Transition pathways: solutions for proximity economy and social tech

Transition pathways : des solutions pour l'économie de proximité et la social tech

Transition pathways : des solutions pour l'économie de proximité et la social tech

En se divisant en quatre groupes lors de cette session, le public de ces premiers ateliers a discuté des voies de transition avec des acteurs de l'économie sociale et des responsables de différents départements de la Commission.
Comme les voies de transition sont conçues pour permettre d'intensifier les contributions aux transitions verte et numérique, elles se concentrent sur l'élaboration de politiques influençant les niveaux local et régional, où les acteurs sont ancrés et ont le plus besoin de soutien.

Jeanne Bretécher intervenes @Transition pathways workshop
Jeanne Bretécher, présidente et cofondatrice du Social Good Accelerator, a animé l'un des quatre ateliers organisés par la Commission européenne le 30 mai 2022.
Source: Thomas Brisbart

Les défis multiples pour l'écosystème
Social Economy Europe, Diesis, Euclid Network et le Social Good Accelerator ont animé séparément quatre ateliers axés sur l'entrepreneuriat social, la gestion des données, l'économie partagée des plateformes et les technologies sociales. Le Social Good Accelerator s'est concentré sur ce dernier point.

En faisant partie de ce groupe, l'association et les organisations associées avaient pour objectif d'apporter les points clés des documents sur les voies de transition aux participants. En effet, une première version du document a mis en synthèse environ 70 contributions, dont celle que le Social Good Accelerator a rédigée avec sa communauté. Ce rapport explore les domaines dans lesquels l'économie sociale devrait agir, notamment pour accélérer la transition numérique. L'idée à travers ces ateliers était d'apporter des mots simples sur des sujets complexes, réduits à un certain nombre.

Tout d'abord, le groupe a discuté ensemble de ce que l'accès à la technologie implique pour nous. Le problème lié aux outils numériques est que certaines personnes pensent qu'ils sont hors de portée, principalement en raison de barrières psychologiques, du défi des ressources, mais surtout des compétences qui y sont liées. La fracture numérique et le sentiment d'isolement numérique sont tous deux réels dans ce contexte.

Par ailleurs, avec la pandémie, il y a eu une transition brutale vers l'utilisation d'outils dont beaucoup n'avaient pas les compétences et les équipements correspondants. La résolution de ce problème est une question de moyens que les pouvoirs publics permettent de mettre en œuvre, à travers des leviers tels que les ressources économiques et la formation.

Aller vers des solutions
Quelques exemples de bonnes pratiques ont été évoqués par les participants, qui ont apporté différentes contributions intéressantes. Par exemple, certains ont identifié la nécessité de soutenir la création et le partage de chaque secteur industriel, grâce à des réglementations appropriées et adéquates. Par exemple, en Israël, l'accessibilité n'est pas seulement limitée à l'aspect physique, mais a une définition plus large dans la loi. Elle inclut le prisme numérique en son sein.

De l'autre côté du spectre, les modèles de startups sont axés sur l'hypercroissance et la mise à l'échelle. Avec un état d'esprit aussi différent, l'impact l'est aussi. En outre, il est difficile d'identifier la bonne technologie pour les besoins d'une organisation sociale. Certains outils ont cette portée à l'esprit, tels que Rogervoice.

Visual Transition pathways workshop

"Quand on travaille, toutes sortes de personnes différentes sont impliquées, et c'est un pont intéressant mais difficile à franchir", a soutenu un panéliste. Par ces mots, l'exclusion des personnes âgées dans la sphère numérique a été soulevée. Néanmoins, leur exclusion n'est pas seulement basée sur les compétences, mais aussi sur leur propre confiance et sur la conception du produit. Comme toute nouvelle technologie, le numérique est source d'exclusion s'il n'est pas conçu correctement. En d'autres termes, le numérique est synonyme de substitution, et la multimodalité en est la clé.

L'atelier a conclu que la mise en place d'un Internet décentralisé serait la clé d'un écosystème d'innovation sociale numérique efficace. En outre, l'employabilité garantit l'arrivée de nouveaux talents dans le secteur des technologies civiques. Les personnes âgées se méfient des outils numériques. Un prototypage rapide ou un design itératif est nécessaire pour continuer sur cette voie, pavée de plusieurs défis : l'accès à la technologie, l'apport de compétences ou le perfectionnement des personnes, et les défis liés aux ressources elles-mêmes.

Spreading Social Economy: with SOGA, AESIO sets an example for developing the digital social economy

ESSiser l'économie : avec SOGA, AESIO donne l'exemple pour développer l'ESS numérique

ESSiser l'économie : avec SOGA, AESIO donne l'exemple pour développer l'ESS numérique

AESIO Mutuelle est la deuxième mutuelle de France, couvrant les besoins de 2,9 millions d'adhérents sur l'ensemble du territoire en matière de complémentaire santé et de prévoyance. Nous accueillons aujourd'hui Samira Sameur pour parler d'AESIO, d'économie sociale et de transition numérique.

Présentation de Samira Sameur

Diplômée en Affaires publiques de Sciences Po Paris, Samira Sameur travaille depuis quinze ans dans les relations institutionnelles, l’animation de réseaux et le management de programmes dans l’économie sociale et solidaire.Spécialiste des affaires sociales (prévention santé, emploi, formation professionnelle), elle a notamment travaillé à l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES) pendant 8 ans où elle a piloté les stratégies d’influence et de développement au niveau régional, national et européen pour défendre les intérêts de ces employeurs. 

Cela fait aujourd’hui 2 ans que Samira a rejoint AESIO mutuelle en tant que responsable Économie sociale et solidaire. Sa mission consiste à matérialiser et renforcer l'appartenance de la mutuelle à l’ESS auprès de ses différentes parties prenantes sur des dimensions institutionnelle, sociétale et corporate.

 

Parlez-nous d’AESIO, dans quelle mesure cette mutuelle s’inscrit dans le cercle de l’économie sociale et solidaire ?

Notre appartenance à l’ESS est native car nous sommes une entreprise à but non lucratif et notre raison d’être est de permettre à nos adhérents de vivre en meilleure santéToute notre organisation est structurée autour de cette mission avec l’adhérent au cœur. Au cœur de notre gouvernance tout d’abord pour les associer dans la réponse à leurs besoins. En tant que société de personnes, nous n’avons pas d’actionnaires à rémunérer et pouvons de fait concentrer l’orientation de nos bénéfices et l’énergie de nos équipes à répondre utilement aux besoins de santé de nos adhérents.

Comment est organisée AESIO mutuelle ?

Notre mutuelle d’origine a été fondée en 1838 et nous sommes progressivement passés à l’échelle nationale en unissant les forces de plusieurs mutuelles territoriales. En tant que mutuelle de santé, notre activité est réglementée par le Code de la mutualité qui prévoit que nous développions des actions de solidarité et de l’offre de soins. D’où l’existence d’AESIO santé qui gère nos 200 établissements sanitaires, sociaux et médicosociaux qui offrent soins et services dans une logique d’accessibilité financière et territoriale à nos adhérents. Nous sommes aussi activement engagés dans les enjeux de santé publique avec plus de 1300 actions de prévention déployées par an sur des sujets comme la nutrition, la prévention de la perte d’autonomie ou des maladies cardiovasculaires.

Nous avons également une Fondation d’entreprise qui soutient des projets d’utilité sociale, orientés actuellement vers la santé mentale, thématique qui nous est parue essentielle d’adresser dans le contexte post-crise sanitaire.

Vous parlez d’ESSisation, pouvez-vous expliquer ce que cette notion recouvre ?

🔷 ESSisation, une vision économique 

L’ESSisation c’est un mouvement qu’on appelle de nos vœux. Celui d’une ESS qui s'implante dans un maximum de secteurs d’activité de notre économie pour challenger mais aussi inspirer les autres acteurs économiques vers des pratiques plus vertueuses en matière sociale et environnementale.

🔷 Un appel politique à développer l’ESS

      Adressé à la fois aux entreprises de l’ESS… C’est un appel aux entreprises de l’ESS elles-mêmes pour leur demander de renouer avec leur esprit de conquête et continuer de dénicher des besoins sociaux non pourvus, conquérir de nouvelles activités et rester à la proue de l’innovation sociale.

      …Mais aussi au monde Le message c’est aussi dire qu’au moment où on parle du monde d’après et de l’économie de demain, nous pensons que la réponse existe déjà, qu’elle s’appelle ESS et qu’elle n’est pas assez connue et reconnue. Dans nos heures où l’on parle de capitalisme raisonné, nous souhaitons rappeler que l’ESS porte en elle les ferments de ce qu’on fait aujourd’hui en matière de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) et qu’il faut poursuivre en ce sens pour montrer que social et économique ne sont pas incompatibles.

 

Pouvez-vous me parler d’un projet qu’AESIO entreprend en faveur de l’ESSisation ?

Nous avons par exemple développé la campagne “ESS relance” en partenariat avec le French Impact. L’idée était de mieux se faire rencontrer les mesures du Plan de relance et les entreprises de l’ESS dans les territoires. Cela nous est paru évident car le Plan de relance plaide pour des activités plus territorialisées et qui s’inscrivent davantage dans la transition écologique, donc naturellement ciblé vers l’ESS selon nous. On s'est toutefois rendu compte que, pour des effets de taille notamment, la plupart de ces dispositifs et des financements qui y étaient attachés n’arrivaient pas jusqu’aux entreprises de l’ESS. D’où cette campagne qui a permis de décrypter les mesures et favoriser l'information des entreprises sur le terrain via plusieurs webinaires d’informations et des mises en relation entre entrepreneurs, accompagnateurs économiques et administrations. 

En tant que chargée de développement de l’ESS, quels sont les principaux obstacles que vous constatez au développement de l’ESS ?

🔴La menace d’une confusion entre les différents modèles économiques 

En matière d’obstacles, je pense qu’il y a une communication qui nuit à la reconnaissance de l’ESS : on parle de capitalisme raisonné, d’économie à impact, de politiques RSE sans faire de distinctions. Certes c’est intéressant, c’est un mouvement dont socialement on ne peut que se féliciter, même si cela peut parfois être du social washing. Mais il faut affirmer que l’ESS est une économie intrinsèquement différente dans ses modèles car la lucrativité est encadrée pour prioriser la réponse à des problématiques d’intérêt général. En ce sens, elle doit bénéficier de dispositifs légaux et fiscaux dédiés, car les bénéfices de ces entreprises n’iront jamais dans la poche d’actionnaires mais toujours en impact positif pour le territoire (création d’emploi, richesse immatérielle…). 

C’est important d’un point de vue politique aussi de marquer cette différence auprès du citoyen et du consommateur pour qu’ils puissent faire un choix éclairé en utilisant leur pouvoir d’agir et leur pouvoir d’achat à leur escient. 

🔴Le risque du quant-à-soi

L’ESS souffre aussi d’une fragmentation qui nuit à sa compréhension par les acteurs extérieurs.Il faut que les composantes juridiques de l’ESS arrivent à se rassembler sous une même bannière our peser politiquement, avoir un discours commun qui fasse valoir en quoi l’ESS est différenciante, avec des modèles de réussite. Mais il faut aussi que l’ESS ne se replie pas sur elle-même et s’ouvre aux coopérations externesque ce soit avec les pouvoirs publics ou les acteurs lucratifs. Se positionner auprès d’autres permet de montrer la plus-value d’une ESS qui sait justement capter des publics éloignés, avoir une action très territoriale du fait de son histoire ou encore donner la capacité à une action de s’inscrire dans le temps long. En cela, nous prônons une “ESS ouverte”.

 

Dans quelle mesure l’ESS est-elle complémentaire de l’économie à impact ? 

On voit grandir le mouvement autour de l’économie à impact qui vise à mieux connecter l’entreprise à son écosystème et donc à infléchir ses externalités négatives au niveau environnemental, à être plus inclusif, c’est très bien et il n’est pas intéressant de confronter les systèmes. Mais il est important de marquer que l’ESS s’est construite à rebours, c’est-à-dire que la vocation créatrice d’une entreprise de l’ESS est de répondre à une utilité sociale et que le profit n’est pas une fin mais un moyen mis au service de cette finalité. and that profit is not an end but a means to this end.

 

En tant que chargée de développement de l’ESS, quelles évolutions avez-vous constaté ces dernières années dans le secteur ?

⚖️ Un cadre juridique renforcé depuis 2014

Le champ a été renforcé avec une loi éponyme en 2014 qui a permis de donner un cadre juridique à l’ESS, un périmètre défini et de la doter aussi bien sur champ politique que patronal d’une représentation singulière (ESS France et UDES). C’est important pour montrer que les entreprises de l’ESS produisent, emploient autrement et ont une relation à la société différente basée sur l’éthique et la solidarité. #ESSisation 😉 😉 

🟠Sur le terrain, une double contrainte pour les entreprises de l’ESS 

Sur le terrain, ces dernières années ont été complexes pour les entreprises de l’ESS. Elles ont été prises en étau par un double mouvement : avec d'une part, des entreprises lucratives qui investissent de plus en plus leurs métiers traditionnels (petite enfance, aide à domicile, activités sanitaires sociales et médico-sociales), et en parallèle un désengagement des pouvoirs publics pilotes de ces mêmes politiques sociales et qui étaient des alliés traditionnels (conseils départementaux notamment). Ce désengagement s’est manifesté par le développement de dispositifs mettant en concurrence les entreprises de l’ESS, notamment par appels à projet, alors que leur mode d’action naturel est celui de la coopération.

Personnellement, je pense que cela doit inviter l’ESS à se renouveler. Si l’ESS est concurrencée par des entreprises lucratives, elle ne doit justement pas s’interdire elle aussi d’investir des secteurs d’activité plus concurrentiels en misant sur son impact social pour se différencier auprès des consommateurs, qui sont de plus en plus soucieux des questions d’éthique. 

Selon vous, dans quelle mesure la transition numérique peut-elle aider l’économie sociale à se développer ?

La pandémie et les restrictions sociales afférentes nous ont montré que la transition numérique n’est plus une option, et que les entreprises de l’ESS doivent intégrer ce mouvement au même titre que toute autre entreprise. L’objectif est tout bonnement de manager son organisation avec son temps et de s’adapter aux pratiques des consommateurs que nous appelons « adhérents ». 

J’aimerais prendre la question à l’envers et questionner pourquoi la transition numérique gagnerait à s’appuyer sur l’ESS, qui a clairement une carte à jouer dans l’alliance entre innovation numérique et innovation sociale.

S’appuyer sur des entreprises de l’ESS pour penser le numérique et ses usages c’est d’abord mettre un garde-fou aux pratiques algorithmiques déshumanisantes qui ne mettent pas le numérique au service de l’humain mais asservit des travailleurs et des utilisateurs à des seules fins mercantiles. C’est pour ça que les entreprises de l’ESS doivent investir le digital, c’est une responsabilité également pour permettre aux publics fragiles, qu’elles ont en contact privilégié, de ne pas passer à côté des opportunités du numérique. 

 

Comment voyez-vous votre rôle au sein du Social Good Accelerator ?

Nous avons tenu à être partie prenante d’un mouvement qui fait valoir une représentation consolidée des entrepreneurs sociaux et des acteurs numériques au niveau européen. D’autre part, notre souhait est de mettre en commun les réflexions et besoins remontés par nos adhérents en termes de santé numérique au niveau européen et la façon dont cela peut impacter notre modèle social. On l’a vu avec la pandémie, la santé ne connait pas de frontière, et même si nous n’avons pas une présence internationale, il ne nous semble pas trop tôt pour investir ces sujets dans une approche prospective.

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Affaires publiques et Communication
Lille, France
‘It was a successful experience’, Social Economy Europe’s view on the European Social Economy Summit.

"Une expérience réussie", le point de vue de Social Economy Europe sur le Sommet européen de l'économie sociale.

“Ce fut une expérience réussie”, Social Economy Europe à propos du sommet européen de l'économie sociale.

Le sommet européen de l'économie sociale et solidaire a rassemblé près de 2000 participants le 5 et 6 mai 2022 à Strasbourg. Organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne avec le soutien de l’Eurométropole de Strasbourg, l’objectif était de discuter de place de l'économie sociale dans l'Union européenne et de son avenir autour de conférences, d’ateliers et de rencontres.

Le Social Good Accelerator, membre du comité de pilotage de l’évènement, était présent et a contribué à la promotion et diffusion de ses idées à savoir la sensibilisation sur la nécessaire transition numérique de l’économie sociale et solidaire (ESS) par le biais de deux ateliers et d’une conférence.

Notre membre, Social Economy Europe, membre également du comité de pilotage de l’évènement a participé à ce sommet par le biais de nombreux ateliers et conférences.

Cette interview avec Victor Meseguer, Directeur au sein de Social Economy Europe, a pour but d’enrichir le retour d’expérience sur ce sommet européen majeur pour l'économie sociale.

Du côté de Social Economy Europe, comment vous êtes-vous préparé à cet évènement ?

La préparation de l’événement a débuté en juin 2021. La première réunion a eu lieu avec Pierre Roth et Sandra Guilmin à Bruxelles à l’époque où ils étaient en train d’explorer les différentes options de financement du sommet européen de l’ESS (ci-après “Conférence”). À cette époque, on savait déjà que la Présidence française du Conseil de l’Union européenne allait se tenir donc on espérait une forte présence de la Présidence française mais aussi une forte présence de la Commission européenne qui était présente à travers des ressources humaines et des représentants politiques. En juillet 2021, l’équipe de Social Economy Europe (SEE) s’est déplacée à Strasbourg avec les présidents et co-présidents de l’intergroupe économie sociale du Parlement européen pour avoir une réunion avec la maire de Strasbourg. Les échanges ont porté sur les attentes liées à la Conférence.

Cette Conférence était attendue comme la grande Conférence européenne de l’économie sociale en 2022. On peut aussi dire qu’il y a eu une sorte de passation de légitimité à la fin du sommet de l’ESS de Mannheim en 2021.

A partir de là, la façon de travailler a été similaire à celle du SOGA notamment par le biais de réunions pour co-construire l'événement. La valeur ajoutée de SEE a également été similaire à celle du SOGA. Nous avons eu pour but de créer des ponts entre les acteurs, de s’assurer que la Conférence ait une dimension européenne, qu’elle réponde bien aux intérêts des acteurs de l’économie sociale. Notre valeur ajoutée comme réseau est notre capacité à mobiliser des personnes, réseaux et organisations partout en Europe.

Aussi, du côté de SEE, nous avons organisé notre assemblée générale à Strasbourg, la veille de la Conférence, ce qui a permis de mobiliser la plupart de nos membres. 

Du côté de SEE, comment se sont déroulés les ateliers ? Notamment celui sur transition pathways, qu’en retenir ?

C’était un atelier intéressant. On a mobilisé entre 30 et 50 personnes. Il y avait dans la salle des acteurs clés de l’économie sociale : à la fois des grands réseaux européens, par exemple Coopérative Europe, Philea, ESS France Outremer et d'autres. Nous avons aussi réussi à mobiliser deux acteurs fortement mobilisés pour l’économie sociale dans les territoires : la région de Bruxelles et la région de Navarre au Nord de l’Espagne. 

"C'était une expérience réussie", une première possibilité de faire de la pédagogie sur un sujet qui est difficile à comprendre, non qu’il soit difficile en tant que tel, mais c’est surtout la terminologie, l’argot qui peut poser problème. Lorsque l’on parle de transition pathways pour l’économie sociale, on parle d’un grand plan stratégique où tout le monde doit être partie prenante et exprimer ses attentes et ses besoins. Sur ce dernier point, il y a un problème de connexion avec la réalité. Donc cet atelier a été une étape pour commencer à expliquer l’exercice qu’on est en train de faire et son importance. 

Aussi, nous avons recueilli des informations intéressantes. D’abord, le problème avec le transition pathways, c’est que l’on a beaucoup accès à des experts généralistes, à des gens qui connaissent très bien le sujet “économie sociale” dans son entièreté. Mais il est difficile de trouver des gens avec une expertise sur la transition verte et la transition digitale.Il y a un second problème. On ne capture pas l’ensemble de la réalité de l'économie sociale. Il faut capturer l’ensemble de la réalité de l’économie sociale qui est beaucoup plus large. Le Social Good Accelerator a un rôle clé à jouer sur ce point pour faire participer son réseau. 

Vous aviez un stand partagé avec ESS France et la CRESS Grand Est. Quelles ont été les interactions avec le public ?

Nous avons eu pas mal de personnes de milieu très divers qui sont passées notamment la représentante d'une association grecque, un journaliste d’Euractiv par exemple. Beaucoup d'entre eux ont demandé des informations sur l'économie sociale et des informations pour nous rejoindre.  

Juan Antonio Pedreño présente la vision de Social Economy Europe pour l'avenir du secteur sur le continent, à Strasbourg.

Crédit photo : Social Economy Europe

L’économie sociale, le futur de l’Europe : c’était là le nom de ce forum. Que retenir de ce sommet pour le futur de l’ESS ?

On peut retenir ces mots-clés : alliance, changement d’échelle, grands objectifs macro économiques. Notre objectif est en effet de passer de 6.3% de l’emploi en matière d’ESS en Europe (soit 13,6M d’emploi) à 10% (soit plus de 22M d’emploi) en 2030 à l’horizon du plan d’action.

"Le plan d’action pour l’économie sociale est notre fenêtre d’opportunité pour grandir."

Ce n’est pas grandir pour grandir, ce n’est pas grandir pour plus d’argent mais c’est grandir pour créer plus d’emploi de qualité en Europe, pour créer plus d’insertion pour des collectifs défavorisés et/ou en risque d'exclusion sociale, pour créer plus d’innovation sociale, environnementale et technologique et pour être le grand acteur en Europe des transitions digitales, vertes et justes.Pour grandir, il faut se rencontrer et se connaître. Il faut construire plus d’alliance à l’échelle européenne en partant du local. On a, à ce sujet, une grosse fenêtre d’opportunité à notre table avec le plan européen de l’économie sociale.

Êtes-vous satisfait de ce sommet ?

On est très satisfait car il y avait 2000 personnes inscrites. Il y avait quand même un risque que ce soit très francophone, je ne pense pas que ça ait été le cas. J’ai vu es gens de partout en Europe : de la Lituanie, de l’Ukraine, de la Lettonie, de la Pologne, de la Roumanie, de l’Irlande.

On constate aussi que tout est en place pour sauter. C’est l’image du trampoline. Pour sauter, il faut beaucoup de coopération et d’alliances. Le principe de l’économie sociale est la coopération mais on peut beaucoup mieux faire sur ce terrain.

Quelles sont les prochaines étapes pour Social Economy Europe ?

Les prochaines étapes sont de continuer à grandir. Nous avons récemment acceuilli deux nouveaux membres, un membre ukrainien et un membre polonais. Nous sommes la voix des 2,8M d’organisation de l’économie sociale en Europe. On vise à représenter des réseaux européens mais aussi paneuropéen.

Nous avons 2 autres objectifs clés qui vont arriver rapidement. Avant l’été, nous souhaitons rédiger un policy paper sur la mise en œuvre du plan d’action avec des propositions concrètes. Depuis 2014, on a fait deux propositions de plan d’action. Par exemple, nous avons demandé la plateforme unique sur l’économie sociale, que la Commission européenne a accepté. Mais aujourd’hui il faut aller plus loin et dire ce qu’on veut exactement à travers cette plateforme. Le nouveau policy paper portera sur ce sujet. En parallèle, nous engageons un processus de réflexion stratégique pour consolider l’organisation.

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Affaires publiques et Communication
Lille, France
Strasbourg: a second successful European summit on Social Economy

Strasbourg : un succès pour le deuxième sommet européen de l'économie sociale

Strasbourg : un succès pour le deuxième sommet européen de l'économie sociale

Almost one year after the Mannheim summit, the actors of the Social Economy met on 5 and 6 May in Strasbourg. The European Social Economy summit organised in the framework of the French presidency of the Council of the European Union and with the support of the Eurometropolis of Strasbourg.

L'objectif était de discuter de la place de l'économie sociale dans l'Union européenne et de son avenir. Pendant ces deux jours, de nombreux ateliers et conférences ont été organisés, rassemblant près de 2000 participants de 14 pays européens. Ce fut l'occasion de présenter ces idées et de rencontrer les acteurs pour coopérer sur des projets futurs.

Le Social Good Accelerator a eu la chance de coorganiser avec ses partenaires 2 ateliers et une conférence autour des communs et de la ou des transitions numériques et sociales. Retour sur ces deux jours d'échanges et d'idées sur l'économie sociale et l'Europe de demain.

Numérique, valeur ajoutée sociale et initiatives concrètes

Built with ConcertES, UNIPSO et Cooperatives EU, a first workshop aimed at providing a collective answer to the question: "Comment renforcer l'économie sociale grâce au numérique ?" Les contributions concrètes du numérique à l'économie sociale ont été discutées. Les participants, intégrés à la conversation, avaient pour rôle de concrétiser la réflexion. Après une présentation commune et une validation de la problématique, les organisateurs ont présenté des projets inspirants et leur vision commune.

 

Trois exemples d'autonomisation numérique de l'économie sociale

1/ Unipso and ConcertES have set up the DigitalEES project. Ce projet permet d'accompagner concrètement les entreprises dans leur transformation numérique. L'une des premières actions consiste à sensibiliser les entreprises de l'économie sociale aux enjeux du numérique et à partager les expériences. Ensuite, une méthodologie spécifique de transformation numérique est proposée à l'entreprise d'économie sociale en fonction des résultats de l'évaluation de sa maturité technologique. Enfin, un accompagnement personnalisé est proposé par des spécialistes. Tout au long du processus, des opportunités de financement sont proposées car l'un des problèmes de l'économie sociale est sa difficulté à trouver des sources de financement.

2/ Le Social Good Accelerator a ensuite eu l'occasion de présenter la Social Tech Academy. Ce projet européen, créé en partenariat avec Pour La Solidarité, EGInA SRL et Fundacion Esplai, vise à créer une plateforme de ressources pour les métiers numériques de l'économie sociale. Cette plateforme, qui sera lancée en 2023, proposera, entre autres, des interviews de professionnels, des webinaires, des offres d'emploi et de formation et divers autres outils pour s'orienter vers les métiers de la Social Tech.

3/ Enfin, Cooperatives Europe a présenté son initiative Coopedia. Coopedia est un moteur de recherche collaboratif qui rassemble un large éventail de ressources pédagogiques en différentes langues sur l'entrepreneuriat coopératif. Ce projet peut être décrit comme un "bien commun numérique" (une ressource numérique appartenant à tous) car le code est open source, ce qui signifie qu'il peut être récupéré et utilisé par tous.

Une fois ces projets inspirants présentés, les opportunités et les contraintes de la transformation numérique des organisations de l'économie sociale ont été exposées.

Intelligence collective et réflexions sur la transformation numérique de l'économie sociale

Le but du jeu : chaque participante ou participant écrit ses idées sur des post-its qui sont collés sur un tableau, elle ou il les présente, les met en débat et le public les enrichit pour arriver à une réponse commune.

Les idées qui ont émergé étaient aussi variées que pertinentes. L'auditoire a notamment pu identifier un certain nombre d'opportunités possibles grâce à la technologie numérique :

🟢 Le numérique permet à l'économie sociale de mutualiser ses pratiques et de faire des économies d'échelle.

🟢 Le numérique permet de partager les projets avec le plus grand nombre en faisant tomber les barrières territoriales et linguistiques (la barrière de la langue étant en partie résolue par des traducteurs comme Deepl). 

🟢 La pratique collaborative de l'économie sociale est très proche de la pratique de l'open source, qui est une opportunité de développer un internet alternatif.

Ensuite, les menaces et les faiblesses du numérique ont été soulignées :

🔴 Manque de financement.

🔴 Le marketing numérique est moins développé dans les entreprises de l'économie sociale que dans les entreprises traditionnelles, alors qu'il est tout aussi important. 

🔴 Le langage technique et la philosophie de l'open source entraînent le syndrome de l'imposteur, ce qui nuit à sa démocratisation. 

Pour améliorer cette situation, plusieurs pistes ont été évoquées :
👉Financer l'innovation pour redistribuer et financer la recherche et le développement pour développer de nouveaux outils.
👉Créer une crypto-monnaie d'économie sociale où tous les bénéfices seraient reversés à des causes sociales.
👉Financer le design des organisations de l'économie sociale grâce à un fonds destiné à mieux concevoir les interfaces de l'économie sociale.
👉Faire de l'éducation numérique une priorité
👉Rendre la technologie numérique accessible aux personnes vulnérables
👉Décentraliser les technologies
👉Réduire le fossé entre l'open source et les décideurs grâce à des interprètes qui traduisent le langage technique
👉Imposer une date d'expiration sur les données pour mieux protéger l'environnement et les personnes
👉Encourager le partage des ressources

Au sujet de la la question de la contribution de l'économie sociale au numérique, l'idée principale qui est ressortie des discussions est que l'économie sociale apporte une perspective différente au numérique. Elle dispose d'une philosophie différente qui se concentre d'abord sur les personnes. Lier le numérique à l'économie sociale permet de proposer un numérique alternatif, plus proche de l'idée de base d'Internet, centré sur le partage et la coopération.

Digital commons and collaborative platforms

The workshop on digital commons brought together Jeanne Bretécher (President, Social Good Accelerator); Diana Dovgan (Secretary General, CECOP); Corinne Vercher-Chaptal (Teacher and researcher, Coop des Communs, Université Sorbonne Paris Nord) and Thierry Perrin (Confédération Générale des SCOP et des SCIC). This workshop, moderated by Sarah de Heusch (Smart Belgium), was an opportunity to review the links between commons and collaborative and cooperative platforms.

This workshop served as a bridge to the previous day’s workshop on concrete social digital initiatives. In addition, the DigitalEES project was presented as a tool to support the social economy in an organisational transition. Other points were then raised and linked, whether it was the conditions of platform workers or the European reference framework of basic digital skills (DigComp 2.2). At the heart of these examples, the aim is to use the digital commons intelligently to demonstrate impact.

In this respect, the Transition Pathways initiative was discussed. This open consultation aimed to draw the contours of environmental and digital transitions in the framework of the European objectives for 2050. The place reserved for the social economy must be significant, while ensuring that the European model is competitive, democratic and alternative to the large purely profit-making economic models.

Numérique, valeur ajoutée sociale et initiatives concrètes

Construit avec ConcertES, UNIPSO et Cooperatives EU, un premier atelier visait à apporter une réponse collective à la question : " comment renforcer l'ESS grâce au numérique ? Les apports concrets du numérique pour l'ESS ont été discutés. Les participants, intégrés à la conversation, avaient pour rôle de faire aboutir la réflexion.

Après une présentation commune et la validation de la problématique, les organisateurs ont présenté des projets inspirants et leur vision commune.

Trois exemples de montée en compétence numérique de l'économie sociale

Unipso et ConcertES ont mis en place le projet DigitalEES. Ce projet permet d'accompagner concrètement les entreprises dans leur transformation numérique. Une des premières actions consiste à sensibiliser les entreprises de l'économie sociale aux enjeux du numérique et à partager les expériences. Ensuite, une méthodologie spécifique de transformation numérique est proposée à l'entreprise de l'ESS en fonction des résultats de l'évaluation de sa maturité technologique. Enfin, un accompagnement personnalisé est proposé par des spécialistes. Tout au long du parcours, des opportunités de financement sont proposées car l'une des problématiques de l'économie sociale est sa difficulté à trouver des sources de financement.

Le Social Good Accelerator a ensuite eu l'occasion de présenter la Social Tech Academy. Ce projet européen, créé en partenariat avec Pour la Solidarité, Egina SRL et Fundacion Esplai, vise à créer une plateforme de ressources pour les métiers du numérique de l'ESS. Cette plateforme, qui sera lancée en 2023, proposera, entre autres, des interviews de professionnels, des webinaires, des offres d'emploi et de formation et divers autres outils pour aider à trouver sa voie dans les métiers de la Social Tech.

Enfin, Cooperatives Europe a présenté son initiative Coopedia. Coopedia est un moteur de recherche collaboratif qui rassemble un large éventail de ressources pédagogiques en différentes langues sur l'entrepreneuriat coopératif. Ce projet peut être décrit comme un "bien commun numérique" (une ressource numérique appartenant à tous) car le code est open source, ce qui signifie qu'il peut être récupéré et utilisé par tout le monde.

Une fois ces projets inspirants présentés, les opportunités et les contraintes de la transformation numérique des organisations de l'économie sociale l'ont également été.

About the authors

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
La MedNum, “a singular structure” for digital inclusion

La Mednum, « une structure singulière » pour l’inclusion numérique

La Mednum, « une structure singulière » pour l’inclusion numérique

Le 15 mars 2022, Guilhem Pradalié, Directeur Général de la MedNum, membre du Social good accelerator, nous a accordé un entretien au cours duquel il revient sur ce qu'est la MedNum, quels sont ses projets, défis et son rôle au sein du SOGA.

Guilhem Pradalié
Directeur Général de La MedNum

Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?

Issu d’une formation économique et d’un master de Sciences Po Paris, j’ai un parcours d’une dizaine d'années dans la mutualité, au sein de la Mutuelle générale de l'Éducation nationale (MGEN). J’ai travaillé sur différents programmes numériques et innovations puis à la direction stratégie du groupe.

J’ai ensuite été conseiller du Président, chargé des questions économiques et financières, de la stratégie et des engagements numériques jusqu’en septembre 2021. J’ai rejoint la Mednum en tant que Directeur général en octobre 2021. Attaché aux questions d’inclusion et de médiation numériques, je mobilise les équipes de la coopérative pour faciliter et amplifier l’action vertueuse des sociétaires de la MedNum dans tous les territoires.

Qu’est-ce que la MedNum ?

La MedNum est une structure singulière. En effet, il s’agit d’une coopérative (NDLR Société coopérative d’intérêt collectif, soit une SCIC) qui rassemble des sociétaires très divers, tous acteurs de l’inclusion numérique. Elle remplit des missions de représentation et de structuration d’un secteur tout en menant des activités “projet” et “conseil” autour de l’industrialisation de solutions d’inclusion numérique. Nous travaillons ainsi avec nos sociétaires à la création de projets nationaux. L’objectif est de faire grandir le secteur tout en portant la voix de ses acteurs.

Qui compose la MedNum ?

L'équipe est composée d’une quinzaine de salariés. Dernièrement, nous avons opéré une réorganisation des activités autour de 3 directions : une direction étude et plaidoyer, une direction projet qui est transversale et une direction finance et services aux sociétaires qui devrait voir le jour à la fin du 1er semestre. La direction générale porte enfin les pôles communication et vie coopérative, essentiels à la bonne animation de nos réseaux et la mise en lumière des actions de nos sociétaires.

Mais la MedNum est composée de parties prenantes très diverses : plus de 100 sociétaires, des collectivités territoriales, l’État, les acteurs économiques et d’autres types d’acteurs comme des personnes physiques, des acteurs de la médiation numérique qui portent ensemble, au-delà de l’enjeu social, les valeurs du libre, des communs… bref, d’un numérique au service de l’intérêt général.

En parlant des valeurs, quelles sont celles de la MedNum ?

Nous avons avant tout un attachement à la chose commune et à l’intérêt général. Cela se traduit dans la forme même de notre coopérative et dans son fonctionnement. Nous intervenons plus largement sur l’ensemble des sujets en développant l’idée d’un numérique responsable et accessible à tous (santé, territoires, éducation, accueil des réfugiés, culture…). Nous sommes évidemment très attachés à la culture de l’internet libre et des communs, comme bon nombre de nos sociétaires.

Vous mettez ces valeurs en œuvre notamment à travers les projets que vous réalisez. Lequel de ces projets vous rend le plus fier ?

Difficile de choisir tant les projets sont tous importants ! Mais je dirais, en raison du contexte actuel de la guerre en Ukraine, que “refugiés.info” est celui qui me rend le plus fier. Les équipes s’y sont engagées personnellement, en mettant toutes leurs compétences à son service. Il y a un gros investissement humain sur ce projet qui opère, en ce moment, la plateforme officielle du gouvernement pour la mise en relation des français voulant apporter leur aide pour l’hébergement avec des associations et les personnes en exprimant le besoin.

En quoi le projet Réfugiés.info consiste-t-il ?

In “normal” times, it is an information portal, contributory and open-source, co-developed with the Interministerial Delegation for the Reception and Integration of Refugees, which provides simple and translated information to refugees and their carers.

This project helps refugees to find an initiative, a training adapted to their situation, to understand the administrative procedures or to consult the directory to find an association.

This platform works like Wikipedia: everyone can contribute by writing or translating practical information.

Si vous deviez résumer les principaux enjeux de la MedNum actuellement quels seraient-il ?

D’abord ce serait réussir à faire entendre la voix de nos sociétaires lors des différentes élections à venir, présidentielles et législatives. Nous avons de gros objectifs autour des projets data cette année, mais également autour du lancement d’une version 2 des plateformes téléphoniques d’aide et d’accompagnement aux usages du numérique du quotidien.

 
 

Les élections présidentielles arrivent bientôt en France. Vous avez d’ailleurs publié vos propositions pour l’élection présidentielle de 2022. À ce sujet, à quel problème répondez-vous et quelles solutions préconisez-vous ? 

En France, plus de 14 millions de personnes seraient en situation de fragilité numérique, c’est-à-dire éloignées, non équipées et/ou en grande difficulté avec les différents usages du numérique. C’est à ce problème de justice sociale que nous répondons.

Nous préconisons des actions sur 4 thématiques importantes pour nos sociétaires : l’éducation, l’emploi et le pouvoir d’achat, la santé et l’environnement.

Nous insistons avant tout sur la nécessité de créer une véritable filière professionnelle de la médiation numérique, par exemple en travaillant sur la stabilité des financements aux structures de l’inclusion numérique, d’offrir des services numériques accessibles à tous et partout et de promouvoir un numérique d’intérêt général, libre, ouvert, universel et collectif.

En matière d’éducation, nous proposons de faire de l’éducation numérique une priorité dans l’enseignement, du primaire au supérieur, pour former les citoyens éclairés de demain, et d’outiller, de sensibiliser et de former les professionnels de l’éducation et de l’accompagnement social. Mais également d’affirmer les complémentarités entre médiation et éducation numérique tout en donnant une attention spécifique aux publics particulièrement éloignés.

Sur les questions d’emploi et de pouvoir d’achat, nous oeuvrons pour intensifier les efforts de formation et d’accompagnement au numérique pour les jeunes et les demandeurs d’emploi ; pour faire de l’entreprise un véritable lieu d’apprentissage du numérique ; pour accompagner les petites structures dans leur transformation numérique et pour faire du numérique un accélérateur de pouvoir d’achat des citoyens. Nous défendons, par exemple, la mise en œuvre d’un réel “tarif social internet” pour les ménages modestes.

En matière de santé, enfin, la MedNum propose d'agir au plus près des personnes en situation de fragilité pour leur garantir un accès aux informations et aux soins, de renforcer la dynamique d’acculturation entre la médiation numérique et le monde de la santé et de créer les conditions de la confiance des usagers dans l'utilisation du numérique en santé.

Enfin, quels sont vos liens et vos attentes vis-à-vis du Social Good Accelerator ?

La MedNum est membre du Social Good Accelerator depuis deux ans. Nous sommes partenaires du projet Social Tech Academy, qui explore les compétences numériques de l'ESS pour créer un portail d'information, et membres du groupe de travail European Public Affairs.

Pour de nombreuses personnes, les questions européennes semblent encore lointaines, mais nous sommes convaincus que la gestion de projets de cette envergure est efficace, tant en termes de partage de bonnes pratiques avec nos voisins que de stimulation de développements politiques intéressants pour le secteur de l'économie sociale et l'inclusion numérique en particulier.

Faire partie du Social Good Accelerator nous permet de disposer d'un environnement commun pour exprimer nos attentes et mettre en commun les moyens de les réaliser. Cette démarche s'inscrit dans le prolongement direct de la manière dont nous travaillons avec nos membres et est particulièrement en phase avec nos valeurs.

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Affaires publiques et Communication
Lille, France
Open letter: the necessary digital transition of the social economy

Open letter: the necessary digital transition of the social economy

Lettre ouverte : Ancrer l’économie sociale et solidaire dans son futur numérique

En février 2022, le Social Good Accelerator et ses 70 membres ont maintenu leur vision dans leur lettre ouverte. Un monde meilleur ne peut être réalisé qu'avec le soutien total de l'économie sociale, qui doit également être numérisée. C'est ainsi que l'association définit le rôle clé de la transition numérique de l'économie sociale pour résoudre les problèmes sociaux avec tout son potentiel.

G7 leaders
En 2018, Jeanne Bretécher et Steven Bertal ont fondé le Social Good Accelerator pour rapprocher les secteurs du numérique et de l'économie sociale
Source: Social Good Accelerator

Notre vision : Inciter les acteurs de l’innovation technologique à développer et collaborer avec ceux de l’innovation sociale en Europe

Il y a 4 ans, l’association Social Good Accelerator (SOGA EU) est née en France d’un double constat : d’une part, la transition numérique des organisations de l’ESS en Europe est laissée pour compte par les politiques publiques et les financeurs, et d’autre part, les modèles numériques de l’ESS rencontrent de trop nombreux freins à leur développement.

Ses 70 membres souhaitent défendre ensemble la vision d’une ESS numérique (Social Tech) et européenne, axée sur « les communs numériques », durables et disponibles pour tous, et faire reconnaître les organisations de l'ESS comme actrices de la transition technologique.

Les travaux du SOGA EU visent à informer les acteurs de l'ESS et les décideurs des réponses novatrices proposées pour atténuer la fracture numérique, l'uberisation, les dérives des plateformes et favoriser l'équité des personnes éloignées de l'emploi, discriminées dans les parcours de formation et de reconversion.

Les enjeux : vers un modèle numérique collaboratif et responsable pour l’économie de demain  

Dans le cadre du Plan d’action européen pour l’ESS, sur lequel le SOGA, a travaillé et surtout de la nécessité de voir émerger des idées nouvelles pour renforcer les capacités résilientes de toutes et tous, l’ESS a nécessairement un rôle à jouer.

Cependant, comme l'a montré notre étude - " Coopération entre les acteurs de l'utilité sociale et de la technologie en Europe " - la plupart des organisations de l'économie sociale - quel que soit leur statut - rencontrent dans leur développement des obstacles similaires à ceux des très petites entreprises, avec des difficultés supplémentaires liées à leur manque de rentabilité, au financement de projets au détriment des structures, et au manque d'organisation sectorielle sur ces questions.

Pour répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain, le SOGA pense que la transition numérique peut être une chance de faire enfin changer d’échelle l’ESS européenne, sous conditions de créer de réelles alternatives et de nouvelles opportunités économiques, sociales,et environnementales. Pour actionner ce levier, le SOGA impulse la promotion et le développement de la médiation numérique, de l’UX design ou encore de la donnée ouverte.

Nos actions : L’urgence d’accélérer une transition numérique de l'ESS à son image en Europe  

Pour remédier au statu quo dans ce domaine, le SOGA EU est parvenu à :

  • publier une étude européenne sur les coopérations entre acteurs de l'ESS et du numérique.
  • conduire des actions de plaidoyer au niveau national et européen.
  • lancer la première cartographie de la Social Tech en Europe et bientôt présenter la première plateforme européenne d'information et d'orientation avec les métiers associés (avec un soutien du fonds européen Erasmus+).

Presentation study 2020
L'équipe du Social Good Accelerator a présenté ses travaux de recherche à la DG Grow, à Bruxelles, en janvier 2020
Source: Social Good Accelerator

Depuis 2018, les médias, les politiques publiques et la vision des financeurs ont évolué vers :

  • une prise de conscience du secteur ESS sur son retard et ses difficultés en termes de transition numérique - particulièrement mises en lumière par la crise sanitaire.
  • une prise en considération des besoins territoriaux en matière de médiation numérique pour préserver l'égalité territoriale et l'accès aux droits fondamentaux.
  • une nécessité de corréler transition écologique et numérique pour décarboner l’économie.
  • la constatation de l’efficacité de certaines réponses numériques citoyennes pendant la crise sanitaire, car elles demeurent.
euses OECD conference
Le plan d'action européen en faveur de l'Economie Sociale et sa présentation furent un moment pivot pour le secteur
Source: Commission européenne

Nos propositions : donner à l’ESS les outils pour une transition numérique réussie

Assurer une égalité des chances effective et des droits à la transformation numérique 

Le manque de formation de talents numériques est latent y compris dans l’ESS. C’est la raison pour laquelle il faut qu’une impulsion vienne des pouvoirs publics pour promouvoir l’accompagnement à la transformation numérique d’organisations qui sont à la fois des acteurs économiques mais aussi des intermédiaires vers les populations les plus fragiles. A ce titre, le plan d'action européen pour l’Economie Sociale comporte un volet numérique. Les recommandations contenues donnent des leviers d’actions aux instances décisionnelles pour agir dans le sens de ces deux secteurs. La France et l’Europe doivent montrer l’exemple et promouvoir des politiques ambitieuses pour soutenir cette mutation d’intérêt général.

Développer des compétences numériques : citoyenneté numérique et nouveaux métiers. 

Alors que près de 85% des métiers qui seront exercés en 2030 n’existent probablement pas encore, il semble essentiel de former progressivement la population active aux transformations de l’économie, de plus en plus numérique et sociale. 

Le SOGA a imaginé avec trois partenaires européens un parcours de formation par étapes à travers le projet Social Tech Academy . L’idée est ici de développer les compétences numériques par la mise en commun de ressources sur des formations existantes dans ces domaines. L’accent mis sur une plateforme ressources vise à permettre la transformation numérique de l’UE, qui a pour ambition de former 80% de la population de l’Union aux compétences numériques de base d’ici à 2030.

Débrider les financements pour l’innovation numérique des organisations de l’ESS et le développement de nouveaux modèles

Au travers d’actions européennes et d'une réflexion prospective, le SOGA œuvre à la création de passerelles entre les actions locales et les politiques européennes grâce à un cadre de collaboration commun. 

Néanmoins, elles nécessitent un soutien fiscal, normatif ou encore financier et une mobilisation continue pour arriver à la promotion de modèles alternatifs. 

En attendant, le SOGA souhaite explorer davantage les potentialités de coopération entre les acteurs de l’ESS et ceux du numérique en Europe. Les possibilités sont nombreuses pour parvenir à une innovation croisée c’est à dire numérique sociale et durable : mise en place d’un modèle européen de clusters social tech,prmotion des collaborations de projets entre l’ESS et les PME innovantes, ou encore un ambitieux programme de développement européen des technologies et banques de données sous licences ouvertes et libres. Nous demandons de faciliter l’accès aux financements de nouveaux modèles conjuguant transition numérique et ESS.

SOGA team flags Lisbon
En 2018, les membres pionniers du Social Good Accelerator ont organisé le Social Innovation Village lors du Web Summit à Lisbonne
Source: Social Good Accelerator

Coopération et communs numériques : suite et rendez-vous à venir
Dans le cadre du Plan d’action européen pour l’ESS, sur lequel le SOGA, a travaillé et surtout de la nécessité de voir émerger des idées nouvelles pour renforcer les capacités résilientes de toutes et tous, l’ESS a nécessairement un rôle à jouer.

Sous l’impulsion de la France, la communauté du Social Good Accelerator, et plus globalement les structures de l’ESS de toute l’Europe ont l’espoir de voir les questions de :

                                      • transformation numérique inclusif et équitable sur les territoires
                                      • promotion de modèles coopératifs alternatifs
                                      • montée en compétences numériques

L’importance du secteur en France favorise sa promotion. Les bienfaits de ce modèle économique et social soutenable doivent être développés par la présidence française du Conseil de l’Union européenne dans la continuité du plan d’action sur l’ESS, présenté le 16 décembre 2021 par la Commission européenne. L’heure est venue d’ancrer l’ESS dans sa version 2.0 pour une meilleure résilience et une pleine inclusion de tous les publics.

Le SOGA compte sur cet élan pour continuer à affirmer que la donnée ouverte et le caractère social et numérique de l’économie portent en eux un modèle européen en devenir. Pour témoigner une fois de plus de l'importance d'un débat public sain et du rôle central des communautés épistémiques comme la nôtre, rendez-vous en 2022 à Strasbourg à l'occasion de la Conférence sur l'Economie Sociale, et pour la Social Good Week Europe qui valorisera l’écosystème de l’ESS numérique entre Paris, Lisbonne et Bruxelles.

Un article écrit par

Le Social Good Accelerator et ses membres
jeanne(at)socialgoodaccelerator.eu

Lettre ouverte – Ancrer l’ESS dans son avenir numérique

Lettre ouverte – Ancrer l’économie sociale et solidaire dans son avenir numérique

février 2022 - Social Good Accelerator et ses 70 membres

Contexte

En février 2022, le Social Good Accelerator (SOGA) et ses 70 membres ont souhaité réaffirmer leur vision : un monde plus juste et durable ne peut se construire qu’avec le plein soutien de l’économie sociale et solidaire (ESS).
Encore faut-il que cette économie soit pleinement numérisée, afin de jouer tout son rôle dans la résolution des défis sociaux et environnementaux.

    Nos constats

    Créée en 2018, l’association est née d’un double constat :

    • la transition numérique des organisations de l’ESS est encore largement ignorée par les politiques publiques et les financeurs,

    • les modèles numériques alternatifs portés par l’ESS rencontrent trop d’obstacles à leur développement.

    Nos 70 membres défendent ensemble une vision d’économie sociale numérique européenne (Social Tech) fondée sur :

    • les communs numériques,

    • la durabilité,

    • l’accessibilité pour toutes et tous.

    Nous demandons la reconnaissance pleine et entière des organisations de l’ESS comme acteurs de la transition technologique.

      Les défis à relever

      L’ESS européenne fait face à des difficultés structurelles :

      • financement de projets au détriment du renforcement des structures,

      • manque de ressources humaines et de compétences numériques,

      • obstacles similaires à ceux des très petites entreprises, aggravés par l’absence de but lucratif.

      Pourtant, la transition numérique peut être une opportunité d’essaimage, d’innovation et de montée en puissance de l’ESS à l’échelle européenne. Encore faut-il créer de véritables alternatives et ouvrir de nouvelles perspectives économiques, sociales et environnementales.

      Nos propositions

      1. Garantir l’égalité des droits dans la transformation numérique

      Il est urgent de soutenir les structures de l’ESS dans leur transition digitale. Les pouvoirs publics doivent impulser une politique ambitieuse afin de donner à ces acteurs, qui accompagnent aussi les publics vulnérables, les moyens de se transformer.

      2. Développer les compétences numériques

      Près de 85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore. L’ESS doit s’y préparer en formant progressivement salariés, bénévoles et publics accompagnés aux compétences numériques.
      Avec nos partenaires européens, nous développons des programmes de formation et une plateforme de ressources partagée via le projet Social Tech Academy.

      3. Libérer des financements pour l’innovation numérique sociale

      De nouveaux modèles alliant ESS et numérique doivent être soutenus fiscalement, réglementairement et financièrement.
      Nous plaidons pour :

      • un programme européen ambitieux de soutien aux technologies libres et ouvertes,

      • la création de clusters Social Tech européens,

      • la coopération entre ESS, PME innovantes et acteurs du numérique éthique.

      Nos actions déjà engagées

      Depuis 2018, le SOGA et ses membres ont :

      • publié une étude européenne sur la coopération entre ESS et acteurs Tech,

      • mené des actions de plaidoyer national et européen,

      • lancé la première cartographie européenne de la Social Tech,

      • initié le développement d’une plateforme d’orientation et d’information financée par Erasmus+.

      Ces efforts ont contribué à :

      • renforcer la prise de conscience des retards numériques de l’ESS,

      • valoriser la médiation numérique comme outil d’égalité territoriale,

      • corréler transition numérique et transition écologique,

      • démontrer la pertinence des solutions citoyennes issues du numérique libre.

      Un momentum européen à saisir

      Avec le Plan d’action européen pour l’économie sociale (2021–2030) et la Présidence française du Conseil de l’UE, une fenêtre historique s’ouvre.
      Nous appelons les décideurs à :

      • promouvoir une transition numérique inclusive et équitable,

      • soutenir les modèles coopératifs et alternatifs,

      • renforcer le développement des compétences numériques citoyennes.

      L’ESS numérique doit être ancrée dès aujourd’hui dans les politiques européennes pour garantir résilience, innovation et justice sociale.

        Pourquoi le Social Good Accelerator a-t-il publié une lettre ouverte en février 2022 ?

        Le SOGA et ses 70 membres ont voulu rappeler que l’économie sociale et solidaire (ESS) doit être pleinement intégrée dans la transition numérique européenne, afin de jouer son rôle clé dans la résolution des défis sociaux et environnementaux.

        Quels sont les principaux constats du Social Good Accelerator ?

        Deux constats majeurs : la transition numérique des structures de l’ESS est largement ignorée par les politiques publiques, et les modèles numériques alternatifs portés par l’ESS rencontrent trop d’obstacles pour se développer.

        Quelles propositions concrètes formule le SOGA ?

        La lettre ouverte avance trois priorités :

        • garantir l’égalité des droits et des opportunités dans la transformation numérique,

        • développer les compétences numériques des citoyens et des acteurs de l’ESS,

        • faciliter l’accès aux financements pour l’innovation sociale et numérique.

        Quelles actions a déjà menées le Social Good Accelerator ?

        Depuis 2018, le SOGA a publié une étude européenne sur la coopération entre ESS et Tech, lancé une cartographie de la Social Tech, mené des actions de plaidoyer et développé une plateforme d’orientation financée par Erasmus+.

        Quel est le lien avec le Plan d’action européen pour l’économie sociale ?

        Le SOGA contribue activement à ce plan, qui couvre la période 2021–2030. La lettre ouverte insiste sur l’urgence d’y intégrer une composante numérique forte pour soutenir les organisations de l’ESS.

        Comment puis-je soutenir cette démarche ?

        Vous pouvez adhérer au Social Good Accelerator, participer aux groupes de travail, relayer nos actions ou soutenir financièrement nos projets.

        The Social Good Accelerator joins the Pact for Skills!

        Le Social Good Accelerator rejoint le pacte pour les compétences !

        Le Social Good Accelerator rejoint le pacte pour les compétences !

        Fin 2020, les commissaires européens Breton et Schmit ont rendu public le coeur de la stratégie pour la montée en compétences dans l’Union européenne qu’est le pacte pour les compétences (ou Pact for Skills). Ils ont fait appel à toutes les organisations européennes engagées dans la montée en compétences des individus pour répondre aux besoins de l’UE en matière de compétences. Mais alors, que revêt cette ambition ? Et surtout, que cela signifie t-il que le Social Good Accelerator y soit intégré ?

        Pact for Skills
        Le commissaire Nicolas Schmit présente le pacte pour les compétences pendant un évènement organisé par AllDigital, un partenaire et membre du SOGA
        Source: AllDigital
        Conference FNAF 2021
        Le bâtiment Berlaymont de la Commission européenne à Bruxelles, en Belgique
        Source: Creative commons

        Entre ambitions fortes et approche nouvelle
        Le pacte pour les compétences s’inscrit d’abord dans le contexte de relance économique après la crise pandémique, ainsi que par les ambitions européennes en matière de transitions écologique et numérique. Par ce biais, l’Union européenne souligne le rôle capital des compétences dans ces défis qui attendent son économie. Cette forte ambition se traduit par la volonté de réunir sous une même bannière toutes les organisations du continent. L’objectif est qu’elles travaillent « de concert à s’engager clairement à investir dans la formation de toutes les personnes en âge de travailler dans toute l'Union ».

        M. Schmit, commissaire à l’Emploi et aux Droits sociaux, a affirmé que « les compétences doivent être un élément clé de la stratégie » des employeurs dans l’UE. M. Breton, commissaire au Marché intérieur, a poursuivi en soulignant l’importance des « talents européens, qui sont au soeur de notre résilience industrielle et seront le moteur de la relance économique » de demain.

        Un pacte pour s’ancrer dans l’économie européenne de demain
        Toute organisation qui souhaite intégrer le pacte pour les compétences doit aussi signer une charte, qui présente une vision commune sur les formations de qualité et sur les objectifs de ce pacte. En adhérant à ce dernier, les parties prenantes auront accès à des ressources et des plateformes de mise en réseau. De plus, l’UE fournira des informations sur les orientations à court terme des programmes européens, dont la résilience reste en son coeur.

        En introduisant de grands partenariats au sein de mêmes écosystèmes, le pacte pour les compétences s’inscrit dans cette recherche par les pouvoirs européens d’une compétitivité durable, d’équité sociale et de résilience. Ces objectifs se traduisent ainsi par cette volonté de la Commission européenne de mobiliser des ressources, ainsi que d’encourager les parties concernées par ce pacte à prendre des mesures en faveur de la reconversion, de la montée en compétence et de la formation continue. Néanmoins, cela ne doit pas entrer créer des entraves aux transitions écologique et numérique, ni aux stratégies de développement locales et régionales.

        A travers la nouvelle stratégie industrielle européenne, l’importance des compétences à été reconnue dans les économies européennes en transitions. Les projets du Social Good Accelerator, que sont le Social Tech Atlas et la Social Tech Academy, viennent s’inscrire dans ce souhait d’offrir aux citoyennes et aux citoyens de l’Union les communs et les compétences nécessaires à l’économie sociale, solidaire (et numérique) de demain. Le pacte pour les compétences reste ouvert à toute organisation menée par cette philosophie de construire l’avenir ensemble.

         

        Sources et liens utiles :

        - Communiqué de presse, Le Pacte pour les compétences : mobiliser tous les partenaires pour investir dans les compétences, Commission européenne, Bruxelles, 2020.

        La Charte du pacte pour les compétences (en anglais)

         – Le formulaire pour rejoindre le pacte pour les compétences (en anglais)

        Social Good Week: back to the first round table

        Social Good Week : retour sur la première table ronde

        Social Good Week : retour sur la première table ronde

        Le 25 janvier, le Social Good Accelerator, en partenariat avec Social Economy Europe, a co-organisé le premier événement de la version européenne de la Social Good Week. Quatre ans après sa dernière édition lancée par HelloAsso, le Social Good Accelerator a repris le flambeau en début d'année pour un premier teaser.
        Une première table ronde, axée autour de la montée en échelle de l’économie sociale, a été diffusée en direct depuis Bruxelles face à une centaine de personnes connectées. L’occasion de rappeler le contexte favorable vers une approche européenne pour une société numérique. Entre le Data Service Act, la décennie numérique de l’Europe, le Pact for Skills et évidemment le plan d’action pour l’économie sociale, nombreuses sont les politiques publiques en faveur du secteur. Retour sur ce que les intervenants à cet évènement inaugural ont apporté à ce sujet.

        Finals Social Economy Awards
        L'affiche du premier pré-lancement de la Social Good Week, co-organisé par le Social Good Accelerator et Social Economy Europe
        Source: Social Good Accelerator
        Conference FNAF 2021
        Barbara Trachte intervient au parlement régional bruxellois
        Source: Belga

        Les constats et les ambitions des decision-makers
        La première intervenante était Barbara Trachte, qui a commencé par rappeler son engagement en faveur de l'innovation et de l'économie sociale, du numérique et de l'Europe. La Secrétaire d'Etat à la Région bruxelloise a salué les actions menées par un certain nombre d'entrepreneurs sociaux basés dans la capitale belge. Mme Trachte a profité de l'occasion pour détailler le plan régional d'innovation, qui s'étendra jusqu'en 2027.

        La première intervenante fut Barbara Trachte, qui a rappelé en premier lieu son attachement à l’innovation et l’économie sociales, au numérique et à l’Europe. La Secrétaire d’Etat de la région Bruxelles a salué les actions menées par nombre d’entrepreneurs sociaux implantés dans la capitale belge. Mme Trachte en a profité pour détailler le plan régional d’innovation, qui s’étalera jusqu’en 2027. Il vise par exemple à agir sur l’aide aux initiatives innovantes impliquées dans les « besoins sociétaux émergents ou insatisfaits ». Barbara Trachte en a profité pour féliciter l’approche de l’association à placer la transition numérique de l’économie sociale davantage dans l’agenda européen. Les animateurs de la table ronde, Jeanne Bretécher et Víctor Meseguer, ont profité pour demander à Barbara Trachte de détailler les actions prises au niveau régional sous sa mandature.

        Rowan Barnett (Directeur de Google Foundation pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique) a ensuite été sollicité par les animateurs pour mieux comprendre le code de conduite de la firme américaine. Jeanne Bretécher a en effet souligné les réticences des acteurs de l’économie sociale face aux outils des GAFAM. Rowan Barnett a souligné l’approche de Google qui ne se veut absolument pas dirigiste, mais au contraire, qu’elle permette aux projets d’innovations sociales de se développer dans des conditions financières plus sereines. Il a notamment eu l’occasion de présenter l’ambition de Google d’aider l’économie sociale européenne à travers un fonds de 20 millions d’euros.

        Ensuite, Isidro Laso, conseiller auprès de la Commissaire européenne à l’Innovation et à la Jeunesse Mariya Gabriel, est intervenu sur le le rôle de la Commission dans l’aide à l’émergence de nouvelles formes de coopérations et de collaborations. Il en a profité pour détailler les liens qui existent entre l’Agenda européen pour l’Innovation et la Recherche et le plan d’action pour l’économie sociale. Les ponts sont nombreux, et les ambitions des pouvoirs publics pour voir ce genre de relations innovantes émerger sont fortes.

        ActSE 2021 SOGA
        Rowan Barnett présente l'approche de Google Foundation pour aider l'ESS européenne à se développer lors de la Social Good Week
        Source: Social Good Accelerator
        Gabriela Martin ActSE
        Julie Foulon a affirmé que l'égalité des genres dans le secteur du numérique doit être un objectif impératif et une priorité à atteindre dans les prochaines années
        Source: Girleek

        Des actions concrètes menées par les changemakers bruxellois
        La seconde partie de la table ronde fut consacrée à un focus sur les acteurs de la Social Tech à Bruxelles. Julie Foulon, fondatrice de Girleek et co-fondatrice de Molengeek, a pu détailler son souhait de voir une parité dans le monde du numérique. C’est pourquoi elle a fondé en 2017 cette association qui vise à former des femmes aux outils du secteur. Julie Foulon a pu notamment revenir sur le rôle de l’économie sociale comme un terreau essentiel pour l’innovation dans le numérique.

        Ensuite, Chanel Genova, stratégiste numérique à SocialWARE, a pu détailler les ambitions qu’a l’association pour laquelle elle est investie au regard du plan d’action de l’économie sociale. La Liégeoise a notamment souligné l’appui essentiel des pouvoirs européens, avant de présenter des pistes de solutions pour développer les solutions que SocialWARE met déjà en application, mais à un plus grand niveau cette fois-ci. Sur de nombreux points, la vision de Girleek, de SocialWARE et du Social Good Accelerator viennent se rejoindre et se compléter.

        En dernier lieu, Carl Mörch, directeur de FARI, a pu exposer ses sujets de prédilection que sont la donnée ouverte et le sujet de l’intelligence artificielle. En effet, FARI est un institut d’intelligence artificielle pour le bien commun lancé par l’Université libre de Bruxelles, la Vrije Universiteit van Brussel et le gouvernement régional. Carl Mörch a pu présenter les acteurs les plus à mêmes d’investir dans la recherche pour initier les changements systémiques du secteur de l’économie sociale et de l’innovation. Par exemple, la Fondation Bettancourt Schueller fait partie de ces acteurs qui souhaite voir se développer des incubateurs d’innovation et de solidarité sous la forme de clusters.

        Il a pu ensuite revenir sur le rôle des entités locales dans les actions qu’elles mènent pour le bien commun et l’innovation, que ce soit en Belgique ou ailleurs. Naturellement, les entités nationales ont aussi un rôle clé. C’est le cas par exemple de la Fondation Roi Baudouin par exemple, qui finance des data tank.

        ActSE 2021 SOGA
        Carl Mörch présente les travaux de FARI, un institut de recherche sur l'intelligence artificielle pour le bien commun, basé à Bruxelles
        Source: Social Good Week

        La diversité de ce panel d’intervenants a pu permettre de mettre sur la table des préoccupations communes à chacune et à chacun des participants. Les solutions pour améliorer l’économie sociale numérique européenne ne manquent pas, et il en va de même pour les initiatives lancées par les acteurs bruxellois et belges qui étaient présents. Les inspirations sont nombreuses, les ambitions sont fortes, et les politiques sont incitatives. En bref, l’économie sociale n’a sans doute jamais autant eu le vent en poupe qu’en ce moment. Une question reste en suspens: celle de la traduction du plan d’action chez ces acteurs locaux. Seul le temps saura nous donner une réponse. D’ici là, le Social Good Accelerator, son équipe et plein d’acteurs de la Social Tech vous donnent rendez-vous au printemps à Lisbonne pour le deuxième évènement !

        Social Economy Action Plan: a first awareness on digital transition?

        Plan d'action pour l'économie sociale: une prise de conscience pour une transition numérique ?

        Plan d'action pour l'économie sociale: une prise de conscience pour une transition numérique ?

        ‘An impressive public policy launched by the EU, which offers a positive project for the EU’. With these words, the team of our partner Social Economy Europe welcomed the Social Economy Action Plan, which will significantly improve a sector in which 6.3% of the EU population is employed. 38 concrete actions will be put in place over the next 9 years to help a sector that is destined to be more and more present in the daily life of EU citizens. One month after the presentation of this plan by Commissioners Schmit and Breton, let’s take a look at some of the highlights of this unprecedented, innovative and ambitious policy document.

        Finals Social Economy Awards
        De gauche à droite : A l'occasion de la présentation du plan d'action à Bruxelles, le 16 décembre 2021, Marta Lozano Molano (Wazo Cooperative), Tamsin Rose (animatrice), Sofi Fridland (Just Arrived) et Stefan van Tulder (Talent Data Labs) discutent au sujet des nouvelles formes de collaboration existantes au sein de l'ESS.
        Source: Commission européenne
        Conference FNAF 2021
        Deux personnes du public discutent avant la présentation du plan d'action pour l'économie sociale, à Bruxelles, le 16 décembre 2021
        Source: Commission européenne

        Entre objectifs et actions concrètes, un plan ambition pour l'Union européenne
        Dans sa volonté d’inclure les personnes les plus désavantagées dans les marchés du travail et dans la société, « l’économie sociale est un véritable pilier qui offre des services essentiels » à ces mêmes groupes. Nombre de citoyens et de citoyennes de l’Union ont accès à un emploi durable grâce à cette même économie sociale. En effet, selon les Etats, entre 0,6 et 9,9% de la population travaille dans ce secteur essentiel. Cependant, malgré l’importance du secteur et des valeurs qu’il préconise, l’économie sociale reste inconnue pour bien trop de monde.

        Néanmoins, le plan d’action mentionne explicitement les formes juridiques des organisations du secteur: coopératives, fondations, entreprises sociales, mutuelles, et autres, entre bien dans le cadre de ces nouvelles réglementations. Des mesures seront mises en place pour faciliter le travail des organisations transfrontalières dans le secteur, tant sur le point de vue législatif que sur leur taxonomie. Ces mesures permettront notamment de mieux ancrer l’économie social aux niveaux régional et local.

        En parallèle à cette problématique, la transition écologique et numérique auront véritablement une place clé dans l’économie sociale européenne de demain. La route est encore longue pour y arriver, même si les ambitions du plan d’action sont fortes pour donner aux structures de l’économie sociale les clés pour se développer. Plusieurs points font notamment écho à ce que le Social Good Accelerator préconise depuis sa création en 2018.

        Améliorer l’accès aux financements
        Le plan d’action à l’économie sociale rime avec changements de ligne des budgets européens en la matière. Sur deux périodes de fonds structurels d’investissements, les différences se feront ostensiblement sentir. En effet, sur la période 2014-2020, près de 2,5 milliards d’euros ont été mobilisés pour l’économie sociale à l’échelle de l’Union. Pour la période suivante, la Commission européenne a fait savoir son intérêt pour une augmentation des budgets en la matière. Ces ambitions s’ancrent dans un objectif double de développer l’économie sociale, mais aussi d’aller vers le succès des prochains grands rendez-vous européens pour le secteur.

        En 2023, le Conseil de l’UE devrait avoir adopté toutes les recommandations nécessaires au développement de l’économie sociale, avant d’adopter un nouveau portail unique pour le secteur, qui sera lancé en 2030.
        Ces dates semblent certes éloignées, mais elles s’ancrent dans un réalisme certain. Ces outils seront adoptés à une période où l’économie sociale aura une place bien plus importante à l’échelle du continent qu’aujourd’hui.

        ActSE 2021 SOGA
        Deux personnes du public discutent avant la présentation du plan d'action pour l'économie sociale, à Bruxelles, le 16 décembre 2021
        Source: Commission européenne
        Gabriela Martin ActSE
        Juan Antonio Pedreño (Social Economy Europe) soutient l'implémentation du plan d'action par à travers des initiatives citoyennes. Il a aussi décrit les perspectives éventuelles de l'économie sociale sur le continent.
        Source: Commission européenne

        Vers une transition numérique de l'économie sociale ?
        Dans l’objectif d’être neutre en carbone d’ici 2050, l’Union européenne mise sur les énergies renouvelables, mais aussi sur la transition numérique. Pourquoi donc ? La raison est simple : l’économie sociale contribue à la diffusion de bonnes pratiques, et saura offrir une réponse à l’essor de l’économie circulaire et collaborative, et ce, dans toutes les sphères de la société. 

        Cette volonté s’inscrit par ailleurs dans la continuité du pilier européen des droits sociaux, présenté en 2017 au sommet de Göteborg (Suède). L’un des points clés de cet engagement est d’offrir des compétences numériques de base à 80% des 16-74 ans à l’échelle de l’Union. Dans cette volonté d’être l’une des sociétés les plus équitables au monde, les pouvoirs publics européens ont en tête l’importance de mettre fin à la fracture numérique existante par des activités de médiation, d’éducation et d’acculturation aux outils du même secteur.

        Répliquer des exemples de réussite pour garantir une transition équitable
        Pour contribuer à renforcer ce pilier, le plan d’action mise sur le numérique pour permettre à l’économie sociale de se développer pleinement dans le marché unique. Les outils numérique peuvent notamment permettre aux organisations sociales de passer d’un échelon local à national voire européen.

        Plusieurs Etats membres ont sur leur territoire des initiatives inspirantes de transformation sociale et numérique qui peuvent être répliqués ailleurs. Sur le point de la gouvernance, par exemple, nombre sont les outils permettant d’aller vers un modèle plus participatif, intégrant davantage les citoyennes et citoyens.

        Au niveau des collectivités locales, les coopérations interrégionales se doivent d’être renforcées « pour garantir et stimuler cette transition numérique », indique le plan d’action.

        ActSE 2021 SOGA
        Le commissaire Schmit a détaillé le plan d'action à la presse européenne quelques jours avant la présentation publique
        Source: Commission européenne
        Gabriela Martin ActSE
        Les commissaires Breton et Schmit présentent le plan d'action pour l'économie sociale à Bruxelles, le 16 décembre 2021
        Source: Social Good Accelerator

        Le rôle des acteurs de l’économie sociale impliqués dans la Tech4Good est lui aussi particulièrement souligné. Leur rôle dans le déploiement de technologies numériques est décrit comme primordial dans un impact plus global de rendre le secteur toujours plus social et écologique. Ainsi, ce type particulier d’acteurs permet de favoriser aussi des nouveaux modèles d’entreprises numérique ou de coopérations. C’est sur ce point particulier qu’est soulignée l’importance de l’économie collaborative et de celle des plateformes, au coeur d’un processus de redynamisation de l’échelon local.

        Maximiser la contribution de l’économie sociale aux transitions écologique et numérique
        En se présentant en plusieurs points et objectifs concrets, le plan d’action souligne le rôle que le secteur a à jouer pour aller vers une transition verte et numérique. Ces transitions permettront notamment d’offrir aux citoyennes et aux citoyens une avenir numérique basé sur l’humain, la durabilité et la prospérité. Elles servent ainsi de véritable pivot pour reproduire et réappliquer des initiatives fructueuses à d’autres localités.

        Enfin, le rôle du numérique est souligné dans l’importance de l’amélioration des conditions de travail dans l’économie sociale, mais pas que. Des pratiques telles que la gestion ou le traitement de données restent malheureusement encore marginales dans le secteur, bien que la pertinence de leur utilisation n’est plus à prouver. C’est l’une des raisons pour lesquelles des entreprises sociales (comme les accélérateurs de transformation numérique) cherchent à rendre ces outils numériques plus accessibles et abordables, notamment pour des structures qui parfois ont des moyens modestes. Reste à savoir comment ces ambitions seront traduites législativement aux niveaux européen et nationaux.