AI development in the social economy: technology at the service of social impact?

Le développement de l'IA dans l'économie sociale : la technologie au service de l'impact ?

Le développement de l'IA dans l'économie sociale : la technologie au service de l'impact social

L’intelligence artificielle (IA) est en plein boom. Avec l’arrivée de ChatGPT, une centaine d’experts demandent par une lettre ouverte du 28 mars 2023de faire une pause dans le développement de l’intelligence artificielle afin de prendre le temps de considérer ses aspects éthiques. Notre article précédent a montré que dans des secteurs technologiques en tension comme celui de l’intelligence artificielle la nature non profit des organisations ne suffit plus pour s’assurer des valeurs défendues par ces dernières.. C’est en partie pour ces raisons que les organisations de l’économie sociale se méfient généralement du développement de ces nouvelles technologies. Pourtant comme nous allons le voir, le développement des IA dans l’économie sociale pourrait mettre la technologie au service de l'impact social.

Avant de s’intéresser à leurs usages, il est pertinent de rappeler ce que sont les IA et la manière dont elles fonctionnent. Au sens strict du terme, une IA est un ensemble de techniques qui permettent aux machines de simuler certaines caractéristiques de l'intelligence humaine.Dans le cas de Chat GPT, le logiciel base son fonctionnement sur un système dit neuronal GPT Generative Pre-Trained Transformer. Il s’agit d’un modèle d’apprentissage automatique qui analyse et décode le texte d’entrée pour fournir une réponse à l’utilisateur en partant d’un vaste corpus de données. Le logiciel génère des réponses en se basant sur des modèles statistiques et des associations de mots plutôt que sur une compréhension réelle du contenu. Bien que pouvant y ressembler dans certains secteurs et avec certains entraînements spécifiques, les experts ne sont pas unanimes pour décrire les logiciels circulant actuellement comme des intelligences artificielles avec une capacité de raisonnement.

A travers cet article, nous proposons d'explorer les possibilités et les usages dans l'économie sociale de ces logiciels développés avec des technologies d'apprentissage et qui tendent à s'approcher d'une intelligence artificielle.

 

Source : https://dataro.io/2021/03/09/artificial-intelligence-for-nonprofits/#use

Il s’agit en rouge du démarchage classique non ciblé, en vert le ciblage classique et en bleu le ciblage réalisé grâce à des algorithmes. L’intelligence artificielle permet d’améliorer l'efficacité des campagnes d’appels aux dons en identifiant les profils de donateurs et en orientant au mieux les envois de mail. C’est donc un gain d'efficacité, de rentabilité mais également un argument écologique en réduisant le nombre de mails donc l’impact carbone d’une campagne.


L’intelligence artificielle permettrait donc de toucher plus efficacement certains contributeurs. Il faut pour autant émettre certaines réserves quant à la déployabilité de l’outil à grande échelle et à sa réelle efficacité. Il est difficile d’être catégorique sur l'efficacité de ces techniques, le manque de données open source en rend l’exploitation difficile et assez peu fiable.

La mesure d'impact améliorée par l'analyse des sentiments par l'intelligence artificielle

L'objectif principal des organisations de l'économie sociale est de créer de la valeur sociale, mais celle-ci est difficile à quantifier en raison de la complexité des impacts produits par ce secteur. Il s'agit d'un processus complexe et coûteux, tant sur le plan économique qu'en termes de ressources humaines, qui est pour autant au cœur de l'amélioration et de l'innovation du secteur de l'économie sociale.

L'analyse d'impact permet d'améliorer leurs pratiques et de mieux communiquer leur impact à leurs parties prenantes.Il s’agit d’un enjeu qui est au cœur de l’utilisation et du développement des intelligence artificielle. Ces outils permettent déjà à travers des analyses de grande échelle d'analyser les sentiments exprimés par des parties prenantes. En utilisant les données collectées sur les réseaux sociaux par exemple, cela permettrait de dégager des tendances sur l'impact des programmes, services ou efforts de collecte de fonds mais également de la manière dont ils sont perçus dans la population.

Le développement d’une intelligence artificielle spécifiquement conçue dans le but d' analyser le ressenti d’un échantillon de la population vis à vis d’une action. pourrait être une solution aux difficultés rencontrées par les acteurs de l'économie sociale sur ce sujet.

Le développement de l'IA dans l'ESS : l'avis interne d'un expert

Nous avons eu la chance d’échanger avec un expert national en data science et intelligence artificielle travaillant pour une grande mutuelle. Développant lui-même des outils d’intelligence artificielle, il nous a offert un aperçu interne de l’état actuel du développement de ces technologies dans l’économie sociale. Il a clairement constaté des progrès récents dans un secteur qu’il définit tout de même comme “difficile à faire bouger”. Pour lui, les entreprises de l'économie sociale et solidaire (économie sociale) ont du mal à avancer dans l'adoption de la data science et de l'intelligence artificielle notamment à cause de la vision négative dont souffrent ces domaines.

« Pendant longtemps les sujets de l’intelligence artificielle dans l’ESS ont été sous-considérés et perçus comme réservés aux “geeks." »

L’économie sociale connaît également des obstacles au niveau de la collecte de données. En effet selon notre expert les principales difficultés rencontrées par les acteurs de l'économie sociale se trouvent dans la mise en place de processus de collecte de données et la délivrance des résultats et prédictions. Dans le domaine mutualiste, la gestion des risques se ferait principalement à partir de l'expérience métier, il est donc difficile de changer les méthodologies pour mettre en place des outils performants et automatisés.

Malgré ces obstacles, l'intelligence artificielle peut apporter de nombreux avantages dans le secteur de l'économie sociale. Les outils développés par la mutuelle pour laquelle travaille notre expert permettent d'optimiser la relation client en comprenant mieux les motifs de contact, en triant les mails et les documents papiers numérisés, et en automatisant les demandes courantes. Ces outils peuvent également détecter plus facilement les fraudes et ainsi améliorer l'efficacité et la rentabilité de l'entreprise.

« Les résultats de ces investissements menés durant la dernière décennie sont déjà palpables, on remarque des gains de temps et des améliorations significatives de la relation client. »

Conclusion

En conclusion, l'utilisation de l'intelligence artificielle dans le secteur de l'économie sociale est un sujet qui soulève des questions éthiques importantes, notamment en termes de collecte et d'utilisation des données. Cependant, l'intelligence artificielle peut offrir des opportunités d'améliorer l'efficacité et la durabilité des campagnes de collecte de fonds, ainsi que de mesurer l'impact des actions entreprises. Si la littérature en France sur ce sujet est limitée, des entreprises et des experts travaillent déjà sur des solutions d'intelligence artificielle spécifiquement conçues pour ce secteur.

Convaincu par cette utilité, le Dr. Lobna Karoui, membre du conseil de Forbes et avocate spécialisée dans l’éthique des intelligences artificielles a a donné un aperçu des applications de l'intelligence artificielle dans le secteur de l'économie sociale.Que ce soit pour collecter des fonds, améliorer l'efficacité de leurs mesures ou mieux connaître les besoins des bénéficiaires, pour elle l’intelligence artificielle est un atout pour les organisations. Pour autant elle met en garde, les IA ne peuvent ni ne doivent remplacer les qualités humaines des acteurs de l'économie sociale.

Le secteur évolue et nul doute qu’il se montrera à la hauteur des enjeux sociétaux soulevés par les intelligences artificielles. Il reste important de veiller à ce que ces outils soient développés de manière éthique et responsable, afin de préserver l'intégrité et les valeurs des organisations de l'économie sociale.

Un article écrit par

Léon Launay
Chargé de Communauté, Communication et Affaires publiques
leon(at)socialgoodaccelerator.eu
The evolution of OpenIA with ChatGPT: is non-profit a guarantee of ethics?

L'évolution d’OpenIA avec ChatGPT : le non lucratif est-il un gage d’éthique ?

L'évolution d’OpenIA avec ChatGPT : le non lucratif est-il un gage d’éthique ?

ChatGPT n'est pas seulement une révolution technologique, c'est aussi un cas d'étude en matière de responsabilité sociale des entreprises. Développé comme un contre-modèle aux GAFAM avec une organisation à but non lucratif, OpenAI, l'entreprise produisant le Chat GPT, s'est finalement transformée en un modèle capitaliste. En outre, le cas des travailleurs kenyans révélé par Time implique également Samasource, une ancienne ONG reconvertie en entreprise à but lucratif. Les révélations du Time soulèvent la question de savoir si les statuts d'organisations à but non lucratif ne servent pas de tremplin à des entreprises technologiques motivées par le profit plutôt que par l'intérêt public. Un regard sur cette affaire et les questions qu'elle soulève.

Si le non-profit s’est structuré autour de modèles de gouvernance démocratique, de valeur en termes de transparence et d’éthique allant au-delà de celles de la majorité des secteurs, certaines situations peuvent remettre en question cette éthique de la solidarité. Comme toute entreprise marchande, les structures à but non lucratif peuvent être soumises à des contraintes. Difficultés économiques, baisse du chiffre d’affaires, licenciement économique, difficultés de trésorerie sont autant de menaces planant sur les structures à but non lucratif. Celles-ci sont donc amenées à faire coexister dans leurs objectifs l’éthique et la performance. Ces pressions ne peuvent-elles pas supplanter la mission d’intérêt général du secteur du non-profit ?

L’évolution de OpenIA : du statut de non lucratif vers un statut à lucrativité limitée

Problématique à laquelle a été confrontée l’entreprise OpenAI, principalement connue pour son outil ChatGPT. L’organisme a été fondé par Elon Musk et Sam Altman en 2015 comme une entreprise à but non lucratif. Le but était de "développer les intelligences artificielles pour le bien de tous", entrant ainsi rapidement en concurrence directe avec les GAFAM.

Le statut de l’entreprise a changé en 2019 : un an après le départ d’Elon Musk, l’entreprise adopte un but lucratif plafonné pour attirer les investisseurs. Il s’agit d’un statut entrepreneuriat américain qui permet à une entreprise d’intégrer des financements privés tout en limitant les dividendes versables aux actionnaires. Malgré ce changement de statut, l’entreprise continue de se positionner comme agissant dans le bien commun, le site web affiche même que leur mission est : « de développer l’intelligence artificielle pour les bénéfices de toute l’humanité. ».

Until the publication of a Time magazine study in early January, the company maintained an image of transparency and ethics faithful to its origins. To resolve the toxicity issues present in previous AIs at ChatGPT, the company used a subcontractor located in Kenya. The revelations of the investigation have undermined OpenAI’s apparent ethics, whether in terms of working conditions, remuneration or the massive exposure to toxic content and language. In the press release produced in response, OpenAI’s managers expliquent n’avoir pas eu connaissance des pratiques de leur prestataire.

Des pressions fortes sur un secteur compétitif

Cette affaire révèle les dessous de la lutte entre compétitivité et éthique. Dans un secteur ultra compétitif et massivement investi par les GAFAM, Open-AI s’est retrouvé confronté aux limites de ses engagements moraux. L’entreprise mandatée par Open-AI est en réalité employée par la majorité de ses concurrents, car proposant des prix extrêmement compétitifs. S’il est possible de reprocher à l’organisation une certaine rupture avec ses engagements initiaux, elle s’est en réalité comportée comme n’importe lequel de ses concurrents. Le recours à des sous-traitants pour trier les données haineuses est une méthode à laquelle ont recours les principaux concurrents d’OpenAI dans la course à l’IA. Des entreprises comme Google, Meta ou Microsoft ont également signé des contrats avec le même opérateur mis en cause ici et pour des tâches similaires. Au fur et à mesure de son développement, OpenAI ressemble en réalité de plus en plus à ses concurrents que ce soit via l’évolution de son statut, ou via ses pratiques en ayant recours à des levés de fond et à des prestataires bon marché.

Ce qui est en réalité reproché à Open-AI est l’incohérence entre son positionnement médiatique et la réalité du fonctionnement de l’entreprise. Afficher un statut juridique et des engagements moraux particuliers a fait de l’entreprise un phénomène mondial. Quand la réalité derrière ce succès est révélée, nombre d’utilisateurs se sont sentis trompés par l’entreprise.

Il ne faut pas pour autant généraliser le cas d’Open AI à l’ensemble des organisations et entreprises à but non lucratif ni même au secteur de l’IA. Ce dernier représente un réel atout pour les associations de la Social Tech qui dans un futur proche seront très probablement amenées à travailler avec des intelligences artificielles tel que ChatGPT. Rédaction d’articles, aides à la recherche et intégration dans les moteurs de recherches, les applications des IA dans le web seront multiples et intersectorielles. La Social Tech saura très certainement se saisir de ces opportunités pour développer des solutions éthiques avec de véritables impacts.

Quel est l’avis de ChatGPT ?

Quelques questions ont été posées à ChatGPT pour connaître son analyse sur le dilemme qu’ont connu ses créateurs, entre productivité et éthique. Et pour l’IA, le constat est clair : les entreprises affichant des volontés de non-profit et d’éthique ont une responsabilité vis-à-vis du public et du reste du secteur de l’ESS. La transparence et la responsabilisation des organisations à but non lucratif sont une nécessité absolue.
N’ayant pas pris d’engagement particulier en réponse au scandale, OpenAI prévoit d’atteindre le milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2024. Cet objectif semble de plus en plus l’éloigner de sa volonté initiale, mais également des recommandations de son propre produit comme le prouve cette réponse fournie par ladite IA :

Un article écrit par

Léon Launay
Chargé de Communauté, Communication et Affaires publiques
leon(at)socialgoodaccelerator.eu
The Orange Digital Center, an initiative for digital inclusion

Les Orange Digital Center, une initiative pour l'inclusion numérique

Les Orange Digital Center, une initiative pour l'inclusion numérique

On the occasion of Orange’s membership to the SOGA, let’s get to know the Orange Digital Center in favor of digital inclusion in the territories. For this, we asked Orange teams a series of questions about this innovative project to learn more about this.

Les Orange Digital Centers, un programme international au service des compétences numériques 

Les Orange Digital Center (ODC) sont des lieux d’accompagnement et de développement des compétences numériques. De la formation au codage, à la fabrication numérique et à la création d’entreprise, ils couvrent un large champ d’activités. Gratuits et ouverts à tous, ces centres fondent l’apprentissage sur des projets concrets. Ainsi des programmes de formation dédiés aux métiers du numérique sont proposés aux étudiants, aux personnes sans emploi ou déscolarisées, aux jeunes entrepreneurs par exemple. La plupart des Orange Digital Center proposent également des ateliers, formations et contenus en ligne.

À ce jour (septembre 2022), 15 Orange Digital Center ont déjà ouvert en Afrique et au Moyen Orient (Tunisie, Sénégal, Cameroun, Ethiopie, Jordanie …). En Europe,le centre de Bruxelles en Belgique a accueilli ses premiers apprenants au printemps dernier, tandis que celui de Saint-Ouen en France a ouvert ses portes au début du mois de juin. D’autres vont prochainement voir le jour, notamment en Pologne, au Luxembourg, en Roumanie, en Slovaquie, en Espagne et en Moldavie. Orange a décidé de déployer ce concept dans tous les pays où elle opère.

Les Orange Digital Center font écho à une responsabilité incombant au Groupe, premier opérateur du digital en France. Pour faire du numérique une opportunité pour toutes, il faut que les compétences de base qui lui sont associées soient largement maîtrisées et accessibles. Dès lors, ce programme vise à réduire les inégalités liées à l’accès, au matériel, aux usages et à la maîtrise du numérique, en favorisant la connectivité, l’inclusion et le développement des compétences, sans discrimination.

Orange Digital Center

Une photo du premier centre numérique Orange en France. Crédit photo : Orange

Nous avons posé aux équipes d'Orange une série de questions sur ce projet innovant : 

Avec qui et comment avez- vous construit votre programme et ateliers ?

Le programme est présent dans 17 pays à ce jour. Chaque Orange Digital Center organise sa programmation en tenant compte de son contexte local, de ses moyens, de l’écosystème présent et des grands objectifs que nous avons fixés. Ainsi les programmes sont conçus afin de permettre l’acquisition de compétences dans le numérique bien-sûr, de favoriser l’insertion professionnelle des publics éloignés de l’emploi et d’augmenter la part des femmes travaillant dans la Tech.

La complémentarité des formations de coding, de la présence du fablab et de l’incubateur dynamise les parcours de nos apprenants. Les formations sont souvent construites avec des partenaires : des fablabs locaux, SIMPLON au Sénégal, Becode en Belgique, le programme restart d’AWS en Tunisie, les exemples sont nombreux.

Quels sont les challenges que les Orange Digital Center vont devoir surmonter ?

Ouvrir des centres avec un espace formation, un fablab et des programmes d’incubation dans 25 pays est un challenge en soi et nous approchons du but avec 17 ODC ouverts à fin août 2022. Une fois tous les centres ouverts, un de nos défis sera de maintenir la dynamique et la valeur ajoutée des programmes pour nos bénéficiaires. Ce réseau international en fait une initiative originale. L’animation des ODC devrait être clé afin de favoriser la capitalisation, les échanges et la production de communs. 

Comment comptez-vous les surmonter ? 

Pour l’instant, nous sommes encore dans une phase de soutien à nos filiales pour l’ouverture aux premiers bénéficiaires. Une fois le réseau en place, nous prévoyons des actions communes permettant de favoriser la capitalisation entre les ODCs. Par exemple, la Fondation Orange a lancé un appel à projet pour créer des formations de formateurs dans les fablabs des Orange Digital Center. Le partenariat avec SOGA devrait aussi nous aider à mieux comprendre les enjeux que nous souhaitons adresser en Europe.

Pour ce qui est de l’impact sur nos bénéficiaires, nous avons lancé des mesures d’impact social sur quelques programmes et, sans généraliser totalement la démarche, nous souhaitons la poursuivre avec des évaluations régulières.

Quels sont les premiers retours sur l’Orange Digital Center ouvert à Saint-Ouen ?

Il est un peu tôt pour le dire car les activités démarrent. 

In the field of professional integration, the “Envol numérique” pre-qualification program is aimed at young school dropouts. The aim is to give them the desire to train for a job in the digital sector. During 5 weeks of training, followed by 3 weeks of internship in a company, they will acquire know-how (web developer, coding, digital manufacturing, etc.), interpersonal skills (self-knowledge, communication, etc.) and knowledge about the environment and the impact of digital technology. The first cohort has been recruited and will start end of September 2022. The place also hosts activities for the general public. The digital workshops are aimed at all audiences and aim to familiarize themselves with uses ranging from the discovery of a smartphone to the implementation of parental controls. The place also houses a fablab which is used for discovery sessions of digital fabrication. Beyond physical locations like Saint Ouen, Orange Digital Center is the Orange Group’s flagship program for digital equality and brings together many initiatives.

Quelques exemples de ressources disponibles

Des ressources pour découvrir le numérique responsable

De nombreux ateliers et cours en ligne gratuits et accessibles à tous sont disponibles. Par exemple, si une personne est débutante, il lui sera proposé un atelier en ligne pour protéger ses données personnelles. Pour les parents, la plateforme numérique propose par exemple un atelier permettant de comprendre le contrôle parental et de mettre en place des protections adaptées. Si vous avez un enfant passionné de foot, la fédération française de football a développé des outils et programmes de sensibilisation pour un numérique responsable. 

Des ressources pour apprendre à utiliser les outils numériques

Des formations sont proposées pour apprendre à se servir aux mieux des outils numériques. Par exemple, le programme SuperCodeurs permet aux enfants hospitalisés de s’évader et de s’amuser en apprenant à coder. Pour les personnes recherchant un emploi, le programme Blabla Code vous offre une formation pour aiguiser vos compétences numériques et booster votre CV. Mais vous pouvez également partir en apprentissage au sein des FabLabs, lieux dans lesquels un professionnel ou un particulier peut venir, librement ou sur inscription préalable, donner vie à l’un de ses projets, en utilisant des machines innovantes : imprimante 3D, brodeuse connectée, etc.

Des ressources pour entreprendre 

Les Orange Digital Center offrent des ressources utiles pour vous aider à vous lancer dans l’entreprenariat. Vous pouvez ainsi retrouvez un guide pour entreprendre, des informations sur la créations d’entreprise, comment s’équiper et avec quels outils. Les femmes entrepreneures sont également mises à l’honneur avec des présentations de parcours de femmes inspirantes. Vous trouverez également des ressources relatives à la protection de vos données et à la communication sur internet. 

Nous espérons que vous avez appris quelque chose de nouveau et que cela vous sera utile dans votre transition numérique ou dans le soutien à la transition numérique ! Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site web des ODC.

 

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Communication, Community and European public affairs
Lille, France
Analysis of the report on the Digital Commons

Analyse du rapport sur les communs numériques

Analyse du rapport sur les communs numériques

À l’occasion de l’Assemblée numérique co-organisée à Toulouse les 21 et 22 juin par la présidence française du Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne, le rapport sur les communs numériques a été publié. This report was initiated by France during the conference ‘Building Europe’s Digital Sovereignty’ organised on 7 and 8 February. 

Ce rapport est le résultat d'un travail collectif mené par un groupe composé de 19 États membres de l'Union européenne (UE) et de la Commission européenne.

L'objectif était d’imaginer collectivement un projet pour promouvoir et accélérer le développement des biens communs numériques.

Les communs numériques, piliers de la souveraineté numérique européenne

Selon la définition d'Elinor Ostrom, lauréate du prix Nobel d’économie en 2009, un bien commun est défini comme une ressource conçue et régie par une communauté, avec des règles d'accès et de partage établies. Un bien commun numérique, c’est donc une ressource numérique telle qu’une plateforme, un site web ou encore une application dont la particularité est qu’ils appartiennent à tous et peuvent être modifiés par tous. En d’autres termes, la gouvernance de cette ressource est gérée de manière démocratique et ascendante, c’est-à-dire du bas vers le haut. 

Le postulat de base est que des communs numériques bien entretenus offrent « une occasion unique de soutenir la souveraineté numérique européenne ».

D’abord, dans de bonnes conditions, les biens communs numériques contribuent à la préservation du contrôle par les puissances extérieures. En effet, un bien commun numérique n’est par définition ni dans les mains d’une seule grande entreprise, ni dans celles d’un seul État. Cette possession partagée vise à prévenir les risques d’abus.

Ensuite, les biens communs contribuent à la valorisation collective d’une ressource numérique et à la réutilisation des données et infrastructures numériques la concernant. Les communs numériques favorisent donc l’innovation, la valeur sociale et la durabilité. L’intelligence collective est en effet décuplée par l’accès gratuit aux informations et la possibilité d’enrichir la ressource.

Enfin, les communs numériques constituent un pilier en matière de cybersécurité, à condition qu’ils soient bien entretenus. En d’autres termes, selon l’adage d'Eric S. Raymond, « si l'on a assez d'yeux, tous les bugs sont superficiels » (The Cathedral and the Bazaar, 1999).

 

Un besoin fort de visibilité et d’acculturation aux communs numériques

Cependant, sans un changement culturel sur la compréhension de la valeur ajoutée des biens communs, leur durabilité est menacée par un manque d'utilisation et de contribution. » Comme le souligne ce rapport, les communs numériques représentent d’excellents outils pour tendre vers une souveraineté numérique européenne, à condition d’être largement utilisée. Il est vrai que sans une large utilisation et contribution, la ressource peut rapidement devenir inefficace et obsolète. D’où les propositions du rapport visant premièrement à donner de la visibilité aux communs numériques, et deuxièmement, à gagner la confiance des différents acteurs, en particulier ceux de la communauté des biens communs numériques.

Quatre propositions pour promouvoir et accélérer le développement des biens communs numériques

Proposition n°1 : Créer un guichet unique européen pour orienter les communautés vers les financements et aides publiques adéquats

L’idée est de créer une plateforme afin de centraliser à un niveau européen le processus de recherche de financements publiques par les communautés numériques en fournissant notamment orientation, expertises et ressources.

 

Proposition n°2 : Lancer un appel à projet aux communs les plus stratégiques

Un appel à projet sur les biens communs numériques permettrait de répondre aux problématiques financières que rencontrent la majorité des biens communs, au regard de leurs ressources limitées.

Une orientation des fonds vers des biens communs numériques thématiques est recommandée. Les thématiques identifiées comme prioritaires par le groupe de travail sont la recherche, l’administration en ligne et les éléments stratégiques.

 

Proposition n°3 : Créer une fondation européenne pour les communs numériques

La création d’une fondation européenne se révèle être la proposition la plus ambitieuse. « En coordination avec les objectifs politiques de l'UE, la structure viserait à favoriser le développement d'écosystèmes de biens communs numériques à travers l'Europe, afin de renforcer les communautés existantes et d'encourager la réutilisation des ressources numériques, tout en facilitant la diffusion du modèle de biens communs numériques en soutenant la génération de nouveaux biens communs numériques. »

Mais, elle ne deviendrait un véritable catalyseur, soutien et promoteur des biens communs numériques “que si sa gouvernance est ouverte et partagée avec les communautés concernées.” La gouvernance serait donc partagée entre les États, la Commission européenne et les communautés des communs numériques. De plus, une équipe permanente serait dédiée au soutien de cette structure.

 

Proposition n°4 : Montrer l’exemple, le principe des communs numériques par défaut

Cette proposition vise à ce que les administrations nationales et européennes évaluent en priorité la possibilité d’une solution utilisant des codes à source ouverte et des données ouvertes dès qu’ils sont confrontés aux développement de ressources numériques.

Conclusion : la portée du rapport

Salué par bon nombre de membres de la communauté des biens communs numériques, ces propositions sont encourageantes pour l’avenir et s’inscrivent pleinement dans les objectifs climatiques et numériques de l'Union européenne.

La prochaine étape est suggéréepar le rapport. Il s’agit d’une vaste consultation ouverte à ce sujet de manière coordonnée avec le lancement de l’appel à projet. Toutefois, la prudence est de mise. En effet, la présidence tchèque de l’Union européenne - qui a débuté le 1er juillet 2022 - doit prendre la relève pour assurer l’ensemble des défis se présentant. Mais la Tchéquie est un État membre visiblement absent de la liste des États membres ayant soutenu le rapport. L’adoption de ces recommandations pourrait donc être ralentie.

Enfin, pour compléter ces éléments, les acteurs du secteur, dont Wikimédia France Framasoft, ou encore Mobicoop, se sont emparés de la question. Ils ont, à leur tour, édicté un ensemble de propositions en vue du même objectif.

Les communs numériques ont encore un bel avenir. À ce sujet, notre prochaine étude portera sur les nouveaux modèles d’économie citoyenne et contributive en Europe. Cette étude analysera les pratiques, partenariats et effets de deux communs numériques par des acteurs de l'économie sociale : Open Street Map et Open Food Facts.

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Affaires publiques et Communication
Lille, France
‘It was a successful experience’, Social Economy Europe’s view on the European Social Economy Summit.

"Une expérience réussie", le point de vue de Social Economy Europe sur le Sommet européen de l'économie sociale.

“Ce fut une expérience réussie”, Social Economy Europe à propos du sommet européen de l'économie sociale.

Le sommet européen de l'économie sociale et solidaire a rassemblé près de 2000 participants le 5 et 6 mai 2022 à Strasbourg. Organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne avec le soutien de l’Eurométropole de Strasbourg, l’objectif était de discuter de place de l'économie sociale dans l'Union européenne et de son avenir autour de conférences, d’ateliers et de rencontres.

Le Social Good Accelerator, membre du comité de pilotage de l’évènement, était présent et a contribué à la promotion et diffusion de ses idées à savoir la sensibilisation sur la nécessaire transition numérique de l’économie sociale et solidaire (ESS) par le biais de deux ateliers et d’une conférence.

Notre membre, Social Economy Europe, membre également du comité de pilotage de l’évènement a participé à ce sommet par le biais de nombreux ateliers et conférences.

Cette interview avec Victor Meseguer, Directeur au sein de Social Economy Europe, a pour but d’enrichir le retour d’expérience sur ce sommet européen majeur pour l'économie sociale.

Du côté de Social Economy Europe, comment vous êtes-vous préparé à cet évènement ?

La préparation de l’événement a débuté en juin 2021. La première réunion a eu lieu avec Pierre Roth et Sandra Guilmin à Bruxelles à l’époque où ils étaient en train d’explorer les différentes options de financement du sommet européen de l’ESS (ci-après “Conférence”). À cette époque, on savait déjà que la Présidence française du Conseil de l’Union européenne allait se tenir donc on espérait une forte présence de la Présidence française mais aussi une forte présence de la Commission européenne qui était présente à travers des ressources humaines et des représentants politiques. En juillet 2021, l’équipe de Social Economy Europe (SEE) s’est déplacée à Strasbourg avec les présidents et co-présidents de l’intergroupe économie sociale du Parlement européen pour avoir une réunion avec la maire de Strasbourg. Les échanges ont porté sur les attentes liées à la Conférence.

Cette Conférence était attendue comme la grande Conférence européenne de l’économie sociale en 2022. On peut aussi dire qu’il y a eu une sorte de passation de légitimité à la fin du sommet de l’ESS de Mannheim en 2021.

A partir de là, la façon de travailler a été similaire à celle du SOGA notamment par le biais de réunions pour co-construire l'événement. La valeur ajoutée de SEE a également été similaire à celle du SOGA. Nous avons eu pour but de créer des ponts entre les acteurs, de s’assurer que la Conférence ait une dimension européenne, qu’elle réponde bien aux intérêts des acteurs de l’économie sociale. Notre valeur ajoutée comme réseau est notre capacité à mobiliser des personnes, réseaux et organisations partout en Europe.

Aussi, du côté de SEE, nous avons organisé notre assemblée générale à Strasbourg, la veille de la Conférence, ce qui a permis de mobiliser la plupart de nos membres. 

Du côté de SEE, comment se sont déroulés les ateliers ? Notamment celui sur transition pathways, qu’en retenir ?

C’était un atelier intéressant. On a mobilisé entre 30 et 50 personnes. Il y avait dans la salle des acteurs clés de l’économie sociale : à la fois des grands réseaux européens, par exemple Coopérative Europe, Philea, ESS France Outremer et d'autres. Nous avons aussi réussi à mobiliser deux acteurs fortement mobilisés pour l’économie sociale dans les territoires : la région de Bruxelles et la région de Navarre au Nord de l’Espagne. 

"C'était une expérience réussie", une première possibilité de faire de la pédagogie sur un sujet qui est difficile à comprendre, non qu’il soit difficile en tant que tel, mais c’est surtout la terminologie, l’argot qui peut poser problème. Lorsque l’on parle de transition pathways pour l’économie sociale, on parle d’un grand plan stratégique où tout le monde doit être partie prenante et exprimer ses attentes et ses besoins. Sur ce dernier point, il y a un problème de connexion avec la réalité. Donc cet atelier a été une étape pour commencer à expliquer l’exercice qu’on est en train de faire et son importance. 

Aussi, nous avons recueilli des informations intéressantes. D’abord, le problème avec le transition pathways, c’est que l’on a beaucoup accès à des experts généralistes, à des gens qui connaissent très bien le sujet “économie sociale” dans son entièreté. Mais il est difficile de trouver des gens avec une expertise sur la transition verte et la transition digitale.Il y a un second problème. On ne capture pas l’ensemble de la réalité de l'économie sociale. Il faut capturer l’ensemble de la réalité de l’économie sociale qui est beaucoup plus large. Le Social Good Accelerator a un rôle clé à jouer sur ce point pour faire participer son réseau. 

Vous aviez un stand partagé avec ESS France et la CRESS Grand Est. Quelles ont été les interactions avec le public ?

Nous avons eu pas mal de personnes de milieu très divers qui sont passées notamment la représentante d'une association grecque, un journaliste d’Euractiv par exemple. Beaucoup d'entre eux ont demandé des informations sur l'économie sociale et des informations pour nous rejoindre.  

Juan Antonio Pedreño présente la vision de Social Economy Europe pour l'avenir du secteur sur le continent, à Strasbourg.

Crédit photo : Social Economy Europe

L’économie sociale, le futur de l’Europe : c’était là le nom de ce forum. Que retenir de ce sommet pour le futur de l’ESS ?

On peut retenir ces mots-clés : alliance, changement d’échelle, grands objectifs macro économiques. Notre objectif est en effet de passer de 6.3% de l’emploi en matière d’ESS en Europe (soit 13,6M d’emploi) à 10% (soit plus de 22M d’emploi) en 2030 à l’horizon du plan d’action.

"Le plan d’action pour l’économie sociale est notre fenêtre d’opportunité pour grandir."

Ce n’est pas grandir pour grandir, ce n’est pas grandir pour plus d’argent mais c’est grandir pour créer plus d’emploi de qualité en Europe, pour créer plus d’insertion pour des collectifs défavorisés et/ou en risque d'exclusion sociale, pour créer plus d’innovation sociale, environnementale et technologique et pour être le grand acteur en Europe des transitions digitales, vertes et justes.Pour grandir, il faut se rencontrer et se connaître. Il faut construire plus d’alliance à l’échelle européenne en partant du local. On a, à ce sujet, une grosse fenêtre d’opportunité à notre table avec le plan européen de l’économie sociale.

Êtes-vous satisfait de ce sommet ?

On est très satisfait car il y avait 2000 personnes inscrites. Il y avait quand même un risque que ce soit très francophone, je ne pense pas que ça ait été le cas. J’ai vu es gens de partout en Europe : de la Lituanie, de l’Ukraine, de la Lettonie, de la Pologne, de la Roumanie, de l’Irlande.

On constate aussi que tout est en place pour sauter. C’est l’image du trampoline. Pour sauter, il faut beaucoup de coopération et d’alliances. Le principe de l’économie sociale est la coopération mais on peut beaucoup mieux faire sur ce terrain.

Quelles sont les prochaines étapes pour Social Economy Europe ?

Les prochaines étapes sont de continuer à grandir. Nous avons récemment acceuilli deux nouveaux membres, un membre ukrainien et un membre polonais. Nous sommes la voix des 2,8M d’organisation de l’économie sociale en Europe. On vise à représenter des réseaux européens mais aussi paneuropéen.

Nous avons 2 autres objectifs clés qui vont arriver rapidement. Avant l’été, nous souhaitons rédiger un policy paper sur la mise en œuvre du plan d’action avec des propositions concrètes. Depuis 2014, on a fait deux propositions de plan d’action. Par exemple, nous avons demandé la plateforme unique sur l’économie sociale, que la Commission européenne a accepté. Mais aujourd’hui il faut aller plus loin et dire ce qu’on veut exactement à travers cette plateforme. Le nouveau policy paper portera sur ce sujet. En parallèle, nous engageons un processus de réflexion stratégique pour consolider l’organisation.

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Affaires publiques et Communication
Lille, France
La MedNum, “a singular structure” for digital inclusion

La Mednum, « une structure singulière » pour l’inclusion numérique

La Mednum, « une structure singulière » pour l’inclusion numérique

Le 15 mars 2022, Guilhem Pradalié, Directeur Général de la MedNum, membre du Social good accelerator, nous a accordé un entretien au cours duquel il revient sur ce qu'est la MedNum, quels sont ses projets, défis et son rôle au sein du SOGA.

Guilhem Pradalié
Directeur Général de La MedNum

Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?

Issu d’une formation économique et d’un master de Sciences Po Paris, j’ai un parcours d’une dizaine d'années dans la mutualité, au sein de la Mutuelle générale de l'Éducation nationale (MGEN). J’ai travaillé sur différents programmes numériques et innovations puis à la direction stratégie du groupe.

J’ai ensuite été conseiller du Président, chargé des questions économiques et financières, de la stratégie et des engagements numériques jusqu’en septembre 2021. J’ai rejoint la Mednum en tant que Directeur général en octobre 2021. Attaché aux questions d’inclusion et de médiation numériques, je mobilise les équipes de la coopérative pour faciliter et amplifier l’action vertueuse des sociétaires de la MedNum dans tous les territoires.

Qu’est-ce que la MedNum ?

La MedNum est une structure singulière. En effet, il s’agit d’une coopérative (NDLR Société coopérative d’intérêt collectif, soit une SCIC) qui rassemble des sociétaires très divers, tous acteurs de l’inclusion numérique. Elle remplit des missions de représentation et de structuration d’un secteur tout en menant des activités “projet” et “conseil” autour de l’industrialisation de solutions d’inclusion numérique. Nous travaillons ainsi avec nos sociétaires à la création de projets nationaux. L’objectif est de faire grandir le secteur tout en portant la voix de ses acteurs.

Qui compose la MedNum ?

L'équipe est composée d’une quinzaine de salariés. Dernièrement, nous avons opéré une réorganisation des activités autour de 3 directions : une direction étude et plaidoyer, une direction projet qui est transversale et une direction finance et services aux sociétaires qui devrait voir le jour à la fin du 1er semestre. La direction générale porte enfin les pôles communication et vie coopérative, essentiels à la bonne animation de nos réseaux et la mise en lumière des actions de nos sociétaires.

Mais la MedNum est composée de parties prenantes très diverses : plus de 100 sociétaires, des collectivités territoriales, l’État, les acteurs économiques et d’autres types d’acteurs comme des personnes physiques, des acteurs de la médiation numérique qui portent ensemble, au-delà de l’enjeu social, les valeurs du libre, des communs… bref, d’un numérique au service de l’intérêt général.

En parlant des valeurs, quelles sont celles de la MedNum ?

Nous avons avant tout un attachement à la chose commune et à l’intérêt général. Cela se traduit dans la forme même de notre coopérative et dans son fonctionnement. Nous intervenons plus largement sur l’ensemble des sujets en développant l’idée d’un numérique responsable et accessible à tous (santé, territoires, éducation, accueil des réfugiés, culture…). Nous sommes évidemment très attachés à la culture de l’internet libre et des communs, comme bon nombre de nos sociétaires.

Vous mettez ces valeurs en œuvre notamment à travers les projets que vous réalisez. Lequel de ces projets vous rend le plus fier ?

Difficile de choisir tant les projets sont tous importants ! Mais je dirais, en raison du contexte actuel de la guerre en Ukraine, que “refugiés.info” est celui qui me rend le plus fier. Les équipes s’y sont engagées personnellement, en mettant toutes leurs compétences à son service. Il y a un gros investissement humain sur ce projet qui opère, en ce moment, la plateforme officielle du gouvernement pour la mise en relation des français voulant apporter leur aide pour l’hébergement avec des associations et les personnes en exprimant le besoin.

En quoi le projet Réfugiés.info consiste-t-il ?

In “normal” times, it is an information portal, contributory and open-source, co-developed with the Interministerial Delegation for the Reception and Integration of Refugees, which provides simple and translated information to refugees and their carers.

This project helps refugees to find an initiative, a training adapted to their situation, to understand the administrative procedures or to consult the directory to find an association.

This platform works like Wikipedia: everyone can contribute by writing or translating practical information.

Si vous deviez résumer les principaux enjeux de la MedNum actuellement quels seraient-il ?

D’abord ce serait réussir à faire entendre la voix de nos sociétaires lors des différentes élections à venir, présidentielles et législatives. Nous avons de gros objectifs autour des projets data cette année, mais également autour du lancement d’une version 2 des plateformes téléphoniques d’aide et d’accompagnement aux usages du numérique du quotidien.

 
 

Les élections présidentielles arrivent bientôt en France. Vous avez d’ailleurs publié vos propositions pour l’élection présidentielle de 2022. À ce sujet, à quel problème répondez-vous et quelles solutions préconisez-vous ? 

En France, plus de 14 millions de personnes seraient en situation de fragilité numérique, c’est-à-dire éloignées, non équipées et/ou en grande difficulté avec les différents usages du numérique. C’est à ce problème de justice sociale que nous répondons.

Nous préconisons des actions sur 4 thématiques importantes pour nos sociétaires : l’éducation, l’emploi et le pouvoir d’achat, la santé et l’environnement.

Nous insistons avant tout sur la nécessité de créer une véritable filière professionnelle de la médiation numérique, par exemple en travaillant sur la stabilité des financements aux structures de l’inclusion numérique, d’offrir des services numériques accessibles à tous et partout et de promouvoir un numérique d’intérêt général, libre, ouvert, universel et collectif.

En matière d’éducation, nous proposons de faire de l’éducation numérique une priorité dans l’enseignement, du primaire au supérieur, pour former les citoyens éclairés de demain, et d’outiller, de sensibiliser et de former les professionnels de l’éducation et de l’accompagnement social. Mais également d’affirmer les complémentarités entre médiation et éducation numérique tout en donnant une attention spécifique aux publics particulièrement éloignés.

Sur les questions d’emploi et de pouvoir d’achat, nous oeuvrons pour intensifier les efforts de formation et d’accompagnement au numérique pour les jeunes et les demandeurs d’emploi ; pour faire de l’entreprise un véritable lieu d’apprentissage du numérique ; pour accompagner les petites structures dans leur transformation numérique et pour faire du numérique un accélérateur de pouvoir d’achat des citoyens. Nous défendons, par exemple, la mise en œuvre d’un réel “tarif social internet” pour les ménages modestes.

En matière de santé, enfin, la MedNum propose d'agir au plus près des personnes en situation de fragilité pour leur garantir un accès aux informations et aux soins, de renforcer la dynamique d’acculturation entre la médiation numérique et le monde de la santé et de créer les conditions de la confiance des usagers dans l'utilisation du numérique en santé.

Enfin, quels sont vos liens et vos attentes vis-à-vis du Social Good Accelerator ?

La MedNum est membre du Social Good Accelerator depuis deux ans. Nous sommes partenaires du projet Social Tech Academy, qui explore les compétences numériques de l'ESS pour créer un portail d'information, et membres du groupe de travail European Public Affairs.

Pour de nombreuses personnes, les questions européennes semblent encore lointaines, mais nous sommes convaincus que la gestion de projets de cette envergure est efficace, tant en termes de partage de bonnes pratiques avec nos voisins que de stimulation de développements politiques intéressants pour le secteur de l'économie sociale et l'inclusion numérique en particulier.

Faire partie du Social Good Accelerator nous permet de disposer d'un environnement commun pour exprimer nos attentes et mettre en commun les moyens de les réaliser. Cette démarche s'inscrit dans le prolongement direct de la manière dont nous travaillons avec nos membres et est particulièrement en phase avec nos valeurs.

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Affaires publiques et Communication
Lille, France