Compétences numériques, comment les promouvoir à travers l’éducation ?

Le 16 septembre 2022, le SOGA a répondu à la consultation  européenne sur l’amélioration de l’enseignement des compétences numériques.

Le fil rouge de cette consultation, la question des actions requises pour promouvoir les compétences numériques dès le début et à tous les stades de l’éducation et de la formation.

Contexte

Bien avant la crise de la COVID-19, la nécessité de développer les compétences numériques de chacun était clairement démontrée. Les niveaux de compétences numériques demeurent faibles, la fracture numérique étant toujours bien marquée selon le genre, le milieu socio-économique et les zones urbaines/rurales. La crise de la COVID-19 a encore accru la demande pour ces compétences. La présente consultation européenne vise à définir les actions requises pour promouvoir les compétences numériques dès le début et à tous les stades de l’éducation et de la formation. Afin de développer les compétences numériques dès le début et à tous les stades de l’éducation et de la formation, le Social Good Accelerator recommande certaines actions.

 

Un manque de formation au numérique transverse et adapté dans les parcours universitaires et une pénurie des talents 

Le premier constat sur l’enseignement des compétences numériques est la pénurie et l’uniformation des talents faute de formation au numérique transverse et adapté dans les parcours universitaires.

En particulier dans les parcours en sciences humaines, les enjeux de culture et de design numérique sont insuffisamment abordés alors que ces formations offrent des clés pour mieux comprendre la conception et les usages des outils et technologies numériques.

Solutions proposées :

  • Créer des programmes de découverte et d’immersion en « Start up studio » pour les étudiants en sciences humaines, droit, art...
  • Soutenir les partenariats entre les Universités / les écoles d’informatique et les PME locales.
  • Développer les pratiques de partage et de mutualisation pour rendre accessible plus largement le développement des compétences numériques (mise en commun d’espaces, de supports, d’outils).
  • Promouvoir et participer à des consortiums d’apprentissage de pair à pair à l’échelle européenne entre étudiants en technologie et étudiant en parcours universitaire.
  • Augmenter le niveau de numérisation des entités du secteur de l’économie sociale en créant un marché du travail numérique inclusif avec des formations dédiées.

Une éducation et une formation numériques accessibles, de qualité et inclusives est la première priorité stratégique du plan d’action en matière d’éducation numérique 2021-2027. Crédit photo : Commission européenne.

Des compétences rares et chères qui bénéficient en priorité aux entreprises qui en ont les moyens

Pour les opérateurs numériques orientés vers l’intérêt général (économie sociale numérique), le défi réside dans le manque de capacité à lever des fonds et dans la guerre des talents qui sévit dans l'économie numérique qui a besoin de 20 millions de nouveaux professionnels du numérique d'ici 2030 en Europe.

Par ailleurs, les services numériques d'intérêt général nécessitent certaines spécificités en matière de conception, d'accessibilité, de mode de production et de partage des données et des algorithmes, de test et de diffusion des productions qui sont encore peu documentées et intégrées dans la formation initiale et continue.

Solutions proposées :

  • Développer des partenariats entre les étudiants et les personnes éloignées des outils numériques. En effet, bien qu’il existe une éducation numérique dans les établissements d’enseignement, il est nécessaire d’atteindre ceux qui n’ont pas reçu cette éducation ou qui auront besoin d’une éducation supplémentaire à l’avenir. À cet égard, il convient de promouvoir l’éducation numérique pour tous les citoyens, afin de garantir que la transition numérique soit un processus inclusif qui ne laisse personne de côté. Pour ce faire, le développement des partenariats avec les organisations de l’économie sociale est primordiale en raison de la proximité entre ces organisations et les publics fragilisées. 
  • Évaluer les lacunes en matière de compétences numériques des acteurs de l’économie sociale.

  • Concevoir des parcours ciblés de renforcement des capacités et de formation dans les organisations de l’économie sociale.

  • Encourager la reproduction des actions entreprises dans le cadre des projets des organisations de l’économie sociale en diffusant largement les résultats des recherches et les analyses concernant le lien entre la transition numérique et l’économie sociale.

  • 
Multiplier et soutenir les formations aux outils « no code ». Ces outils permettent de réaliser des livrables numériques avancés et interactifs (sites web, applications web et mobile, automatisations, ...), de manière plus accessible, sans avoir à maîtriser le code informatique. Nous assistons actuellement à une croissance d’offres d’emploi sur des compétences techniques spécialisées en no-code (pour créer des sites web et des applications mobile notamment). Pour plusieurs usages, certains outils no-code peuvent s’avérer plus accessibles que des outils traditionnels, tout en ouvrant des possibilités plus puissantes, et en invitant à une pensée numérique (ainsi qu’à une gestion de l’information et des données) plus structurée. 

Un article écrit par

Social Good Accelerator