IA : 3 cas d’usages de l’intelligence artificielle pour l’intérêt général

IA : 3 cas d’usages de l’intelligence artificielle pour l’intérêt général

Le SOGA a lancé un groupe de réflexion pour comprendre les rapports entre l’IA et l’ESS, échanger sur les usages, l’éthique, la responsabilité et les alternatives de l’IA. Dans ce cadre, s’est tenu une réunion sous forme de webinaire le jeudi 18 avril 2024.

La discussion s’est ouverte par un sujet d’actualité : des entretiens d’embauche menés par des chatbots. Il a partagé l’histoire d’une jeune femme chargée de communication dont le processus de sélection du CV et l’entretien à distance ont été réalisés entièrement par des chatbots, pour finalement recevoir un refus de sa candidature également envoyé par un chatbot. Cette anecdote soulève une question essentielle : est-ce éthique d’utiliser des chatbots pour des processus de recrutement humains ? 

Cette réflexion est étroitement liée à la question de l’impact de l’IA sur les métiers, soulignant les défis et les dilemmes éthiques auxquels nous sommes confrontés dans un monde où la technologie évolue rapidement. Une belle introduction avant de laisser la parole aux 3 experts venus partager leur expertise dans le domaine de l’IA : Joël Gombin, Chief Data Officer chez Avneer; Lea Rogliano, chercheuse en éthique de l’IA chez FARI; et Guilhem Menard, co-fondateur de Share it.

 

Cas d’usage 1 : Outiller les aidants numériques sur les enjeux de l’IA et de la data

Léa Rogliano a partagé des retours précieux sur la manière d’outiller les aidants numériques pour aborder les enjeux de l’IA et des données. Elle a souligné le besoin urgent d’outiller les aidants numériques pour mieux comprendre et communiquer sur les implications éthiques et pratiques de l’IA et des données dans leurs activités. La chercheuse nous a présenté un projet pilote en cours chez FARI, axé sur la diversité et l’inclusivité, visant à comprendre les besoins des Espaces Publics Numériques (EPN) à Bruxelles. Ces EPN sont des lieux où le grand public peut accéder à internet et à d’autres technologies numériques, et recevoir de l’aide quant aux usages numériques. 

L’objectif principal était de saisir les besoins des aidants numériques, qui sont chargés d’aider les utilisateurs dans leur utilisation des technologies. Ils ont observé une forte demande pour des ressources et des formations spécifiques, soulignant que les aidants numériques préféraient souvent être formés sur place plutôt que de se déplacer vers des centres plus institutionnels. Ils ont souligné l’importance de créer des outils pédagogiques pour initier les pédagogues eux-mêmes aux enjeux de l’IA et de la data, ainsi que la nécessité de proposer des démonstrations concrètes de l’utilisation de l’IA pour optimiser les processus, telles que la création de chatbots ou de CV automatisés, pour susciter l’intérêt et la motivation du public des EPN. Les outils présentés visent à sensibiliser ces acteurs aux enjeux éthiques de l’IA et de la data, garantissant ainsi une utilisation responsable de ces technologies dans le secteur de l’ESS.

 

Cas d’usage 2 : les embeddings au service de l’orientation professionnelle

Joël Gombin a pris la parole pour partager les défis et solutions que présente l’utilisation de l’IA dans la création d’une application. Il a récemment développé l’application Avneer, qui aide les jeunes à trouver le métier qui leur correspond. Il s’adresse à ce jeune public en proposant un processus gamifié avec un avatar interactif. Lors du développement de l’application, plusieurs défis se sont posés. Premièrement, il a fallu créer un moteur de recommandation de métiers basé sur le matching entre les compétences des utilisateurs et les exigences des emplois, en utilisant des données ouvertes sur l’éducation, l’orientation et la formation. 

Deuxièmement, les variations et les erreurs potentielles lorsque l’utilisateur entre un terme dans la barre de recherche de l’application peuvent poser problème. Pour surmonter ce défi, ils ont opté pour l’utilisation de l’apprentissage automatique, en particulier les embeddings. Les embeddings sont une technique utilisée en intelligence artificielle pour représenter des mots ou des phrases sous forme de nombres sur un graphique en plusieurs dimensions. Cela permet à l’ordinateur de comprendre la signification et les relations entre les mots. Par exemple, dans un espace de dimensions, chaque mot est représenté par un ensemble de nombres qui capturent ses caractéristiques et ses associations avec d’autres mots. Cela permet à l’ordinateur de traiter le langage naturel de manière plus efficace et de mieux comprendre et répondre aux demandes hétérogènes des utilisateurs, facilitant ainsi la recherche de métiers pertinents. En utilisant des algorithmes sophistiqués, les embeddings permettent une meilleure correspondance entre les compétences des individus et les exigences des emplois, offrant ainsi une orientation professionnelle plus efficace.

 

Cas d’usage 3 – Intégration de l’IA : stratégies pour les acteurs de l’intérêt général

Guilhem Menard a abordé les défis spécifiques rencontrés par les acteurs de l’intérêt général dans l’adoption de l’IA. Co-fondateur de Share it, fort de ses 6 ans d’accompagnement de projets dans l’ESS, il  a mis en lumière le lancement d’un projet spécifique sur l’IA. La structure a constaté un faible nombre d’utilisations de l’IA au sein des associations, soulignant un décalage entre le secteur marchand et le secteur associatif en matière de numérisation. Ainsi, il a souligné l’importance d’outiller les structures de l’ESS pour tirer parti des avantages de l’IA. 

Il a identifié trois types de cas d’usage pour l’IA : l’utilisation générique, pour utiliser l’IA au quotidien afin de gagner en efficacité (gestion de projet, aide à la rédaction, traduction…); l’utilisation métier, plus spécifique du secteur (fundraising, marketing/com, accompagnement des bénéficiaires); l’utilisation “organisation”, permettant de repenser l’activité d’une organisation en s’appuyant sur l’IA.

Guilhem a ensuite présenté un programme ambitieux visant à acculturer et accompagner les acteurs de l’ESS à l’utilisation des IA génératives. Ce programme vise à accompagner 2000 structures d’ici 2026, dont 400 dès 2024 à Paris, à travers trois phases : la diffusion d’une veille technologique et de recommandations sur l’IA adaptées au secteur de l’ESS, l’organisation de webinaires d’acculturation et enfin, la formation des acteurs de l’ESS à l’usage de l’IA sur des cas métiers simples avec des temps de mise en pratique collectifs et individuels. 

 

Orange Digital Center : des espaces pour l’inclusion numérique en Europe

Orange Digital Center : des espaces pour l’inclusion numérique en Europe

Orange Digital Center : un programme international pour l’inclusion numérique

À l’occasion de l’adhésion d’Orange au Social Good Accelerator (SOGA), découvrons ensemble l’initiative Orange Digital Center, un programme ambitieux en faveur de l’inclusion numérique dans les territoires.
Nous avons échangé avec les équipes d’Orange pour mieux comprendre la philosophie, les ambitions et les premiers résultats de ce projet.

Orange Digital Center

Le premier Digital Center d’Orange, France
Photo credit: Orange

Un réseau international pour développer les compétences numériques

Les Orange Digital Center sont des espaces ouverts et gratuits dédiés à l’apprentissage et au développement des compétences numériques.
De la formation au code à la fabrication numérique, en passant par la création d’entreprise, ces lieux favorisent l’apprentissage par la pratique.

Leur mission : permettre à chacun — étudiant, demandeur d’emploi, jeune décrocheur, entrepreneur — d’acquérir les compétences nécessaires pour évoluer dans un monde numérique.

Les programmes de formation y sont conçus pour répondre à des besoins concrets :

  • ateliers de codage,
  • fablabs pour la fabrication numérique,
  • accompagnement à l’entrepreneuriat,
  • formation à la sécurité et à la responsabilité numérique.

Une initiative déployée dans le monde entier

À septembre 2022, 15 Orange Digital Center étaient déjà ouverts en Afrique et au Moyen-Orient (Tunisie, Sénégal, Cameroun, Éthiopie, Jordanie…).
En Europe, le centre de Bruxelles a accueilli ses premiers apprenants au printemps 2022, suivi par celui de Saint-Ouen (France) en juin.

D’autres centres verront bientôt le jour en Pologne, Luxembourg, Roumanie, Slovaquie, Espagne et Moldavie.
À terme, le Groupe Orange prévoit d’implanter un Orange Digital Center dans chacun des pays où il opère.

Cette initiative illustre la responsabilité sociétale du premier opérateur numérique français, avec une conviction forte :

le numérique ne doit pas créer des fractures, mais des opportunités accessibles à tous.

Le programme agit donc sur quatre dimensions clés :

  1. l’accès aux infrastructures et aux équipements,
  2. l’usage et l’accompagnement des publics,
  3. la montée en compétences,
  4. et la promotion de la diversité dans les métiers du numérique.

Une construction locale et collaborative

Chaque Orange Digital Center adapte sa programmation au contexte local, aux ressources disponibles et aux besoins des bénéficiaires.
Les formations et ateliers sont co-construits avec un écosystème de partenaires :

  • fablabs de proximité,
  • Simplon au Sénégal,
  • BeCode en Belgique,
  • ou encore le programme AWS Restart en Tunisie.

Cette approche collaborative permet de renforcer l’impact social du dispositif, en favorisant l’emploi, l’insertion professionnelle et la mixité dans les métiers du numérique.

“Les parcours de formation associent le code, la fabrication et l’entrepreneuriat pour dynamiser les trajectoires des apprenants.”

Les défis à relever et les solutions envisagées

Déployer des centres dans 25 pays est un défi logistique et humain majeur.
Orange en a déjà ouvert 17 et prévoit d’atteindre son objectif à court terme.

Les principaux enjeux aujourd’hui :

  • maintenir la dynamique une fois le réseau complet,

  • favoriser la capitalisation et les échanges entre les différents centres,

  • et évaluer l’impact social sur les bénéficiaires.

Pour y répondre, Orange multiplie les initiatives :

  • un appel à projets pour créer des formations de formateurs dans les fablabs ;

  • une mesure d’impact social sur certains programmes pilotes ;

  • et un partenariat avec le Social Good Accelerator pour croiser expertises et plaidoyer autour de la transition numérique inclusive en Europe.

Zoom sur le centre de Saint-Ouen : inclusion et formation

Le Orange Digital Center de Saint-Ouen, inauguré en juin 2022, a lancé son premier programme de préqualification “Envol Numérique destiné aux jeunes décrocheurs scolaires.
Ce parcours de 5 semaines de formation et 3 semaines de stage vise à leur redonner le goût du numérique et à favoriser leur insertion professionnelle.

Les participants y découvrent :

  • les bases du développement web et de la fabrication numérique ;

  • les compétences comportementales : communication, confiance en soi, travail en équipe ;

  • et les enjeux environnementaux et sociétaux du numérique.

Le centre propose aussi :

  • des ateliers grand public pour apprendre à utiliser un smartphone ou paramétrer un contrôle parental ;

  • un fablab accessible pour s’initier à la conception 3D ou à l’électronique.

Des ressources accessibles à toutes et tous

L’Orange Digital Center met à disposition une variété de ressources gratuites :

Découvrir la responsabilité numérique

  • ateliers en ligne sur la protection des données personnelles,
  • modules d’éducation numérique pour les parents,
  • programmes de sensibilisation avec la Fédération française de football sur l’usage responsable du numérique.

Apprendre à utiliser les outils numériques

  • SuperCoders : ateliers ludiques pour les enfants hospitalisés,
  • Blabla Code : formation pour demandeurs d’emploi souhaitant renforcer leurs compétences digitales,
  • Fablabs : lieux ouverts équipés d’imprimantes 3D et de machines connectées pour expérimenter et innover.

Entreprendre dans le numérique

  • guides et tutoriels pour créer son activité,
  • ressources pour les femmes entrepreneures,
  • outils pour protéger ses données et communiquer en ligne.


    Un levier majeur d’inclusion numérique

    Avec ses Orange Digital Center, le Groupe Orange déploie une approche concrète du numérique d’intérêt général :
    donner à chacun les moyens de comprendre, créer et entreprendre grâce au numérique.

    “Faire du numérique une opportunité pour tous, sans distinction d’âge, de milieu ou de territoire.”

    Pour en savoir plus : Je consulte le site internet d’Orange

    FAQ — Orange Digital Center et inclusion numérique

    Qu’est-ce qu’un Orange Digital Center ?

    C’est un espace de formation gratuit et ouvert à tous, dédié à l’apprentissage des compétences numériques, à l’entrepreneuriat et à la fabrication digitale.

    Où se trouvent les Orange Digital Center ?

    Les centres sont implantés dans plus de 17 pays en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe (France, Belgique, Tunisie, Cameroun, Sénégal, etc.), avec un objectif de 25 centres ouverts à terme.

    Qui peut y accéder ?

    Toute personne souhaitant développer ses compétences numériques : jeunes, demandeurs d’emploi, entrepreneurs, femmes en reconversion ou simples curieux.

    Quels types de formations sont proposés ?

    Des formations autour du code, de la fabrication numérique, de la responsabilité numérique et de l’entrepreneuriat social.

    Quel est le lien avec le Social Good Accelerator ?

    Le SOGA et Orange collaborent pour renforcer l’impact social du numérique en Europe et partager des bonnes pratiques de médiation numérique dans le cadre de leurs initiatives communes.

    AESIO Mutuelle et le Social Good Accelerator : ESSisation et transition numérique solidaire

    AESIO Mutuelle et le Social Good Accelerator : ESSisation et transition numérique solidaire

    AESIO Mutuelle et le SOGA : ESSisation et transition numérique solidaire

    Deuxième mutuelle française, AESIO Mutuelle couvre les besoins de 2,9 millions d’adhérents à travers le pays en matière de santé et de prévoyance.
    Acteur engagé du mutualisme et de la solidarité, AESIO s’affirme comme un pilier de l’économie sociale et solidaire (ESS).
    Aujourd’hui, nous rencontrons Samira Sameur, responsable du développement de l’économie sociale et solidaire chez AESIO Mutuelle, pour parler d’ESSisation, d’innovation sociale et de transition numérique.

    Présentation de Samira Sameur

    Diplômée en affaires publiques à Sciences Po Paris, Samira Sameur évolue depuis quinze ans dans le champ de l’économie sociale et solidaire.
    Spécialiste des politiques sociales — prévention santé, emploi, formation professionnelle — elle a travaillé huit ans à l’Union des employeurs de l’ESS (UDES), où elle a piloté la stratégie d’influence et de développement du réseau au niveau régional, national et européen.

    Depuis deux ans, elle a rejoint AESIO Mutuelle en tant que responsable ESS.
    Sa mission : ancrer et renforcer l’identité sociale et solidaire de la mutuelle, en lien avec ses partenaires institutionnels, ses adhérents et ses collaborateurs.
    Autrement dit, faire vivre l’ADN mutualiste d’AESIO à toutes les échelles de son action.

     

    AESIO, une mutuelle ancrée dans l’économie sociale

    “Notre appartenance à l’économie sociale est native : nous sommes une entreprise à but non lucratif dont la raison d’être est de permettre à nos adhérents de vivre en meilleure santé.”

    Chez AESIO, le sociétaire est au cœur du modèle, jusque dans la gouvernance :
    aucun actionnaire à rémunérer, mais des bénéfices réinvestis dans l’amélioration des services, la prévention et l’innovation sociale.
    Ce modèle, fondé sur la solidarité et la transparence, incarne la logique d’un capitalisme à mission, où le bien commun prime sur la rentabilité.

    ESSisation : une vision économique et politique

    Une vision économique vertueuse

    L’ESSisation, c’est le mouvement d’extension de l’économie sociale à de nouveaux secteurs d’activité.
    Une dynamique de transformation qui inspire les entreprises classiques vers des pratiques plus éthiques et durables.

    “Nous espérons une ESSisation de l’économie : qu’elle infuse tous les secteurs, pour challenger et inspirer le modèle dominant.”

    Un appel politique à l’action

    Ce mouvement s’adresse :

    • aux acteurs de l’ESS eux-mêmes, pour renouveler leur esprit de conquête et explorer de nouveaux champs d’innovation sociale ;

    • aux décideurs publics et économiques, pour reconnaître que les réponses aux défis sociaux et environnementaux existent déjà dans l’ESS.

    “À l’heure où l’on parle de ‘capitalisme raisonné’, rappelons que l’économie sociale a depuis longtemps les germes de la responsabilité sociétale.”

    AESIO et la campagne “ESS Relance”

    Parmi les projets emblématiques menés, AESIO a lancé la campagne “ESS Relance” en partenariat avec French Impact.
    Objectif : mieux connecter les mesures du Plan de relance aux entreprises de l’ESS.

    Face au constat que les aides publiques atteignaient peu les structures sociales, AESIO a mis en place :

    • des webinaires d’information,

    • des sessions de décryptage des dispositifs,

    • et des rencontres entre entrepreneurs, conseillers économiques et administrations.

    Résultat : une meilleure appropriation des politiques publiques et un accès facilité aux financements pour les structures de terrain.

    Les freins au développement de l’économie sociale

    Une confusion des modèles économiques

    “On parle de capitalisme à impact ou de RSE, mais sans distinguer les modèles.”

    Samira Sameur alerte sur une communication brouillée entre impact economy et économie sociale, qui tend à diluer les spécificités de cette dernière.
    Or, la différence est fondamentale : l’ESS encadre la rentabilité pour servir l’intérêt général.

    Cette distinction doit être affirmée politiquement et fiscalement, afin de garantir :

    • des régimes juridiques adaptés,

    • une reconnaissance citoyenne du modèle ESS,

    • et un choix éclairé des consommateurs.

    Le risque de fragmentation

    L’ESS souffre aussi d’un manque de cohésion interne : les différentes familles juridiques (coopératives, mutuelles, associations, fondations) peinent à parler d’une seule voix.

    “Nous défendons une économie sociale ouverte, capable de coopérer avec d’autres acteurs, publics ou privés, tout en affirmant sa singularité.”

    Un cadre renforcé, mais des tensions persistantes

    La loi ESS de 2014 a marqué un tournant en donnant un statut légal et une représentation politique au secteur (via ESS France et l’UDES).
    Mais sur le terrain, les tensions concurrentielles se sont accrues :

    • désengagement progressif de certains pouvoirs publics,

    • appels à projets mettant en compétition les structures solidaires entre elles,

    • arrivée d’entreprises lucratives sur les marchés historiques de l’ESS (petite enfance, aide à domicile, médico-social…).

    “Face à cette concurrence, l’ESS doit se réinventer, investir de nouveaux champs et faire de son impact social un avantage compétitif.”

    La transition numérique, un levier pour l’économie sociale

    Pour Samira Sameur, la transition numérique n’est plus une option.
    Elle est devenue une condition de survie et d’innovation pour les structures sociales.

    Mais au-delà de la digitalisation des processus, il s’agit de repenser les usages :

    “Pourquoi le numérique ne s’inspirerait-il pas de l’économie sociale ?”

    Selon elle, confier la réflexion numérique à des acteurs de l’ESS permet :

    • de préserver une approche humaine des technologies,

    • d’éviter les dérives algorithmiques déshumanisantes,

    • et d’assurer l’inclusion numérique des publics les plus fragiles.

    C’est cette alliance entre innovation technologique et innovation sociale qu’AESIO souhaite promouvoir, notamment aux côtés du Social Good Accelerator.

    AESIO au sein du Social Good Accelerator

    “Nous avons rejoint le SOGA pour mutualiser les réflexions autour de la santé numérique et contribuer à une représentation européenne des acteurs de l’économie sociale.”

    AESIO souhaite participer activement aux travaux du SOGA sur :

    • la coopération européenne autour de la santé numérique,

    • la préservation du modèle mutualiste dans un environnement digitalisé,

    • et la co-construction d’un numérique au service du bien commun.

    FAQ — AESIO, ESSisation et numérique social

    Qu’est-ce qu’AESIO Mutuelle ?

    Deuxième mutuelle de France, AESIO Mutuelle couvre près de 3 millions d’adhérents.
    Entreprise à but non lucratif, elle inscrit son action dans les principes de solidarité, prévention et innovation sociale.

    Que signifie “ESSisation” ?

    Le terme désigne le mouvement par lequel les valeurs et modèles de l’économie sociale s’étendent à d’autres secteurs économiques, inspirant des pratiques plus solidaires et durables.

    Qu’est-ce que la campagne “ESS Relance” ?

    Une initiative d’AESIO Mutuelle et de French Impact visant à rendre plus accessibles les aides publiques du Plan de relance aux entreprises sociales via des webinaires et ressources territoriales.

    En quoi le numérique peut-il servir l’économie sociale ?

    Le numérique, utilisé de manière éthique, permet :

    • d’améliorer la gestion des structures sociales,

    • de renforcer la coopération territoriale,

    • et de favoriser l’inclusion des publics éloignés.

    Quel rôle joue AESIO au sein du Social Good Accelerator ?

    AESIO contribue aux réflexions européennes sur la santé numérique et l’innovation sociale, en partenariat avec le SOGA, pour faire du numérique un levier de solidarité et de résilience collective.

    La MedNum, “a singular structure” for digital inclusion

    La MedNum, “a singular structure” for digital inclusion

    La MedNum, “a singular structure” for digital inclusion

    On March 15, 2022, Guilhem Pradalié, Managing Director of the MedNum, member of the Social Good Accelerator, granted us an interview during which he comes back on what the MedNum is, what are its projects, challenges and his role within the SOGA.

    Guilhem Pradalié
    (General Director of La MedNum)

    Can you tell us about your professional background?

    I have a background in economics and a master’s degree from Sciences Po Paris. I worked for ten years in the mutual insurance sector, at the Mutuelle générale de l’Éducation nationale (MGEN). I worked on various digital and innovation programmes, then in the group’s strategy department.

    I was then advisor to the President, in charge of economic and financial issues, strategy and digital commitments until September 2021. I joined La MedNum as Managing Director in October 2021. Attached to the issues of digital inclusion and mediation, I mobilise the teams of the cooperative to facilitate and amplify the virtuous action of MedNum’s members on all territories.

    What is MedNum?

    MedNum is a singular structure. Indeed, it is a cooperative (NDLR Société coopérative d’intérêt collectif, i.e. a SCIC) which gathers very diverse members, all actors of digital inclusion. It fulfills missions of representation and structuring of a sector while carrying out “project” and “consulting” activities around the industrialisation of digital inclusion solutions. We work with our members to create national projects. The objective is to help the sector to develop while carrying the voice of its actors.

    Who composes MedNum?

    The team is composed of about 15 people. We have recently reorganised our activities around 3 departments: a research and advocacy department, a project department which is transversal and a finance and member services department which should be created at the end of the first semester. Finally, the general management is responsible for the communication and cooperative life departments, which are essential for the good animation of our networks and the promotion of our members’ actions.

    But MedNum is composed of very diverse actors: more than 100 members, local authorities, the State, economic actors and other types of actors such as private individuals, actors of digital mediation who carry together, beyond the social issue, the values of the free, the common… In short, digital technology in the service of the general interest.

    Speaking of values, what are those of MedNum?

    First and foremost, we are attached to the common good and the general interest. This is reflected in the very form of our cooperative and in the way it operates. We intervene more broadly on all subjects by developing the idea of a responsible digital technology accessible to all (health, territories, education, reception of refugees, culture…). We are obviously very attached to the culture of the free internet and the commons, like many of our members.

    You implement these values in particular through the projects that you carry out. Which of these projects makes you the most proud?

    It’s hard to choose, because the projects are all important! But I would say, because of the current context of the war in Ukraine, that “refugiés.info” is the one that makes me most proud. The teams are personally committed to it, putting all their skills at its service. There is a big human investment in this project, which is currently the government’s official platform for connecting French people who want to help with accommodation with associations and people who express the need.

    What does the Réfugiés.info project consist of?

    In “normal” times, it is an information portal, contributory and open-source, co-developed with the Interministerial Delegation for the Reception and Integration of Refugees, which provides simple and translated information to refugees and their carers.

    This project helps refugees to find an initiative, a training adapted to their situation, to understand the administrative procedures or to consult the directory to find an association.

    This platform works like Wikipedia: everyone can contribute by writing or translating practical information.

    If you had to summarise the main challenges of MedNum today, what would they be?

    First of all, it would be to succeed in making the voice of our members heard during the various upcoming elections, presidential and legislative. We have big objectives around data projects this year, but also around the launch of a version 2 of the telephone platforms for help and support in everyday digital uses.

     
     

    The presidential elections are coming soon in France. You have published your proposals for the 2022 presidential election. What problem do you address and what solutions do you advocate? 

    In France, more than 14 million people are said to be in a situation of digital fragility, i.e. remote, unequipped and/or in great difficulty with the various uses of digital technology. This is the social justice issue to which we are responding.

    We recommend actions on 4 important themes for our members: education, employment and purchasing power, health and the environment.

    We especially insist on the need to create a real professional sector of digital mediation, by working for example on the stability of the financing of digital inclusion structures, to offer digital services accessible to all and everywhere and to promote a digital society of general interest, free, open, universal and collective.

    In terms of education, we propose to make digital education a priority in education, from primary to higher education, in order to train the enlightened citizens of tomorrow, and to equip, raise awareness and train professionals in education and social support. But also to affirm the complementarities between mediation and digital education while paying specific attention to particularly remote audiences.

    On the issues of employment and purchasing power, we are working to intensify efforts to train and support young people and jobseekers in digital technology; to make businesses a real place for learning about digital technology; to support small organisations in their digital transformation; and to make digital technology an accelerator of citizens’ purchasing power. We defend, for example, the implementation of a real “social internet tariff” for low-income households.

    Finally, in terms of health, La MedNum proposes to act as close as possible to people in fragile situations to guarantee them access to information and care, to reinforce the acculturation dynamic between digital mediation and the world of health and to create the conditions for user confidence in the use of digital health.

    Finally, what are your links and your expectations of the Social Good Accelerator?

    La MedNum has been a member of the Social Good Accelerator for two years. We are partners in the Social Tech Academy project, which explores the digital skills of the SSE to create an information portal, and members of the European Public Affairs working group.

    For many people, European issues still seem far away, but we are convinced that running projects of this scale is effective, both in terms of sharing good practice with our neighbours, and in stimulating interesting policy developments for the Social Economy sector and digital inclusion in particular.

    Being part of the Social Good Accelerator allows us to have a common environment to express our expectations and to pool the means to achieve them. This is a direct extension of the way we work with our members and is particularly in line with our values.

    About the author

    Justine Coopman
    justine(at)socialgoodaccelerator.eu
    Public Affairs and Communication
    Lille, France