Social Good Week is back to promote digital public interest in Europe

La Social Good Week est de retour pour promouvoir le numérique d'intérêt général en Europe

La Social Good Week est de retour pour promouvoir le numérique d'intérêt général en France et en Europe

Dans le cadre du Mois de l’ESS, le Social Good Accelerator et ses partenaires relancent la Social Good Week à l’échelle européenne, du 2 au 8 novembre prochain. Pendant une semaine, les acteurs du numérique social et solidaire organisent des événements, dans les territoires ou en ligne, qui seront relayés sur une plateforme unique. L’ambition est de fédérer et de mettre en lumière les modèles numériques alternatifs portée en grande partie par l’économie sociale et solidaire. Notre objectif est de créer une caisse de résonance et un plaidoyer européen.

Certaines entreprises numériques ne peuvent être achetées.

Elles choisissent des modèles à but non lucratif ou à lucrativité limitée pour se concentrer sur des missions démocratiques, sociales, environnementales. Ce sont les Social Tech. Elles régénèrent la vision égalitaire et révolutionnaire du numérique des origines du Web. Pour autant, le numérique est encore principalement valorisé au travers de sa capacité à “créer des super profit”. En 2022, comment accélérer un numérique durable, social et solidaire pour faire face aux urgences démocratiques, sociales et climatiques ?

Une multitude de modèles alternatifs existent déjà et doivent être développés.

Citons les Civic Tech comme Bayes Impact, Fluicity, Démocratie ouverteles acteurs de la médiation numérique (regroupés sous la coopérative La MedNum) , les solutions de mobilisations de ressources associativesHelloAsso, microDON, Koeo, Vendrediles modèles de communs numérique (bases de données citoyennes ou logiciels libres tels que Wikipédia, Open Food Facts, Open Street Map, Framasoftles Start ups d'intérêt général) ou encore des organismes qui, sous statut de l’ESS, proposent aux publics éloignés de l’emploi des formations professionnalisantes (Simplon, Social Builder, Code Phénix…).

Nous pensons fermement que le numérique d’intérêt général ne pourra changer d’échelle qu’au niveau européen.

L’Union européenne a su préserver, tant bien que mal, son pilier social et cherche à rattraper son retard technologique en lien avec les enjeux de transition écologique, sociétale et démocratique. Sa stratégie numérique (Digital Compassrepose sur quatre grands piliers ambitieux pour 2030 : des infrastructures sûres et durables, une transition numérique de toutes les entreprises, une numérisation des services publics et enfin le développement descompétences, sans doute le plus important. L’ambition est de former plus de 20 millions de professionnel.le.s et d’équiper en “compétences numériques de base” 80 % de la population européenne.

Pour atteindre ces objectifs, l’ESS regorge de solutions. La transition numérique des organisations de l’économie sociale et solidaire, qui assurent au quotidien l’accompagnement des publics fragiles, l’accès à la culture, l’éducation populaire et sportive, la lutte contre les inégalités, la vitalité démocratique et la transition écologique, représentent à la fois un levier et une opportunité. C’est en s’appuyant sur les modèles numériques alternatifs de l’ESS que l’ensemble de ses acteurs pourra réellement monter dans le train de la transition technologique tout en préservant les missions sociale et/ou environnementale, véritables leviere pour la transition de l’économie vers des modèles compatibles avec les urgences du XXIème siècle.

Ensemble, mobilisons la créativité et la communauté des acteurs du numérique d’intérêt général pour proposer un autre modèle européen, pour une “Social Tech pour tous” !

 

Un article écrit par

Social Good Accelerator 
Social Good Week is back to promote digital public interest in Europe

Communiqué de presse

Communiqué de presse

La Social Good Week revient pour promouvoir un numérique au service du bien commun en France et en Europe

À l’occasion du Mois de l’Économie Sociale et Solidaire, le Social Good Accelerator et ses partenaires relancent la Social Good Week à l’échelle européenne, du 2 au 8 novembre.
Pendant une semaine, des acteurs du numérique social et solidaire organiseront des événements partout en France et en Europe. Certains auront lieu sur le terrain, d’autres en ligne. Tous seront relayés sur une plateforme unique.

Ainsi, notre ambition est claire : fédérer et mettre en valeur les modèles numériques alternatifs portés par l’économie sociale et solidaire. En d’autres termes, il s’agit de créer une caisse de résonance à l’échelle européenne et de porter un plaidoyer commun.

Qu’est-ce que la Social Tech ?

Certaines entreprises numériques font un choix radical. Plutôt que de rechercher l’hypercroissance et le profit à tout prix, elles se donnent pour mission de servir l’intérêt général.
Elles mettent en avant la démocratie, la justice sociale ou la transition écologique.

Ce sont les acteurs de la Social Tech.
En effet, ils renouent avec la vision originelle du Web : un outil conçu pour l’égalité, la coopération et l’innovation citoyenne.
Pourtant, la plupart des technologies sont encore évaluées uniquement à l’aune de leur rentabilité. La Social Tech rappelle qu’un autre numérique est possible : un numérique utile, éthique et accessible.

Une diversité de modèles déjà bien ancrés

La Social Tech existe déjà sous de nombreuses formes.

  • Les Civic Tech, comme Bayes Impact, Fluicity ou Open Democracy, qui donnent aux citoyens de nouveaux outils de participation.

  • Les acteurs de la médiation numérique, fédérés par la coopérative La MedNum, qui permettent à chacun de s’approprier les outils digitaux.

  • Les solutions de mobilisation des ressources associatives, comme HelloAsso, microDON, Koeo ou Vendredi, qui facilitent le financement et l’engagement citoyen.

  • Les communs numériques, qu’il s’agisse de bases de données citoyennes ou de logiciels libres tels que Wikipédia, Open Food Facts, OpenStreetMap ou Framasoft.

  • Les startups d’intérêt général et les organismes de formation de l’ESS, comme Simplon, Social Builder ou Code Phénix, qui ouvrent les portes du numérique à celles et ceux qui en sont le plus éloignés.

Cette effervescence prouve que des modèles durables et inclusifs sont déjà là, et qu’il faut désormais les déployer à grande échelle.

L’Europe, une échelle décisive

Changer la donne ne peut se faire qu’à l’échelle européenne.
L’Union européenne a su préserver un modèle social unique et s’efforce désormais de rattraper son retard dans la transition numérique, au service des défis écologiques, sociaux et démocratiques. Sa stratégie « Digital Compass 2030 » fixe quatre objectifs ambitieux :

  1. Développer des infrastructures numériques sûres et durables.
  2. Accélérer la transformation digitale des entreprises.
  3. Généraliser la numérisation des services publics.
  4. Former plus de 20 millions de professionnels et garantir des compétences numériques de base à 80 % des Européens.

Dans chacun de ces domaines, l’ESS a un rôle clé à jouer. Ses organisations accompagnent chaque jour des publics fragiles, favorisent l’accès à la culture, à l’éducation, au sport, et luttent contre les inégalités. En s’appuyant sur les modèles numériques alternatifs de l’ESS, l’Europe peut réussir sa transition technologique sans renoncer à ses valeurs sociales et environnementales.

Un appel collectif : construire un modèle numérique européen

Nous appelons à mobiliser la créativité et la force de la communauté numérique d’intérêt général pour proposer un modèle européen : un numérique au service de toutes et tous.
La Social Good Week 2022 sera l’occasion de mettre en lumière ces initiatives, de favoriser leur essaimage et de porter une voix commune en France comme en Europe.

Rejoignez-nous du 2 au 8 novembre pour construire ensemble une Social Tech pour toutes et tous !

Digital skills, how to promote them through education?

Compétences numériques, comment les promouvoir à travers l’éducation ?

Compétences numériques, comment les promouvoir à travers l’éducation ?

Le 16 septembre 2022, le SOGA a répondu à la consultation  européenne sur l’amélioration de l’enseignement des compétences numériques.

Le fil rouge de cette consultation, la question des actions requises pour promouvoir les compétences numériques dès le début et à tous les stades de l’éducation et de la formation.

Contexte

Bien avant la crise de la COVID-19, la nécessité de développer les compétences numériques de chacun était clairement démontrée. Les niveaux de compétences numériques demeurent faibles, la fracture numérique étant toujours bien marquée selon le genre, le milieu socio-économique et les zones urbaines/rurales. La crise de la COVID-19 a encore accru la demande pour ces compétences. La présente consultation européenne vise à définir les actions requises pour promouvoir les compétences numériques dès le début et à tous les stades de l’éducation et de la formation. Afin de développer les compétences numériques dès le début et à tous les stades de l’éducation et de la formation, le Social Good Accelerator recommande certaines actions.

 

Un manque de formation au numérique transverse et adapté dans les parcours universitaires et une pénurie des talents 

Le premier constat sur l’enseignement des compétences numériques est la pénurie et l’uniformation des talents faute de formation au numérique transverse et adapté dans les parcours universitaires.

En particulier dans les parcours en sciences humaines, les enjeux de culture et de design numérique sont insuffisamment abordés alors que ces formations offrent des clés pour mieux comprendre la conception et les usages des outils et technologies numériques.

Solutions proposées :

  • Créer des programmes de découverte et d’immersion en « Start up studio » pour les étudiants en sciences humaines, droit, art...
  • Soutenir les partenariats entre les Universités / les écoles d’informatique et les PME locales.
  • Développer les pratiques de partage et de mutualisation pour rendre accessible plus largement le développement des compétences numériques (mise en commun d’espaces, de supports, d’outils).
  • Promouvoir et participer à des consortiums d’apprentissage de pair à pair à l’échelle européenne entre étudiants en technologie et étudiant en parcours universitaire.
  • Augmenter le niveau de numérisation des entités du secteur de l’économie sociale en créant un marché du travail numérique inclusif avec des formations dédiées.

Une éducation et une formation numériques accessibles, de qualité et inclusives est la première priorité stratégique du plan d’action en matière d’éducation numérique 2021-2027. Crédit photo : Commission européenne.

Des compétences rares et chères qui bénéficient en priorité aux entreprises qui en ont les moyens

Pour les opérateurs numériques orientés vers l’intérêt général (économie sociale numérique), le défi réside dans le manque de capacité à lever des fonds et dans la guerre des talents qui sévit dans l'économie numérique qui a besoin de 20 millions de nouveaux professionnels du numérique d'ici 2030 en Europe.

Par ailleurs, les services numériques d'intérêt général nécessitent certaines spécificités en matière de conception, d'accessibilité, de mode de production et de partage des données et des algorithmes, de test et de diffusion des productions qui sont encore peu documentées et intégrées dans la formation initiale et continue.

Solutions proposées :

  • Développer des partenariats entre les étudiants et les personnes éloignées des outils numériques. En effet, bien qu’il existe une éducation numérique dans les établissements d’enseignement, il est nécessaire d’atteindre ceux qui n’ont pas reçu cette éducation ou qui auront besoin d’une éducation supplémentaire à l’avenir. À cet égard, il convient de promouvoir l’éducation numérique pour tous les citoyens, afin de garantir que la transition numérique soit un processus inclusif qui ne laisse personne de côté. Pour ce faire, le développement des partenariats avec les organisations de l’économie sociale est primordiale en raison de la proximité entre ces organisations et les publics fragilisées. 
  • Évaluer les lacunes en matière de compétences numériques des acteurs de l’économie sociale.

  • Concevoir des parcours ciblés de renforcement des capacités et de formation dans les organisations de l’économie sociale.

  • Encourager la reproduction des actions entreprises dans le cadre des projets des organisations de l’économie sociale en diffusant largement les résultats des recherches et les analyses concernant le lien entre la transition numérique et l’économie sociale.

  • 
Multiplier et soutenir les formations aux outils « no code ». Ces outils permettent de réaliser des livrables numériques avancés et interactifs (sites web, applications web et mobile, automatisations, ...), de manière plus accessible, sans avoir à maîtriser le code informatique. Nous assistons actuellement à une croissance d’offres d’emploi sur des compétences techniques spécialisées en no-code (pour créer des sites web et des applications mobile notamment). Pour plusieurs usages, certains outils no-code peuvent s’avérer plus accessibles que des outils traditionnels, tout en ouvrant des possibilités plus puissantes, et en invitant à une pensée numérique (ainsi qu’à une gestion de l’information et des données) plus structurée. 

Un article écrit par

Social Good Accelerator
A short review of the SOGA General Assembly and Annual Seminar in June 2022

Un bref aperçu de l'Assemblée générale du SOGA et de son Séminaire annuel en juin 2022

Retour sur l’assemblée générale et le séminaire annuel du Social Good Accelerator

Les 17 et 18 juin, plusieurs membres du Social Good Accelerator se sont réunis à l'Ermitage, situé sur la commune d'Autrêches, dans le département de l'Oise pour la tenue de son assemblée générale et de son séminaire annuel. Au-delà du cadre inspirant que constitue ce lieu, les membres présents en ont profité pour faire éclore de nouvelles idées pour l'avenir de l'association. Voici un résumé de deux jours riches en discussions et en décisions.

La communauté de Social Good Accelerator s'est réunie à Autrêches (Oise) pour discuter de l'avenir de l'association et délibérer en vue de l'assemblée générale annuelle.
Source: Nathanaël Ackerman

Des ateliers constructifs pour accélérer la transition numérique de l’ESS
La reprise d’évènements en présenciel, qui ne fut guère à l’agenda depuis la crise sanitaire, a permis de retrouver un certain nombre de membres. En petit comité, le groupe de personnes engagées qui s’est rapidement formé fut aussi remarquablement représentatif de la communauté de l’association, c’est-à-dire divers, pluriel mais uni dans ses objectifs.

Des structures de l’ESS, du numérique, de la Tech et des affaires publiques ont été représentées autour de la table (ou plutôt, autour du feu). Cela a permis d’évoquer l’intérêt que les membres portent pour les travaux de l’association, et surtout les raisons de leur engagement.

Des perspectives pour 2022 et 2023, des retours sur 2021
L’assemblée générale a été l’occasion de revenir sur les projets qui étaient à l’agenda de l’association en 2021. A commencer par le Social Tech Atlas, qui a occupé une grande partie du premier semestre de l’année, et dont la réalisation a notamment été permis grâce au soutien de la ville de Paris et d’Aésio Mutuelle. Pour rappel, le Social Tech Atlas est une carte interactive qui vise à regrouper les organisations européennes de l'économie sociale qui offrent des solutions ou des services technologiques, ainsi que des opérateurs qui soutiennent les organisations de l'économie sociale dans leur transformation numérique. Ce projet a été présenté à l’occasion du sommet EUSES de Mannheim en mai 2021.

Ensuite, le projet Social Tech Academy a changé de visage en 2021, passant d’un cycle de webinaires à l’ambition de devenir une plateforme de ressources en lignes sur les métiers de la Social Tech.

Enfin, les travaux des différents groupes de travail, renommés en programmes, ont été soulignés, notamment au regard de leur richesse et de leur pertinence dans le contexte clé de 2021 pour l’économie sociale.

Situé entre Compiègne et Soissons, l’Hermitage est au coeur d’un écosystème local innovant où se côtoient des maraîchers, des forestiers, des associations et des geeks du FabLab.

 

Source: Thomas Brisbart, Social Good Accelerator

A l’occasion de l’assemblée générale ordinaire, qui s’est déroulée le 18 juin 2022, les membres ont approuvé à l’unanimité le rapport d’activité 2021 de l’association ainsi que le rapport financier pour cette même année, qui a constitué un véritable tournant pour l’association. Ces documents sont disponibles de manière ouverte à toutes et à tous.

La communauté du Social Good Accelerator a travaillé pendant deux jours sur l'avenir de l'association dans un lieu inspirant.
Source: Social Good Accelerator
Spreading Social Economy: with SOGA, AESIO sets an example for developing the digital social economy

ESSiser l'économie : avec SOGA, AESIO donne l'exemple pour développer l'ESS numérique

ESSiser l'économie : avec SOGA, AESIO donne l'exemple pour développer l'ESS numérique

AESIO Mutuelle est la deuxième mutuelle de France, couvrant les besoins de 2,9 millions d'adhérents sur l'ensemble du territoire en matière de complémentaire santé et de prévoyance. Nous accueillons aujourd'hui Samira Sameur pour parler d'AESIO, d'économie sociale et de transition numérique.

Présentation de Samira Sameur

Diplômée en Affaires publiques de Sciences Po Paris, Samira Sameur travaille depuis quinze ans dans les relations institutionnelles, l’animation de réseaux et le management de programmes dans l’économie sociale et solidaire.Spécialiste des affaires sociales (prévention santé, emploi, formation professionnelle), elle a notamment travaillé à l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES) pendant 8 ans où elle a piloté les stratégies d’influence et de développement au niveau régional, national et européen pour défendre les intérêts de ces employeurs. 

Cela fait aujourd’hui 2 ans que Samira a rejoint AESIO mutuelle en tant que responsable Économie sociale et solidaire. Sa mission consiste à matérialiser et renforcer l'appartenance de la mutuelle à l’ESS auprès de ses différentes parties prenantes sur des dimensions institutionnelle, sociétale et corporate.

 

Parlez-nous d’AESIO, dans quelle mesure cette mutuelle s’inscrit dans le cercle de l’économie sociale et solidaire ?

Notre appartenance à l’ESS est native car nous sommes une entreprise à but non lucratif et notre raison d’être est de permettre à nos adhérents de vivre en meilleure santéToute notre organisation est structurée autour de cette mission avec l’adhérent au cœur. Au cœur de notre gouvernance tout d’abord pour les associer dans la réponse à leurs besoins. En tant que société de personnes, nous n’avons pas d’actionnaires à rémunérer et pouvons de fait concentrer l’orientation de nos bénéfices et l’énergie de nos équipes à répondre utilement aux besoins de santé de nos adhérents.

Comment est organisée AESIO mutuelle ?

Notre mutuelle d’origine a été fondée en 1838 et nous sommes progressivement passés à l’échelle nationale en unissant les forces de plusieurs mutuelles territoriales. En tant que mutuelle de santé, notre activité est réglementée par le Code de la mutualité qui prévoit que nous développions des actions de solidarité et de l’offre de soins. D’où l’existence d’AESIO santé qui gère nos 200 établissements sanitaires, sociaux et médicosociaux qui offrent soins et services dans une logique d’accessibilité financière et territoriale à nos adhérents. Nous sommes aussi activement engagés dans les enjeux de santé publique avec plus de 1300 actions de prévention déployées par an sur des sujets comme la nutrition, la prévention de la perte d’autonomie ou des maladies cardiovasculaires.

Nous avons également une Fondation d’entreprise qui soutient des projets d’utilité sociale, orientés actuellement vers la santé mentale, thématique qui nous est parue essentielle d’adresser dans le contexte post-crise sanitaire.

Vous parlez d’ESSisation, pouvez-vous expliquer ce que cette notion recouvre ?

🔷 ESSisation, une vision économique 

L’ESSisation c’est un mouvement qu’on appelle de nos vœux. Celui d’une ESS qui s'implante dans un maximum de secteurs d’activité de notre économie pour challenger mais aussi inspirer les autres acteurs économiques vers des pratiques plus vertueuses en matière sociale et environnementale.

🔷 Un appel politique à développer l’ESS

      Adressé à la fois aux entreprises de l’ESS… C’est un appel aux entreprises de l’ESS elles-mêmes pour leur demander de renouer avec leur esprit de conquête et continuer de dénicher des besoins sociaux non pourvus, conquérir de nouvelles activités et rester à la proue de l’innovation sociale.

      …Mais aussi au monde Le message c’est aussi dire qu’au moment où on parle du monde d’après et de l’économie de demain, nous pensons que la réponse existe déjà, qu’elle s’appelle ESS et qu’elle n’est pas assez connue et reconnue. Dans nos heures où l’on parle de capitalisme raisonné, nous souhaitons rappeler que l’ESS porte en elle les ferments de ce qu’on fait aujourd’hui en matière de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) et qu’il faut poursuivre en ce sens pour montrer que social et économique ne sont pas incompatibles.

 

Pouvez-vous me parler d’un projet qu’AESIO entreprend en faveur de l’ESSisation ?

Nous avons par exemple développé la campagne “ESS relance” en partenariat avec le French Impact. L’idée était de mieux se faire rencontrer les mesures du Plan de relance et les entreprises de l’ESS dans les territoires. Cela nous est paru évident car le Plan de relance plaide pour des activités plus territorialisées et qui s’inscrivent davantage dans la transition écologique, donc naturellement ciblé vers l’ESS selon nous. On s'est toutefois rendu compte que, pour des effets de taille notamment, la plupart de ces dispositifs et des financements qui y étaient attachés n’arrivaient pas jusqu’aux entreprises de l’ESS. D’où cette campagne qui a permis de décrypter les mesures et favoriser l'information des entreprises sur le terrain via plusieurs webinaires d’informations et des mises en relation entre entrepreneurs, accompagnateurs économiques et administrations. 

En tant que chargée de développement de l’ESS, quels sont les principaux obstacles que vous constatez au développement de l’ESS ?

🔴La menace d’une confusion entre les différents modèles économiques 

En matière d’obstacles, je pense qu’il y a une communication qui nuit à la reconnaissance de l’ESS : on parle de capitalisme raisonné, d’économie à impact, de politiques RSE sans faire de distinctions. Certes c’est intéressant, c’est un mouvement dont socialement on ne peut que se féliciter, même si cela peut parfois être du social washing. Mais il faut affirmer que l’ESS est une économie intrinsèquement différente dans ses modèles car la lucrativité est encadrée pour prioriser la réponse à des problématiques d’intérêt général. En ce sens, elle doit bénéficier de dispositifs légaux et fiscaux dédiés, car les bénéfices de ces entreprises n’iront jamais dans la poche d’actionnaires mais toujours en impact positif pour le territoire (création d’emploi, richesse immatérielle…). 

C’est important d’un point de vue politique aussi de marquer cette différence auprès du citoyen et du consommateur pour qu’ils puissent faire un choix éclairé en utilisant leur pouvoir d’agir et leur pouvoir d’achat à leur escient. 

🔴Le risque du quant-à-soi

L’ESS souffre aussi d’une fragmentation qui nuit à sa compréhension par les acteurs extérieurs.Il faut que les composantes juridiques de l’ESS arrivent à se rassembler sous une même bannière our peser politiquement, avoir un discours commun qui fasse valoir en quoi l’ESS est différenciante, avec des modèles de réussite. Mais il faut aussi que l’ESS ne se replie pas sur elle-même et s’ouvre aux coopérations externesque ce soit avec les pouvoirs publics ou les acteurs lucratifs. Se positionner auprès d’autres permet de montrer la plus-value d’une ESS qui sait justement capter des publics éloignés, avoir une action très territoriale du fait de son histoire ou encore donner la capacité à une action de s’inscrire dans le temps long. En cela, nous prônons une “ESS ouverte”.

 

Dans quelle mesure l’ESS est-elle complémentaire de l’économie à impact ? 

On voit grandir le mouvement autour de l’économie à impact qui vise à mieux connecter l’entreprise à son écosystème et donc à infléchir ses externalités négatives au niveau environnemental, à être plus inclusif, c’est très bien et il n’est pas intéressant de confronter les systèmes. Mais il est important de marquer que l’ESS s’est construite à rebours, c’est-à-dire que la vocation créatrice d’une entreprise de l’ESS est de répondre à une utilité sociale et que le profit n’est pas une fin mais un moyen mis au service de cette finalité. and that profit is not an end but a means to this end.

 

En tant que chargée de développement de l’ESS, quelles évolutions avez-vous constaté ces dernières années dans le secteur ?

⚖️ Un cadre juridique renforcé depuis 2014

Le champ a été renforcé avec une loi éponyme en 2014 qui a permis de donner un cadre juridique à l’ESS, un périmètre défini et de la doter aussi bien sur champ politique que patronal d’une représentation singulière (ESS France et UDES). C’est important pour montrer que les entreprises de l’ESS produisent, emploient autrement et ont une relation à la société différente basée sur l’éthique et la solidarité. #ESSisation 😉 😉 

🟠Sur le terrain, une double contrainte pour les entreprises de l’ESS 

Sur le terrain, ces dernières années ont été complexes pour les entreprises de l’ESS. Elles ont été prises en étau par un double mouvement : avec d'une part, des entreprises lucratives qui investissent de plus en plus leurs métiers traditionnels (petite enfance, aide à domicile, activités sanitaires sociales et médico-sociales), et en parallèle un désengagement des pouvoirs publics pilotes de ces mêmes politiques sociales et qui étaient des alliés traditionnels (conseils départementaux notamment). Ce désengagement s’est manifesté par le développement de dispositifs mettant en concurrence les entreprises de l’ESS, notamment par appels à projet, alors que leur mode d’action naturel est celui de la coopération.

Personnellement, je pense que cela doit inviter l’ESS à se renouveler. Si l’ESS est concurrencée par des entreprises lucratives, elle ne doit justement pas s’interdire elle aussi d’investir des secteurs d’activité plus concurrentiels en misant sur son impact social pour se différencier auprès des consommateurs, qui sont de plus en plus soucieux des questions d’éthique. 

Selon vous, dans quelle mesure la transition numérique peut-elle aider l’économie sociale à se développer ?

La pandémie et les restrictions sociales afférentes nous ont montré que la transition numérique n’est plus une option, et que les entreprises de l’ESS doivent intégrer ce mouvement au même titre que toute autre entreprise. L’objectif est tout bonnement de manager son organisation avec son temps et de s’adapter aux pratiques des consommateurs que nous appelons « adhérents ». 

J’aimerais prendre la question à l’envers et questionner pourquoi la transition numérique gagnerait à s’appuyer sur l’ESS, qui a clairement une carte à jouer dans l’alliance entre innovation numérique et innovation sociale.

S’appuyer sur des entreprises de l’ESS pour penser le numérique et ses usages c’est d’abord mettre un garde-fou aux pratiques algorithmiques déshumanisantes qui ne mettent pas le numérique au service de l’humain mais asservit des travailleurs et des utilisateurs à des seules fins mercantiles. C’est pour ça que les entreprises de l’ESS doivent investir le digital, c’est une responsabilité également pour permettre aux publics fragiles, qu’elles ont en contact privilégié, de ne pas passer à côté des opportunités du numérique. 

 

Comment voyez-vous votre rôle au sein du Social Good Accelerator ?

Nous avons tenu à être partie prenante d’un mouvement qui fait valoir une représentation consolidée des entrepreneurs sociaux et des acteurs numériques au niveau européen. D’autre part, notre souhait est de mettre en commun les réflexions et besoins remontés par nos adhérents en termes de santé numérique au niveau européen et la façon dont cela peut impacter notre modèle social. On l’a vu avec la pandémie, la santé ne connait pas de frontière, et même si nous n’avons pas une présence internationale, il ne nous semble pas trop tôt pour investir ces sujets dans une approche prospective.

Un article écrit par

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Affaires publiques et Communication
Lille, France
Strasbourg: a second successful European summit on Social Economy

Strasbourg : un succès pour le deuxième sommet européen de l'économie sociale

Strasbourg : un succès pour le deuxième sommet européen de l'économie sociale

Almost one year after the Mannheim summit, the actors of the Social Economy met on 5 and 6 May in Strasbourg. The European Social Economy summit organised in the framework of the French presidency of the Council of the European Union and with the support of the Eurometropolis of Strasbourg.

L'objectif était de discuter de la place de l'économie sociale dans l'Union européenne et de son avenir. Pendant ces deux jours, de nombreux ateliers et conférences ont été organisés, rassemblant près de 2000 participants de 14 pays européens. Ce fut l'occasion de présenter ces idées et de rencontrer les acteurs pour coopérer sur des projets futurs.

Le Social Good Accelerator a eu la chance de coorganiser avec ses partenaires 2 ateliers et une conférence autour des communs et de la ou des transitions numériques et sociales. Retour sur ces deux jours d'échanges et d'idées sur l'économie sociale et l'Europe de demain.

Numérique, valeur ajoutée sociale et initiatives concrètes

Built with ConcertES, UNIPSO et Cooperatives EU, a first workshop aimed at providing a collective answer to the question: "Comment renforcer l'économie sociale grâce au numérique ?" Les contributions concrètes du numérique à l'économie sociale ont été discutées. Les participants, intégrés à la conversation, avaient pour rôle de concrétiser la réflexion. Après une présentation commune et une validation de la problématique, les organisateurs ont présenté des projets inspirants et leur vision commune.

 

Trois exemples d'autonomisation numérique de l'économie sociale

1/ Unipso and ConcertES have set up the DigitalEES project. Ce projet permet d'accompagner concrètement les entreprises dans leur transformation numérique. L'une des premières actions consiste à sensibiliser les entreprises de l'économie sociale aux enjeux du numérique et à partager les expériences. Ensuite, une méthodologie spécifique de transformation numérique est proposée à l'entreprise d'économie sociale en fonction des résultats de l'évaluation de sa maturité technologique. Enfin, un accompagnement personnalisé est proposé par des spécialistes. Tout au long du processus, des opportunités de financement sont proposées car l'un des problèmes de l'économie sociale est sa difficulté à trouver des sources de financement.

2/ Le Social Good Accelerator a ensuite eu l'occasion de présenter la Social Tech Academy. Ce projet européen, créé en partenariat avec Pour La Solidarité, EGInA SRL et Fundacion Esplai, vise à créer une plateforme de ressources pour les métiers numériques de l'économie sociale. Cette plateforme, qui sera lancée en 2023, proposera, entre autres, des interviews de professionnels, des webinaires, des offres d'emploi et de formation et divers autres outils pour s'orienter vers les métiers de la Social Tech.

3/ Enfin, Cooperatives Europe a présenté son initiative Coopedia. Coopedia est un moteur de recherche collaboratif qui rassemble un large éventail de ressources pédagogiques en différentes langues sur l'entrepreneuriat coopératif. Ce projet peut être décrit comme un "bien commun numérique" (une ressource numérique appartenant à tous) car le code est open source, ce qui signifie qu'il peut être récupéré et utilisé par tous.

Une fois ces projets inspirants présentés, les opportunités et les contraintes de la transformation numérique des organisations de l'économie sociale ont été exposées.

Intelligence collective et réflexions sur la transformation numérique de l'économie sociale

Le but du jeu : chaque participante ou participant écrit ses idées sur des post-its qui sont collés sur un tableau, elle ou il les présente, les met en débat et le public les enrichit pour arriver à une réponse commune.

Les idées qui ont émergé étaient aussi variées que pertinentes. L'auditoire a notamment pu identifier un certain nombre d'opportunités possibles grâce à la technologie numérique :

🟢 Le numérique permet à l'économie sociale de mutualiser ses pratiques et de faire des économies d'échelle.

🟢 Le numérique permet de partager les projets avec le plus grand nombre en faisant tomber les barrières territoriales et linguistiques (la barrière de la langue étant en partie résolue par des traducteurs comme Deepl). 

🟢 La pratique collaborative de l'économie sociale est très proche de la pratique de l'open source, qui est une opportunité de développer un internet alternatif.

Ensuite, les menaces et les faiblesses du numérique ont été soulignées :

🔴 Manque de financement.

🔴 Le marketing numérique est moins développé dans les entreprises de l'économie sociale que dans les entreprises traditionnelles, alors qu'il est tout aussi important. 

🔴 Le langage technique et la philosophie de l'open source entraînent le syndrome de l'imposteur, ce qui nuit à sa démocratisation. 

Pour améliorer cette situation, plusieurs pistes ont été évoquées :
👉Financer l'innovation pour redistribuer et financer la recherche et le développement pour développer de nouveaux outils.
👉Créer une crypto-monnaie d'économie sociale où tous les bénéfices seraient reversés à des causes sociales.
👉Financer le design des organisations de l'économie sociale grâce à un fonds destiné à mieux concevoir les interfaces de l'économie sociale.
👉Faire de l'éducation numérique une priorité
👉Rendre la technologie numérique accessible aux personnes vulnérables
👉Décentraliser les technologies
👉Réduire le fossé entre l'open source et les décideurs grâce à des interprètes qui traduisent le langage technique
👉Imposer une date d'expiration sur les données pour mieux protéger l'environnement et les personnes
👉Encourager le partage des ressources

Au sujet de la la question de la contribution de l'économie sociale au numérique, l'idée principale qui est ressortie des discussions est que l'économie sociale apporte une perspective différente au numérique. Elle dispose d'une philosophie différente qui se concentre d'abord sur les personnes. Lier le numérique à l'économie sociale permet de proposer un numérique alternatif, plus proche de l'idée de base d'Internet, centré sur le partage et la coopération.

Digital commons and collaborative platforms

The workshop on digital commons brought together Jeanne Bretécher (President, Social Good Accelerator); Diana Dovgan (Secretary General, CECOP); Corinne Vercher-Chaptal (Teacher and researcher, Coop des Communs, Université Sorbonne Paris Nord) and Thierry Perrin (Confédération Générale des SCOP et des SCIC). This workshop, moderated by Sarah de Heusch (Smart Belgium), was an opportunity to review the links between commons and collaborative and cooperative platforms.

This workshop served as a bridge to the previous day’s workshop on concrete social digital initiatives. In addition, the DigitalEES project was presented as a tool to support the social economy in an organisational transition. Other points were then raised and linked, whether it was the conditions of platform workers or the European reference framework of basic digital skills (DigComp 2.2). At the heart of these examples, the aim is to use the digital commons intelligently to demonstrate impact.

In this respect, the Transition Pathways initiative was discussed. This open consultation aimed to draw the contours of environmental and digital transitions in the framework of the European objectives for 2050. The place reserved for the social economy must be significant, while ensuring that the European model is competitive, democratic and alternative to the large purely profit-making economic models.

Numérique, valeur ajoutée sociale et initiatives concrètes

Construit avec ConcertES, UNIPSO et Cooperatives EU, un premier atelier visait à apporter une réponse collective à la question : " comment renforcer l'ESS grâce au numérique ? Les apports concrets du numérique pour l'ESS ont été discutés. Les participants, intégrés à la conversation, avaient pour rôle de faire aboutir la réflexion.

Après une présentation commune et la validation de la problématique, les organisateurs ont présenté des projets inspirants et leur vision commune.

Trois exemples de montée en compétence numérique de l'économie sociale

Unipso et ConcertES ont mis en place le projet DigitalEES. Ce projet permet d'accompagner concrètement les entreprises dans leur transformation numérique. Une des premières actions consiste à sensibiliser les entreprises de l'économie sociale aux enjeux du numérique et à partager les expériences. Ensuite, une méthodologie spécifique de transformation numérique est proposée à l'entreprise de l'ESS en fonction des résultats de l'évaluation de sa maturité technologique. Enfin, un accompagnement personnalisé est proposé par des spécialistes. Tout au long du parcours, des opportunités de financement sont proposées car l'une des problématiques de l'économie sociale est sa difficulté à trouver des sources de financement.

Le Social Good Accelerator a ensuite eu l'occasion de présenter la Social Tech Academy. Ce projet européen, créé en partenariat avec Pour la Solidarité, Egina SRL et Fundacion Esplai, vise à créer une plateforme de ressources pour les métiers du numérique de l'ESS. Cette plateforme, qui sera lancée en 2023, proposera, entre autres, des interviews de professionnels, des webinaires, des offres d'emploi et de formation et divers autres outils pour aider à trouver sa voie dans les métiers de la Social Tech.

Enfin, Cooperatives Europe a présenté son initiative Coopedia. Coopedia est un moteur de recherche collaboratif qui rassemble un large éventail de ressources pédagogiques en différentes langues sur l'entrepreneuriat coopératif. Ce projet peut être décrit comme un "bien commun numérique" (une ressource numérique appartenant à tous) car le code est open source, ce qui signifie qu'il peut être récupéré et utilisé par tout le monde.

Une fois ces projets inspirants présentés, les opportunités et les contraintes de la transformation numérique des organisations de l'économie sociale l'ont également été.

About the authors

Justine Coopman
justine(at)socialgoodaccelerator.eu