Social Good Week : retour sur la première table ronde
Le 25 janvier, le Social Good Accelerator, en partenariat avec Social Economy Europe, a co-organisé le premier événement de la version européenne de la Social Good Week. Quatre ans après sa dernière édition lancée par HelloAsso, le Social Good Accelerator a repris le flambeau en début d'année pour un premier teaser.
Une première table ronde, axée autour de la montée en échelle de l’économie sociale, a été diffusée en direct depuis Bruxelles face à une centaine de personnes connectées. L’occasion de rappeler le contexte favorable vers une approche européenne pour une société numérique. Entre le Data Service Act, la décennie numérique de l’Europe, le Pact for Skills et évidemment le plan d’action pour l’économie sociale, nombreuses sont les politiques publiques en faveur du secteur. Retour sur ce que les intervenants à cet évènement inaugural ont apporté à ce sujet.
L'affiche du premier pré-lancement de la Social Good Week, co-organisé par le Social Good Accelerator et Social Economy Europe
Source: Social Good Accelerator
Barbara Trachte intervient au parlement régional bruxellois
Source: Belga
Les constats et les ambitions des decision-makers
La première intervenante était Barbara Trachte, qui a commencé par rappeler son engagement en faveur de l'innovation et de l'économie sociale, du numérique et de l'Europe. La Secrétaire d'Etat à la Région bruxelloise a salué les actions menées par un certain nombre d'entrepreneurs sociaux basés dans la capitale belge. Mme Trachte a profité de l'occasion pour détailler le plan régional d'innovation, qui s'étendra jusqu'en 2027.
La première intervenante fut Barbara Trachte, qui a rappelé en premier lieu son attachement à l’innovation et l’économie sociales, au numérique et à l’Europe. La Secrétaire d’Etat de la région Bruxelles a salué les actions menées par nombre d’entrepreneurs sociaux implantés dans la capitale belge. Mme Trachte en a profité pour détailler le plan régional d’innovation, qui s’étalera jusqu’en 2027. Il vise par exemple à agir sur l’aide aux initiatives innovantes impliquées dans les « besoins sociétaux émergents ou insatisfaits ». Barbara Trachte en a profité pour féliciter l’approche de l’association à placer la transition numérique de l’économie sociale davantage dans l’agenda européen. Les animateurs de la table ronde, Jeanne Bretécher et Víctor Meseguer, ont profité pour demander à Barbara Trachte de détailler les actions prises au niveau régional sous sa mandature.
Rowan Barnett (Directeur de Google Foundation pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique) a ensuite été sollicité par les animateurs pour mieux comprendre le code de conduite de la firme américaine. Jeanne Bretécher a en effet souligné les réticences des acteurs de l’économie sociale face aux outils des GAFAM. Rowan Barnett a souligné l’approche de Google qui ne se veut absolument pas dirigiste, mais au contraire, qu’elle permette aux projets d’innovations sociales de se développer dans des conditions financières plus sereines. Il a notamment eu l’occasion de présenter l’ambition de Google d’aider l’économie sociale européenne à travers un fonds de 20 millions d’euros.
Ensuite, Isidro Laso, conseiller auprès de la Commissaire européenne à l’Innovation et à la Jeunesse Mariya Gabriel, est intervenu sur le le rôle de la Commission dans l’aide à l’émergence de nouvelles formes de coopérations et de collaborations. Il en a profité pour détailler les liens qui existent entre l’Agenda européen pour l’Innovation et la Recherche et le plan d’action pour l’économie sociale. Les ponts sont nombreux, et les ambitions des pouvoirs publics pour voir ce genre de relations innovantes émerger sont fortes.
Rowan Barnett présente l'approche de Google Foundation pour aider l'ESS européenne à se développer lors de la Social Good Week
Source: Social Good Accelerator
Julie Foulon a affirmé que l'égalité des genres dans le secteur du numérique doit être un objectif impératif et une priorité à atteindre dans les prochaines années
Source: Girleek
Des actions concrètes menées par les changemakers bruxellois
La seconde partie de la table ronde fut consacrée à un focus sur les acteurs de la Social Tech à Bruxelles. Julie Foulon, fondatrice de Girleek et co-fondatrice de Molengeek, a pu détailler son souhait de voir une parité dans le monde du numérique. C’est pourquoi elle a fondé en 2017 cette association qui vise à former des femmes aux outils du secteur. Julie Foulon a pu notamment revenir sur le rôle de l’économie sociale comme un terreau essentiel pour l’innovation dans le numérique.
Ensuite, Chanel Genova, stratégiste numérique à SocialWARE, a pu détailler les ambitions qu’a l’association pour laquelle elle est investie au regard du plan d’action de l’économie sociale. La Liégeoise a notamment souligné l’appui essentiel des pouvoirs européens, avant de présenter des pistes de solutions pour développer les solutions que SocialWARE met déjà en application, mais à un plus grand niveau cette fois-ci. Sur de nombreux points, la vision de Girleek, de SocialWARE et du Social Good Accelerator viennent se rejoindre et se compléter.
En dernier lieu, Carl Mörch, directeur de FARI, a pu exposer ses sujets de prédilection que sont la donnée ouverte et le sujet de l’intelligence artificielle. En effet, FARI est un institut d’intelligence artificielle pour le bien commun lancé par l’Université libre de Bruxelles, la Vrije Universiteit van Brussel et le gouvernement régional. Carl Mörch a pu présenter les acteurs les plus à mêmes d’investir dans la recherche pour initier les changements systémiques du secteur de l’économie sociale et de l’innovation. Par exemple, la Fondation Bettancourt Schueller fait partie de ces acteurs qui souhaite voir se développer des incubateurs d’innovation et de solidarité sous la forme de clusters.
Il a pu ensuite revenir sur le rôle des entités locales dans les actions qu’elles mènent pour le bien commun et l’innovation, que ce soit en Belgique ou ailleurs. Naturellement, les entités nationales ont aussi un rôle clé. C’est le cas par exemple de la Fondation Roi Baudouin par exemple, qui finance des data tank.
Carl Mörch présente les travaux de FARI, un institut de recherche sur l'intelligence artificielle pour le bien commun, basé à Bruxelles
Source: Social Good Week
La diversité de ce panel d’intervenants a pu permettre de mettre sur la table des préoccupations communes à chacune et à chacun des participants. Les solutions pour améliorer l’économie sociale numérique européenne ne manquent pas, et il en va de même pour les initiatives lancées par les acteurs bruxellois et belges qui étaient présents. Les inspirations sont nombreuses, les ambitions sont fortes, et les politiques sont incitatives. En bref, l’économie sociale n’a sans doute jamais autant eu le vent en poupe qu’en ce moment. Une question reste en suspens: celle de la traduction du plan d’action chez ces acteurs locaux. Seul le temps saura nous donner une réponse. D’ici là, le Social Good Accelerator, son équipe et plein d’acteurs de la Social Tech vous donnent rendez-vous au printemps à Lisbonne pour le deuxième évènement !