une égalité des chances effective et des droits à la transformation numérique 

Le manque de formation de talents numériques est latent y compris dans l’ESS. C’est la raison pour laquelle il faut qu’une impulsion vienne des pouvoirs publics pour promouvoir l’accompagnement à la transformation numérique d’organisations qui sont à la fois des acteurs économiques mais aussi des intermédiaires vers les populations les plus fragiles. A ce titre, le plan d'action européen pour l’Economie Sociale comporte un volet numérique. Les recommandations contenues donnent des leviers d’actions aux instances décisionnelles pour agir dans le sens de ces deux secteurs. La France et l’Europe doivent montrer l’exemple et promouvoir des politiques ambitieuses pour soutenir cette mutation d’intérêt général.

Développer des compétences numériques : citoyenneté numérique et nouveaux métiers. 

Alors que près de 85% des métiers qui seront exercés en 2030 n’existent probablement pas encore, il semble essentiel de former progressivement la population active aux transformations de l’économie, de plus en plus numérique et sociale. 

Le SOGA a imaginé avec trois partenaires européens un parcours de formation par étapes à travers le projet Social Tech Academy . L’idée est ici de développer les compétences numériques par la mise en commun de ressources sur des formations existantes dans ces domaines. L’accent mis sur une plateforme ressources vise à permettre la transformation numérique de l’UE, qui a pour ambition de former 80% de la population de l’Union aux compétences numériques de base d’ici à 2030.

Débrider les financements pour l’innovation numérique des organisations de l’ESS et le développement de nouveaux modèles

Au travers d’actions européennes et d'une réflexion prospective, le SOGA œuvre à la création de passerelles entre les actions locales et les politiques européennes grâce à un cadre de collaboration commun. 

Néanmoins, elles nécessitent un soutien fiscal, normatif ou encore financier et une mobilisation continue pour arriver à la promotion de modèles alternatifs. 

En attendant, le SOGA souhaite explorer davantage les potentialités de coopération entre les acteurs de l’ESS et ceux du numérique en Europe. Les possibilités sont nombreuses pour parvenir à une innovation croisée c’est à dire numérique sociale et durable : mise en place d’un modèle européen de clusters social tech,prmotion des collaborations de projets entre l’ESS et les PME innovantes, ou encore un ambitieux programme de développement européen des technologies et banques de données sous licences ouvertes et libres. Nous demandons de faciliter l’accès aux financements de nouveaux modèles conjuguant transition numérique et ESS.

SOGA team flags Lisbon
En 2018, les membres pionniers du Social Good Accelerator ont organisé le Social Innovation Village lors du Web Summit à Lisbonne
Source: Social Good Accelerator

Coopération et communs numériques : suite et rendez-vous à venir
Dans le cadre du Plan d’action européen pour l’ESS, sur lequel le SOGA, a travaillé et surtout de la nécessité de voir émerger des idées nouvelles pour renforcer les capacités résilientes de toutes et tous, l’ESS a nécessairement un rôle à jouer.

Sous l’impulsion de la France, la communauté du Social Good Accelerator, et plus globalement les structures de l’ESS de toute l’Europe ont l’espoir de voir les questions de :

                                      • transformation numérique inclusif et équitable sur les territoires
                                      • promotion de modèles coopératifs alternatifs
                                      • montée en compétences numériques

L’importance du secteur en France favorise sa promotion. Les bienfaits de ce modèle économique et social soutenable doivent être développés par la présidence française du Conseil de l’Union européenne dans la continuité du plan d’action sur l’ESS, présenté le 16 décembre 2021 par la Commission européenne. L’heure est venue d’ancrer l’ESS dans sa version 2.0 pour une meilleure résilience et une pleine inclusion de tous les publics.

Le SOGA compte sur cet élan pour continuer à affirmer que la donnée ouverte et le caractère social et numérique de l’économie portent en eux un modèle européen en devenir. Pour témoigner une fois de plus de l'importance d'un débat public sain et du rôle central des communautés épistémiques comme la nôtre, rendez-vous en 2022 à Strasbourg à l'occasion de la Conférence sur l'Economie Sociale, et pour la Social Good Week Europe qui valorisera l’écosystème de l’ESS numérique entre Paris, Lisbonne et Bruxelles.

Un article écrit par

Le Social Good Accelerator et ses membres
jeanne(at)socialgoodaccelerator.eu
The Social Good Accelerator joins the Pact for Skills!

Le Social Good Accelerator rejoint le pacte pour les compétences !

Le Social Good Accelerator rejoint le pacte pour les compétences !

Fin 2020, les commissaires européens Breton et Schmit ont rendu public le coeur de la stratégie pour la montée en compétences dans l’Union européenne qu’est le pacte pour les compétences (ou Pact for Skills). Ils ont fait appel à toutes les organisations européennes engagées dans la montée en compétences des individus pour répondre aux besoins de l’UE en matière de compétences. Mais alors, que revêt cette ambition ? Et surtout, que cela signifie t-il que le Social Good Accelerator y soit intégré ?

Pact for Skills
Le commissaire Nicolas Schmit présente le pacte pour les compétences pendant un évènement organisé par AllDigital, un partenaire et membre du SOGA
Source: AllDigital
Conference FNAF 2021
Le bâtiment Berlaymont de la Commission européenne à Bruxelles, en Belgique
Source: Creative commons

Entre ambitions fortes et approche nouvelle
Le pacte pour les compétences s’inscrit d’abord dans le contexte de relance économique après la crise pandémique, ainsi que par les ambitions européennes en matière de transitions écologique et numérique. Par ce biais, l’Union européenne souligne le rôle capital des compétences dans ces défis qui attendent son économie. Cette forte ambition se traduit par la volonté de réunir sous une même bannière toutes les organisations du continent. L’objectif est qu’elles travaillent « de concert à s’engager clairement à investir dans la formation de toutes les personnes en âge de travailler dans toute l'Union ».

M. Schmit, commissaire à l’Emploi et aux Droits sociaux, a affirmé que « les compétences doivent être un élément clé de la stratégie » des employeurs dans l’UE. M. Breton, commissaire au Marché intérieur, a poursuivi en soulignant l’importance des « talents européens, qui sont au soeur de notre résilience industrielle et seront le moteur de la relance économique » de demain.

Un pacte pour s’ancrer dans l’économie européenne de demain
Toute organisation qui souhaite intégrer le pacte pour les compétences doit aussi signer une charte, qui présente une vision commune sur les formations de qualité et sur les objectifs de ce pacte. En adhérant à ce dernier, les parties prenantes auront accès à des ressources et des plateformes de mise en réseau. De plus, l’UE fournira des informations sur les orientations à court terme des programmes européens, dont la résilience reste en son coeur.

En introduisant de grands partenariats au sein de mêmes écosystèmes, le pacte pour les compétences s’inscrit dans cette recherche par les pouvoirs européens d’une compétitivité durable, d’équité sociale et de résilience. Ces objectifs se traduisent ainsi par cette volonté de la Commission européenne de mobiliser des ressources, ainsi que d’encourager les parties concernées par ce pacte à prendre des mesures en faveur de la reconversion, de la montée en compétence et de la formation continue. Néanmoins, cela ne doit pas entrer créer des entraves aux transitions écologique et numérique, ni aux stratégies de développement locales et régionales.

A travers la nouvelle stratégie industrielle européenne, l’importance des compétences à été reconnue dans les économies européennes en transitions. Les projets du Social Good Accelerator, que sont le Social Tech Atlas et la Social Tech Academy, viennent s’inscrire dans ce souhait d’offrir aux citoyennes et aux citoyens de l’Union les communs et les compétences nécessaires à l’économie sociale, solidaire (et numérique) de demain. Le pacte pour les compétences reste ouvert à toute organisation menée par cette philosophie de construire l’avenir ensemble.

 

Sources et liens utiles :

- Communiqué de presse, Le Pacte pour les compétences : mobiliser tous les partenaires pour investir dans les compétences, Commission européenne, Bruxelles, 2020.

La Charte du pacte pour les compétences (en anglais)

 – Le formulaire pour rejoindre le pacte pour les compétences (en anglais)

Social Good Week: back to the first round table

Social Good Week : retour sur la première table ronde

Social Good Week : retour sur la première table ronde

Le 25 janvier, le Social Good Accelerator, en partenariat avec Social Economy Europe, a co-organisé le premier événement de la version européenne de la Social Good Week. Quatre ans après sa dernière édition lancée par HelloAsso, le Social Good Accelerator a repris le flambeau en début d'année pour un premier teaser.
Une première table ronde, axée autour de la montée en échelle de l’économie sociale, a été diffusée en direct depuis Bruxelles face à une centaine de personnes connectées. L’occasion de rappeler le contexte favorable vers une approche européenne pour une société numérique. Entre le Data Service Act, la décennie numérique de l’Europe, le Pact for Skills et évidemment le plan d’action pour l’économie sociale, nombreuses sont les politiques publiques en faveur du secteur. Retour sur ce que les intervenants à cet évènement inaugural ont apporté à ce sujet.

Finals Social Economy Awards
L'affiche du premier pré-lancement de la Social Good Week, co-organisé par le Social Good Accelerator et Social Economy Europe
Source: Social Good Accelerator
Conference FNAF 2021
Barbara Trachte intervient au parlement régional bruxellois
Source: Belga

Les constats et les ambitions des decision-makers
La première intervenante était Barbara Trachte, qui a commencé par rappeler son engagement en faveur de l'innovation et de l'économie sociale, du numérique et de l'Europe. La Secrétaire d'Etat à la Région bruxelloise a salué les actions menées par un certain nombre d'entrepreneurs sociaux basés dans la capitale belge. Mme Trachte a profité de l'occasion pour détailler le plan régional d'innovation, qui s'étendra jusqu'en 2027.

La première intervenante fut Barbara Trachte, qui a rappelé en premier lieu son attachement à l’innovation et l’économie sociales, au numérique et à l’Europe. La Secrétaire d’Etat de la région Bruxelles a salué les actions menées par nombre d’entrepreneurs sociaux implantés dans la capitale belge. Mme Trachte en a profité pour détailler le plan régional d’innovation, qui s’étalera jusqu’en 2027. Il vise par exemple à agir sur l’aide aux initiatives innovantes impliquées dans les « besoins sociétaux émergents ou insatisfaits ». Barbara Trachte en a profité pour féliciter l’approche de l’association à placer la transition numérique de l’économie sociale davantage dans l’agenda européen. Les animateurs de la table ronde, Jeanne Bretécher et Víctor Meseguer, ont profité pour demander à Barbara Trachte de détailler les actions prises au niveau régional sous sa mandature.

Rowan Barnett (Directeur de Google Foundation pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique) a ensuite été sollicité par les animateurs pour mieux comprendre le code de conduite de la firme américaine. Jeanne Bretécher a en effet souligné les réticences des acteurs de l’économie sociale face aux outils des GAFAM. Rowan Barnett a souligné l’approche de Google qui ne se veut absolument pas dirigiste, mais au contraire, qu’elle permette aux projets d’innovations sociales de se développer dans des conditions financières plus sereines. Il a notamment eu l’occasion de présenter l’ambition de Google d’aider l’économie sociale européenne à travers un fonds de 20 millions d’euros.

Ensuite, Isidro Laso, conseiller auprès de la Commissaire européenne à l’Innovation et à la Jeunesse Mariya Gabriel, est intervenu sur le le rôle de la Commission dans l’aide à l’émergence de nouvelles formes de coopérations et de collaborations. Il en a profité pour détailler les liens qui existent entre l’Agenda européen pour l’Innovation et la Recherche et le plan d’action pour l’économie sociale. Les ponts sont nombreux, et les ambitions des pouvoirs publics pour voir ce genre de relations innovantes émerger sont fortes.

ActSE 2021 SOGA
Rowan Barnett présente l'approche de Google Foundation pour aider l'ESS européenne à se développer lors de la Social Good Week
Source: Social Good Accelerator
Gabriela Martin ActSE
Julie Foulon a affirmé que l'égalité des genres dans le secteur du numérique doit être un objectif impératif et une priorité à atteindre dans les prochaines années
Source: Girleek

Des actions concrètes menées par les changemakers bruxellois
La seconde partie de la table ronde fut consacrée à un focus sur les acteurs de la Social Tech à Bruxelles. Julie Foulon, fondatrice de Girleek et co-fondatrice de Molengeek, a pu détailler son souhait de voir une parité dans le monde du numérique. C’est pourquoi elle a fondé en 2017 cette association qui vise à former des femmes aux outils du secteur. Julie Foulon a pu notamment revenir sur le rôle de l’économie sociale comme un terreau essentiel pour l’innovation dans le numérique.

Ensuite, Chanel Genova, stratégiste numérique à SocialWARE, a pu détailler les ambitions qu’a l’association pour laquelle elle est investie au regard du plan d’action de l’économie sociale. La Liégeoise a notamment souligné l’appui essentiel des pouvoirs européens, avant de présenter des pistes de solutions pour développer les solutions que SocialWARE met déjà en application, mais à un plus grand niveau cette fois-ci. Sur de nombreux points, la vision de Girleek, de SocialWARE et du Social Good Accelerator viennent se rejoindre et se compléter.

En dernier lieu, Carl Mörch, directeur de FARI, a pu exposer ses sujets de prédilection que sont la donnée ouverte et le sujet de l’intelligence artificielle. En effet, FARI est un institut d’intelligence artificielle pour le bien commun lancé par l’Université libre de Bruxelles, la Vrije Universiteit van Brussel et le gouvernement régional. Carl Mörch a pu présenter les acteurs les plus à mêmes d’investir dans la recherche pour initier les changements systémiques du secteur de l’économie sociale et de l’innovation. Par exemple, la Fondation Bettancourt Schueller fait partie de ces acteurs qui souhaite voir se développer des incubateurs d’innovation et de solidarité sous la forme de clusters.

Il a pu ensuite revenir sur le rôle des entités locales dans les actions qu’elles mènent pour le bien commun et l’innovation, que ce soit en Belgique ou ailleurs. Naturellement, les entités nationales ont aussi un rôle clé. C’est le cas par exemple de la Fondation Roi Baudouin par exemple, qui finance des data tank.

ActSE 2021 SOGA
Carl Mörch présente les travaux de FARI, un institut de recherche sur l'intelligence artificielle pour le bien commun, basé à Bruxelles
Source: Social Good Week

La diversité de ce panel d’intervenants a pu permettre de mettre sur la table des préoccupations communes à chacune et à chacun des participants. Les solutions pour améliorer l’économie sociale numérique européenne ne manquent pas, et il en va de même pour les initiatives lancées par les acteurs bruxellois et belges qui étaient présents. Les inspirations sont nombreuses, les ambitions sont fortes, et les politiques sont incitatives. En bref, l’économie sociale n’a sans doute jamais autant eu le vent en poupe qu’en ce moment. Une question reste en suspens: celle de la traduction du plan d’action chez ces acteurs locaux. Seul le temps saura nous donner une réponse. D’ici là, le Social Good Accelerator, son équipe et plein d’acteurs de la Social Tech vous donnent rendez-vous au printemps à Lisbonne pour le deuxième évènement !

Donations: the new ways to give

Dons: de nouvelles manières de donner

Dons: de nouvelles manières de donner

Les nouvelles technologies viennent changer les manières de donner. Bien que les chèques et la collecte caritative sont loin d’avoir tiré leur révérence dans le don, le syndicat France générosités a recensé des nouvelles manières de donner pleines d’avenir. Alors que jusqu’il y a peu, les dons étaient surtout effectués par des personnes les plus âgées, qualifiées et pratiquantes, ce constat ne semble plus à jour. La moitié d’entre eux est désormais assurée pour moitié par des personnes de moins de 35 ans. Pour la plupart de ces donatrices et donateurs, ces dons s’effectuent sur Internet via des sites de crowdfunding ou encore des cagnottes en ligne pour financer divers projets ou structures sociales.

Focus sur six de ces (ré)inventions.

Paying cashless for a coffee
Une personne paie avec son téléphone portable pour payer un café (photo illustrative)
Source: Wikimedia Commons

L’essor grandissant du cashless
Cette technologie, arrivée il y a quelques années sur certains smartphones, compte bien bouger les lignes de paiement. En conséquence, nombre de distributeurs de billets ferment chaque jour dans le monde. En France, en moyenne 3 d’entre eux sont concernés par jour.

Alors, une question se pose: si la circulation de monnaie fiduciaire diminue, qu’adviendra t-il des dons informels de rue ? Aux Pays-Bas, des initiatives d’organisations de l’économie sociale sont là aussi innovantes. A Amsterdam, un système de don cashless a été mis en place pour aider les personnes victimes du sans-abrisme. Reste à savoir si cette initiative aidera davantage ces personnes que les formes de dons jusqu’alors conventionnelles.

 

Assistants vocaux et récolte de fonds
En 2018, le Téléthon a proposé de faire des dons via Alexa, l’assistante vocale d’Amazon. En bref, en lançant une requête à cet objet (ou parfois même à un smartphone), il est possible d’effectuer un don rapidement. Une initiative récente mais qui élargit bien les possibilités de dons, bien que la majorité des foyers est encore loin d’avoir un assistant vocal, tant pour des raisons éthiques que pour leur utilité jugée limitée. Néanmoins, ces nouvelles formes de don semblent déjà avoir porté leurs fruits, puisque cette pratique semble avoir été pérennisée dans le temps par les organisations l’utilisant.

Les micro-dons à la caisse du supermarché
Pour nombre d’entre eux, les donatrices et donateurs préfèrent en majorité donner à des entités locales - et notamment celles qui se mobilisent dans le cadre de collectes. Sans doute parce que beaucoup jugent que le don à une grande asso reste un geste certes important, mais par lequel on ne se sent pas forcément utile. En s’associant à certaines enseignes de grande distribution, l’arrondi en caisse instauré en 2016 a permis de récolter plusieurs dizaines de millions d’euros à destination de nombreuses associations. Là encore, le micro-don a de beaux jours devant lui !

Crypto-dons et autres monnaies
Des Etats ont récemment autorisé, à des degrés variables, l’utilisation du bitcoin dans certaines transactions. Des organisations liées au don ont fait le pari de se lancer dans le don en crypto-monnaie, et notamment en bitcoin. Ce type de monnaie, bien que peu usité en Europe, l’est davantage dans certains pays d’Afrique et d’Amérique du Nord, où ils représentent près de 2% des dons.

Cans in supermarket
Un rayon de supermarché dans la ville de Recife, au Brésil (photo illustrative) 
Source: Wikimedia Commons
Connection
Quelqu'un souhaite se connecter sur Facebook sur son téléphone portable
Source: Wikimedia Commons

Les réseaux sociaux, l'influence et le don
L’instauration récente de boutons de dons sur des plateformes telles que Facebook, Instagram ou TikTok ont permis de récolter plusieurs millards d’euros. Cet argent sera ensuite reversés à des associations travaillant pour un fonds d’urgence dans la lutte contre la Covid-19, dans la recherche vaccinale ou encore dans le financement d’hôpitaux.

Néanmoins, bien qu’installé en 2015, les boutons d’appel au don sur ces réseaux ont surtout gagné du terrain en 2020 suite aux différentes crises. Ainsi, de nombreux influenceurs et influenceuses ont utilisé de leur notoriété au profit de minorité opprimées, de la lutte contre la déforestation ou encore pour aider la Croix-Rouge.
Les réseaux offrent aussi d’autres formats originaux comme les dons gratuits. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le principe est simple: regarder une publicité en vidéo pour financer une action sociale.

Les donations à travers les jeux-vidéos
Les jeux-vidéos ont été un moyen de se mobiliser pendant les confinements de 2020. En effet, des millions d’euros ont pu être collectés par la mobilisation de joueurs pros via la plateforme Twitch. Les dons amassés ont ensuite été versés à des organisations caritatives, comme l’Institut Pasteur. En 2020, Twitch a réuni près de 80 millions d’euros de dons à travers des sessions de jeu à but non lucratif.

European flags
Des joueurs discutent lors d'une conférence lors de la Gamescom,
un évènement spécialisé sur les jeux-vidéos à Cologne, en Allemagne
Source: Wikimedia Commons

Il s’agit là de nombreuses innovations qui prouvent que le don sera plus que jamais aussi local que rapide dans sa forme. D’autres formes innovantes viennent aussi créer un lien plus personnel et ludique dans le don, comme à travers les jeux-vidéos. Bref, le don a encore de beaux jours devant lui.

Cet article ne vise absolument pas à être un éditorial visant à la promotion des plateformes et organisations ici mentionnées. Les valeurs du Social Good Accelerator sont d’ailleurs à l’encontre même de celles de certaines plateformes mentionnées ici. Néanmoins, dans un souci de pluralité et de promotion d’outils novateurs que celles-ci peuvent mettre en place, le SOGA espère que ces innovations permettront de faire germer des initiatives encore plus sociales et révolutionnaires.
Dans sa vision de transition numérique pour les organisations sociales et solidaires, l’association a pour souhait de rendre le don accessible via d’autres moyens existants et novateurs, permettant de rendre la philanthropie accessible à toutes et tous, ainsi qu’à des échelles variées.

Sources:

– Usbek et Rica, Chaise à don, caritative gaming, crypto-philanthropie… : 6 manières d’être généreux qui ont de l’avenir, France Générosités, 2021

Social Economy Awards, ActSE2021 and FNAF: a look back at two days at the summit(s)

Social Economy Awards, ActSE2021 et FNAF : retour sur deux jours aux sommet(s)

Social Economy Awards, ActSE2021 et FNAF : retour sur deux jours aux sommet(s)

Le mois d'octobre a été très chargé pour l'équipe du Social Good Accelerator ! Entre présentations de nouveaux projets et participations à des événements européens, notre équipe et nos membres ont pu se rendre aux quatre coins de l'Europe pour participer à ces rencontres importantes. Revenons sur ces moments qui ont mené l'association ici et là.

Finals Social Economy Awards
Les finalistes des Social Economy Awards avec l'équipe de Social Economy Europe, qui ont eu lieu à Ljubljana le 12 octobre 2021. Plus de 100 organisations ont participé au concours dans trois catégories différentes, avec seulement 9 finalistes, dont le Social Good Accelerator dans la catégorie "Digitalisation et compétences".
Source: Social Economy Europe
Conference FNAF 2021
Conference with Aésio Mutuelle and La MedNum in the FNAF 2021 in Paris, France. 
Source: Aésio Mutuelle

Le Forum national des associations et fondations, un événement clé pour le secteur de l'économie sociale en France

Deux membres du Social Good Accelerator ont été invitées au Forum National des Associations, qui s'est tenu le 13 octobre au Palais des Congrès de Paris. Aésio Mutuelle et La MedNum ont participé à cet événement qui a rassemblé plus de 4 500 personnes.

Lors d'une conférence intitulée "La digitalisation dans l'économie sociale : état des lieux, défis et outils pour engager la transition numérique", Samira Sameur et Caroline Span, représentant respectivement Aésio Mutuelle et La MedNum, ont pu mettre en avant plusieurs des projets auxquels elles ont étroitement contribué pour l'association. Tout d'abord, ils ont mis en avant les principaux résultats de l'étude publiée l'année dernière par le SOGA sur la coopération entre les secteurs du numérique et de l'économie sociale. Cela leur a permis de mettre en évidence les besoins identifiés, notamment par MedNum, dans ses interactions avec d'autres organisations. L'économie sociale était au cœur de la présentation de Caroline, compte tenu de son rôle central dans la médiation numérique. Enfin, devant le public, Samira et Caroline ont fait une démonstration du Social Tech Atlas, après avoir présenté les ambitions de cet outil ainsi que ses fonctionnalités. 

 

Les échanges ont ensuite rapidement eu lieu avec le reste du public ainsi qu'avec les autres intervenants. Rappelons que ce panel était également composé de Frédéric Bardeau, président et cofondateur de Simplon, Sébastien Darrigrand, directeur général de l'UDES ainsi que Denis Philippe, administrateur en charge de l'ESS chez Aésio Mutuelle. En bref, un bel événement qui nous a fait oublier l'annulation de l'année dernière ! Rendez-vous en 2022 !

ActSE 2021, pour une relance équitable, verte et numérique
La veille du FNAF, le Social Good Accelerator était invité au sommet de l'économie sociale de Ljubljana, appelé ActSE, et organisé dans le cadre de la présidence slovène de l'UE. Au sein d'un panel varié, les différentes personnalités invitées ont pu échanger sur la digitalisation et les plateformes coopératives. Cette intervention a permis au SOGA de présenter ses projets liés au développement des compétences des personnes tels que l'Atlas Social Tech et les nouvelles ambitions de la Social Tech Academy.

Gabriela Martin ActSE
La vice-présidente de l'association, Gabriela Martin, évoque la nécessité de rapprocher les secteurs du numérique et de l'économie sociale à l'ActSE de Ljubljana le 12 octobre 2021.
Source: chaîne YouTube de eCoopedu Info

Le choix de la présidence slovène d'inviter l'association en compagnie d'autres structures avec lesquelles le SOGA partage la même vision globale était doublement pertinent. Tout d'abord, ce panel diversifié a permis de découvrir certaines des initiatives les plus intéressantes des quatre coins de l'Europe.

D'une plateforme musicale à but non lucratif basée au Danemark aux réseaux de l'économie sociale, cette rencontre a illustré la vision de l'association, qui est de rapprocher les secteurs souvent éloignés de l'économie numérique et sociale. Mais le dénominateur commun de cette rencontre était le mouvement coopératif à travers le numérique. C'est sur lui que portait la deuxième partie de notre présentation. L'expérience de notre vice-présidente, Gabriela Martin, notamment dans le secteur des affaires publiques, lui a permis de parler plus en détail de ce qui devrait réellement être fait dans les prochaines années pour l'économie sociale et le numérique. Peut-être l'association aura-t-elle l'occasion de reparler de ce sujet lors du prochain sommet européen de l'économie sociale à Strasbourg ?

Bonus: la finale des Social Economy Awards

Le Social Good Accelerator a été sélectionné pour la finale des Social Economy Awards pour ses différents projets au profit de la digitalisation et du développement des compétences des personnes. C'est avec Czechitas et Suara Coop que l'association s'est retrouvée en finale, alors que près d'une centaine d'organisations étaient candidates. Le SOGA est particulièrement honorée de recevoir cette distinction de Social Economy Europe, et d'avoir pu participer à la cérémonie de remise des prix, en rencontrant des personnes inspirantes venues de toute l'Europe pour présenter leurs initiatives en faveur du bien commun. L'association est particulièrement reconnaissante envers l'équipe de Social Economy Europe pour son dévouement, ainsi qu'envers M. Chris Gordon, maître de cérémonie, et M. Tadej Slapnik, président du chapitre slovène de Catalyst 2030.

Social Economy Awards
Tadej Slapnik et Jeanne Bretécher aux Social Economy Awards
à Ljubljana, en Slovénie, le 12 octobre 2021.
Source: Social Economy Europe

First renewed board of the Social Good Accelerator

Premier conseil d'administration renouvelé du Social Good Accelerator

Premier conseil d'administration renouvelé du Social Good Accelerator

Le 25 août dernier, le conseil d'administration nouvellement élu à l'unanimité le 30 juin dernier lors de l'assemblée générale ordinaire a eu lieu. Cette première réunion intervient lors d’un véritable tournant pour l’association. L’occasion a été de se pencher sur ces différentes thématiques clés pour le SOGA et son agenda chargé.

Capture d’écran CA 25 août 2021
Capture d'écran de la première réunion du nouveau conseil d'administration du SOGA, le 25 août 2021

Pluriel, complémentaire et militant
C’est ainsi que se veut ce nouveau conseil d’administration du SOGA. Les 20 administratrices et administrateurs ont toutes et tous un profil unique axé autour de formations et d’expériences autant diverses qu’engagées. Certaines et certains d’entre eux furent membres du dernier CA, tandis que de nouveaux visages sont venus rejoindre cette équipe hétéroclite. C’est ce qui a aussi été mis en exergue lors des présentations individuelles de chaque membre du CA.

En effet, entre des profils plus juridiques, d’autres plus axés sur le militantisme associatif ou encore la RSE et le coopérativisme, le conseil d’administration de l’association se veut plus que jamais divers pour mutualiser toutes ses forces et ce que ses membres ont à offrir.

Un nouveau bureau fraîchement élu
Après ce temps de présentation accordé à tous les membres du conseil d’administration, un nouveau bureau a été proposé et élu. Laura Frantz et Sylvain Reymond n’ont pas renouvelé leurs candidatures aux postes respectifs de trésorière et de vice-président au regard de leurs engagements déjà nombreux. De ce fait, Jeanne Bretécher a été réélue au poste de présidente et Gabriela Martin à celui de vice-présidente en charge des affaires publiques. Lila Senta-Loÿs a quant à elle été élue au poste de trésorière pour être remplacée par Jérôme Giusti qui reprend les fonctions de secrétaire. Les postes qui étaient donc à pouvoir ont trouvé preneur avec ce nouveau bureau élu à l’unanimité des voix et désormais composé de quatre membres au total.

Le conseil d’administration a ensuite statué favorablement et à l’unanimité sur l’embauche de deux personnes. Cette décision vient marquer un pas important pour l’association, puisqu’elle est désormais dotée de sa première équipe salariée, près de trois ans et demi après sa création. Les deux anciens stagiaires seront respectivement en chargé de la communauté et des affaires publiques, et notamment actifs sur les projets à venir pour l’association.

Enfin, une restructuration du fonctionnement de l’association a été décidée. D’abord, cinq groupes de travail se répartissent le travail de l’organisation (Affaires publiques, Recherche, Communauté européenne, Développement et partenariats, Compétences). Au sein de chacun d’eux se formera un collège d’administrateurs, qui viendra piloter et axer les travaux du groupe de travail si nécessaire. Ce nouveau fonctionnement permettra d’accorder une place plus importante aux administratrices et administrateurs, qui sauront apporter une expertise certaine dans leurs domaines de prédilection. En plus de cela, cette restructuration viendra enclencher une dynamique d’autant plus forte par ce fonctionnement collégial des groupes de travail, rappelons-le, que chaque membre de l’association peut rejoindre.

Liens pertinents:

Plus d'informations sur le nouveau bureau et le conseil d'administration