Dons : les nouvelles manières de donner

Les nouvelles technologies transforment en profondeur les façons de donner.
Si les chèques et collectes caritatives traditionnelles n’ont pas disparu, de nouvelles pratiques émergent, portées par une génération connectée et créative.
Selon l’union France Générosités, la moitié des dons sont désormais réalisés par des personnes de moins de 35 ans — principalement via Internet, les plateformes de financement participatif ou les collectes en ligne.

Ces évolutions traduisent un changement de culture : le don devient plus rapide, plus local et plus personnalisé.
Tour d’horizon de six de ces (ré)inventions solidaires.

Paying cashless for a coffee
Une personne paie avec son téléphone pour commander un café (photo d’illustration)
Source: Wikimedia Commons

Donner sans contact : le paiement “cashless”

L’arrivée du paiement sans contact sur smartphone bouleverse les habitudes de consommation et… de générosité.
Avec la diminution de la circulation des billets — en France, trois distributeurs automatiques ferment chaque jour — une question se pose :

Comment soutenir les plus précaires lorsque les dons de rue deviennent impossibles ?

Aux Pays-Bas, des organisations de l’économie sociale ont innové : à Amsterdam, un système de dons sans contact permet de soutenir les personnes sans-abri.
Une expérimentation prometteuse, qui interroge sur la portée réelle des dons numériques pour les bénéficiaires.

Les assistants vocaux au service de la collecte

En 2018, le Téléthon a permis de faire un don via Alexa, l’assistant vocal d’Amazon.
Un simple ordre vocal suffit désormais pour contribuer à une cause depuis son domicile.
Si cette pratique reste marginale — pour des raisons éthiques, économiques ou techniques — elle ouvre la voie à de nouveaux usages du don, plus accessibles et plus spontanés.
Certaines associations ont d’ailleurs pérennisé cette méthode après des résultats encourageants.

Les micro-dons en caisse : arrondir pour agir

Les micro-dons au passage en caisse sont devenus une forme populaire de solidarité du quotidien.
Depuis leur introduction en 2016, ces dispositifs de “l’arrondi solidaire” ont permis de collecter plusieurs dizaines de millions d’euros au profit d’associations locales et nationales.

Ce succès s’explique par la simplicité du geste et le sentiment d’utilité immédiate : donner à une structure proche de soi, dans un cadre familier, sans contrainte administrative.
Un modèle vertueux, où chaque centime compte.

Cans in supermarket
Une allée de supermarché dans la ville de Recife, Brésil (photo d’illustration)
Source: Wikimedia Commons

Les crypto-dons : philanthropie 3.0

Avec la démocratisation du bitcoin et d’autres crypto-monnaies, de nouvelles formes de crypto-philanthropie émergent.
Certaines ONG et fondations acceptent désormais des dons en actifs numériques, notamment en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord, où ces dons représentent près de 2 % du total.

Bien que controversée, cette pratique ouvre la philanthropie à de nouveaux publics : jeunes investisseurs, communautés numériques et porteurs de projets open source.
Elle soulève aussi des enjeux cruciaux de traçabilité, de transparence et d’impact environnemental.

Connection
Une personne essaie de se connecter à Facebook sur un téléphone portable (photo d’illustration)
Source: Wikimedia Commons

Les réseaux sociaux, catalyseurs de solidarité

Depuis 2015, les boutons de don intégrés à Facebook, Instagram et TikTok ont permis de collecter plusieurs milliards d’euros au profit de grandes causes : lutte contre le COVID-19, recherche médicale, défense des droits humains…

Ces dispositifs ont explosé en 2020, en plein cœur des crises sanitaires et sociales.
Les influenceurs ont joué un rôle majeur dans la mobilisation des communautés pour soutenir les minoritaires opprimées, la reforestation ou les actions de la Croix-Rouge.

Les plateformes expérimentent aussi de nouvelles formes de don “gratuit” :

regarder une publicité ou interagir avec du contenu pour financer automatiquement une action sociale.

Les jeux vidéo solidaires : le “charity gaming”

Durant les confinements de 2020, les plateformes de streaming comme Twitch ont servi de relais à une philanthropie ludique et collective.
Des joueurs professionnels ont organisé des sessions caritatives permettant de récolter près de 80 millions d’euros reversés à des organisations telles que l’Institut Pasteur.

Cette tendance, appelée charity gaming, incarne une nouvelle génération d’engagement, plus immersive et participative.

European flags
Des joueurs échangent lors d’une conférence de la Gamescon, un événement dédié aux jeux vidéos à Cologne, Allemagne
Source: Wikimedia Commons

Vers un don plus rapide, local et accessible

Ces innovations prouvent que le don n’a jamais été aussi créatif et hybride.
Le numérique transforme la philanthropie en une expérience accessible à tous, où l’acte de donner devient simple, réactif et participatif.

Le Social Good Accelerator milite pour que ces nouveaux outils servent des valeurs d’inclusion, de sobriété et d’éthique.
Son objectif : rendre la philanthropie numérique ouverte à toutes les échelles, au service d’un numérique utile, équitable et commun.

Sources :

– Usbek et Rica, Chaise à don, caritative gaming, crypto-philanthropie… : 6 manières d’être généreux qui ont de l’avenir, France Générosités, 2021

FAQ — Nouvelles formes de don et philanthropie numérique

Qu’est-ce qu’un micro-don ?

Un micro-don est une contribution de faible montant, souvent arrondie à la caisse ou ajoutée à un achat en ligne.
Il permet à chacun de soutenir facilement des causes locales ou nationales sans contrainte administrative.

Les crypto-dons sont-ils légaux ?

Oui, dans la plupart des pays européens, les dons en crypto-monnaie sont autorisés mais encadrés.
Les associations doivent garantir la traçabilité des transactions et déclarer leur valeur en euros.
Certains États (comme la France) travaillent à mieux réguler ces pratiques pour éviter les dérives financières.

Comment les réseaux sociaux financent-ils des causes solidaires ?

Les plateformes comme Facebook ou Instagram prélèvent zéro commission sur les dons caritatifs réalisés via leurs outils intégrés.
Elles collaborent avec des organisations certifiées pour garantir la transparence.
Les utilisateurs peuvent ainsi soutenir directement une association en un clic.

Le paiement sans contact peut-il remplacer le don de rue ?

Pas totalement.
Mais des initiatives comme celles menées à Amsterdam prouvent qu’il est possible d’adapter le geste de solidarité à l’ère du numérique.
Le défi reste de maintenir le lien humain entre donateur et bénéficiaire.

Pourquoi le SOGA s’intéresse-t-il à ces nouveaux modes de don ?

Parce que la philanthropie numérique fait partie intégrante de la transition solidaire.
Le SOGA souhaite rendre le don plus inclusif, en soutenant les outils open source, les modèles mutualisés et les technologies à impact social.
Objectif : que donner devienne un acte collectif, accessible et durable.