Data of general interest: towards a public partnership with Social Economy

Data of general interest: towards a public partnership with Social Economy

Data of general interest: 

towards a public partnership with Social Economy

8 November 2023 marks the start of NEC ESS Europe, the meeting of the digital Social Economy in France and Europe, organised by SOGA. Its objective? To promote and accelerate digital Social Economy. This event is part of ANCT’s Numérique en commun[s] initiative and is co-funded by Crédit Coopératif. With over 200 participants and more than 80 speakers, the NEC ESS Europe was the catalyst for some fascinating discussions. Here is a report on the discussions at the conference “Data of general interest: towards a public-private partnership with the Social Economy”, which took place in Paris.

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The conference brought together leading figures such as Jacques François Marchandise (Exploranum), Emmanuel Porte (INJEP), Vincent Bachelet (Inno3), Rémy Gerbet (Wikimedia France) and the Deputy Mireille Clapot (CNSP). Together they explored the challenges and opportunities of using data in the digital social and solidarity economy (SE), an increasingly important topic in the digital age.

Advocating for Inclusive Digital Transition

Jacques François Marchandise initiated the discussions with an insightful focus on inclusive digital transition. He emphasized the necessity of dismantling barriers between professional realms. Jacques François Marchandise illustrated his point with the transformative role of digital mediation in various sectors. This, he argued, is key for the successful integration of digital technology across societal spheres.

Data Culture in Associations

Emmanuel Porte took the stage to delve into the subject of data culture within associations. Emmanuel Porte challenged the view of data as a constraint, especially under the RGPD, positioning it instead as a tool for territorial cooperation. Emmanuel Porte highlighted the importance of data perception and utilization in professional training and capacity building within associations. Emmanuel Porte referred to Cahiers de l’action (n°60) “Les associations au défi des données numériques”.

Exploring Data Use in Digital Commons

Vincent Bachelet then shifted the discussion towards the utilization of data in digital commons. Vincent Bachelet questioned various methods for the effective use of collective data, while upholding the principles of digital commons. Vincent Bachelet’s insights opened new perspectives on ethical and collaborative data valorization.

Collaboration in Data Dissemination

Rémy Gerbet emphasized the critical role of collaboration in the dissemination of data of general interest. Rémy Gerbet presented the collaboration between the OMS and the Wikimedia movement during the COVID-19 pandemic as an exemplary case. This collaboration demonstrated how the rapid sharing of validated information can achieve a significant global impact.

Legal Frameworks for Digital Commons

Mireille Clapot, a Member of the European Parliament, concluded the series of talks. Mireille Clapot stressed the need for suitable legal frameworks for digital commons of general interest. Mireille Clapot advocated for a clear legal definition of digital commons and the adaptation of legal and fiscal frameworks. She referenced the CNSP’s Opinion on the Digital Commons, led by Jeanne Bretécher, which offers insights into the challenges and solutions for the development of digital commons.

Conclusion 

This conference brilliantly highlighted the complexity and importance of data management in the digital social economy. You can watch the replay on the Social Good Accelerator YouTube channel.

If you are interested in these issues, join SOGA to support us and develop a strong European digital Social Economy.

 

About the author

Justine Coopman
Communication and Public Affairs Manager
justine(at)socialgoodaccelerator.eu
Économie sociale numérique : une opportunité pour la citoyenneté et la démocratie

Économie sociale numérique : une opportunité pour la citoyenneté et la démocratie

Économie sociale numérique : une opportunité pour la citoyenneté et la démocratie européennes

Le 17 novembre 2023 marquait la clôture de NEC ESS Europe. Cet événement, organisé par le Social Good Accelerator (SOGA), s’inscrivait dans le cadre de l’initiative Numérique en commun[s] de l’ANCT. Il a été cofinancé par le Crédit Coopératif.

L’objectif était clair : accélérer la transition numérique de l’économie sociale et solidaire. Pendant deux jours, plus de 200 participants et 80 intervenants se sont réunis. Ainsi, NEC ESS Europe est devenu un catalyseur de débats riches et constructifs.

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Avec plus de 200 participants et 80 intervenants, NEC ESS Europe a été un catalyseur de discussions passionnantes. Parmi les temps forts, la conférence organisée au Comité économique et social européen (CESE), intitulée :
« Construire une Europe numérique pour le bien commun : l’économie sociale numérique, une opportunité pour la citoyenneté et la démocratie ».

L’économie sociale numérique, moteur de démocratie

La première session a mis en lumière le rôle de la Social Tech comme levier démocratique. Elle a notamment insisté sur la Civic Tech et les données citoyennes.

  • Gabriela Martin (SOGA) a souligné la nécessité de créer des espaces numériques ouverts et inclusifs.

  • Julia Herriot (ANCT) a présenté la démarche Numérique en commun[s] et le programme Société numérique. Elle a rappelé les enjeux liés aux financements et aux données d’intérêt général.

  • Jeanne Bretécher (SOGA) a défendu la numérisation de l’ESS. Selon elle, elle peut soutenir la démocratie et renforcer les services sociaux.

  • Adrien Duguet (ACTE) a alerté sur les risques liés à la transparence et à la protection des données. Il a insisté : sans confiance, aucune participation démocratique durable n’est possible.

  • Hendrik Nahr (Make.org) a illustré l’impact de la Civic Tech. Il a cité la campagne EurHOPE, qui mobilise les jeunes Européens avant les élections de 2024.

Enfin, Giuseppe Guerini (CECOP – CESE) a plaidé pour une régulation européenne du numérique. Selon lui, elle doit protéger les citoyens tout en encourageant l’innovation.

Services numériques d’intérêt général et coopération

La seconde session a exploré les services numériques d’intérêt général et les partenariats public-privé. Ces derniers apparaissent comme des leviers essentiels pour la cohésion sociale et territoriale européenne.

  • Jeanne Bretécher (SOGA) a ouvert la discussion. Elle a rappelé que le “superpouvoir” de l’ESS reste la coopération.

  • Sara de Heusch (SEE) a insisté sur le rôle unique des coopératives, mutuelles, associations et fondations. Elles peuvent construire un numérique respectueux de la vie privée, durable et démocratique.

  • Patrick Klein (Commission européenne) a rappelé que la co-création est indispensable. Selon lui, elle conditionne le succès de la transition numérique européenne.

  • Denis Stokkink (Pour La Solidarité) a présenté le projet Social Tech Academy. Ce programme, porté par SOGA, Egina et Fundación Esplai, vise à développer les compétences numériques dans l’ESS.

  • Maxime Baduel (délégué interministériel à l’ESS) a insisté sur le rôle de l’État. Il a rappelé que la gestion responsable des données et la montée en compétences sont des priorités.

Ainsi, les intervenants ont confirmé que la transition numérique ne peut réussir qu’en associant les valeurs et les méthodes de l’économie sociale.

    Une Europe numérique plus juste et plus démocratique

    En conclusion, les intervenants ont affirmé que l’avenir numérique de l’Europe ne peut être uniquement marchand. Pour être durable, il doit s’appuyer sur les valeurs de l’économie sociale et solidaire : coopération, justice sociale, respect de l’environnement et démocratie participative.

    👉 Le replay de la conférence est disponible sur la chaîne YouTube du Social Good Accelerator.
    👉 Pour contribuer à ce mouvement et soutenir le développement d’une économie sociale numérique européenne, rejoignez la communauté SOGA.

      Dynamiser l’économie sociale par le numérique

      Dynamiser l’économie sociale par le numérique

      Dynamiser l’économie sociale par le numérique : les recommandations de la Commission européenne

      Avec la montée en puissance du numérique dans nos sociétés, il devient impératif d’assurer l’adaptation de l’économie sociale à cette transformation majeure.
      Loin de la recherche effrénée du profit, l’économie sociale occupe une place essentielle en plaçant l’humain, les enjeux sociaux et environnementaux au cœur de son action.

      Pour permettre à ce secteur dynamique de s’épanouir pleinement, la Commission européenne a présenté en décembre 2021 un plan d’action ambitieux pour l’économie sociale.
      Au cœur de ce plan figure une recommandation du Conseil, adoptée le 13 juin 2024, qui vise à créer les conditions-cadres nécessaires au développement de l’économie sociale en Europe.

      Notre analyse se concentre sur les propositions numériques clés de cette recommandation — des mesures innovantes qui ouvrent de nouvelles perspectives pour l’économie sociale à l’ère digitale.

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      Renforcer les compétences numériques dans l’économie sociale

      Pour réussir les transitions numérique et écologique, il est essentiel de développer les compétences numériques au sein de l’économie sociale.
      La Commission encourage les États membres à soutenir la formation, les échanges d’expériences et le développement de compétences managériales, entrepreneuriales et digitales adaptées à un environnement en constante évolution.

      Exemple concret : la Social Tech Academy.

      Le Social Good Accelerator pilote la Social Tech Academy, programme de référence pour la montée en compétences numériques des acteurs de l’économie sociale.
      Ouvert, collaboratif et accessible, ce programme vise à outiller les structures de l’ESS et leurs bénéficiaires — notamment les jeunes et les personnes éloignées de l’emploi — pour une transition numérique inclusive et professionnalisante vers les métiers du “Social Tech”.

      Relier politique industrielle et transition numérique

      Pour stimuler l’innovation sociale et un développement économique durable, il est crucial d’intégrer les objectifs de l’économie sociale dans les politiques industrielles.
      Cette articulation facilite la transition vers une économie circulaire et numérique, où les acteurs coopèrent pour maximiser l’impact social positif.

      L’intégration de ces objectifs favorise :

      • la création d’emplois durables,

      • la promotion de l’entrepreneuriat social,

      • et la réduction des inégalités.

      En combinant ces dynamiques dans les stratégies industrielles, l’Union européenne trace la voie d’un avenir plus inclusif et équitable, où performance économique et utilité sociale se renforcent mutuellement.

      Encourager le développement des initiatives communautaires

      La Commission européenne soutient activement le déploiement d’initiatives communautaires au sein de l’économie sociale.
      Celles-ci prennent la forme de :

      • communautés énergétiques,

      • solutions de mobilité partagée,

      • plateformes coopératives numériques,

      • coopératives agricoles et circuits courts alimentaires.

      Ces initiatives renforcent la cohésion sociale et territoriale en permettant aux citoyens d’accéder à des produits et services locaux tout en participant à des modèles économiques durables.

      Dans cette optique, la Commission a lancé le Portail européen de l’économie sociale et numérique : un guichet unique en ligne pour accéder à des informations sur les financements européens, formations, événements et opportunités par pays.

      Renforcer l’accès aux outils numériques et aux technologies émergentes

      Pour prospérer dans un environnement numérique en constante mutation, les structures de l’économie sociale doivent avoir accès à des outils technologiques avancés.
      L’usage de l’open source, du big data et de l’intelligence artificielle responsable permet d’améliorer l’efficacité, la productivité et l’impact social des organisations.

      Exemple inspirant : TechSoup fournit des licences logicielles à des milliers d’associations en Europe, leur permettant d’accéder à des outils numériques performants et abordables, renforçant ainsi leur capacité d’action sociale.

      Ouvrir l’accès aux marchés et à la commande publique

      La Commission européenne encourage une coopération accrue entre entreprises sociales et entreprises classiques, notamment via les technologies numériques qui facilitent l’accès aux marchés privés et publics.
      Cette collaboration permet d’amplifier la portée sociale et environnementale des initiatives de l’économie sociale.

      Pour accompagner cette dynamique, la Commission préconise :

      • des mécanismes de soutien spécifiques,

      • des formations dédiées à la commande publique responsable,

      • et des incitations financières favorisant les partenariats inclusifs.

      Ces mesures ouvrent la voie à de nouvelles opportunités économiques et sociales, tout en facilitant l’intégration professionnelle des personnes vulnérables grâce à la formation et à l’emploi adapté.

      L’appui européen aux recommandations numériques : les Transition Pathways

      Au cœur de la mise en œuvre de ces recommandations se trouvent les Transition Pathways, un cadre stratégique conçu pour accélérer la transition numérique de l’économie sociale.
      Ce processus collaboratif, développé avec le Social Good Accelerator et des centaines d’acteurs européens, définit les étapes clés pour accompagner le changement.

      Les Transition Pathways offrent :

      • une méthodologie inclusive et coopérative,

      • une feuille de route claire pour la transformation numérique,

      • et des mesures adaptées pour garantir un avenir numérique durable et équitable.

      Cet outil constitue désormais un levier central des politiques européennes en matière d’économie sociale et de transition digitale.

      Les impacts attendus de ces recommandations

      Ces propositions sont actuellement discutées par le Conseil de l’Union européenne, en vue d’un accord politique commun.
      Une fois adoptées, les États membres auront 18 mois pour adapter ou créer leur stratégie nationale de l’économie sociale, intégrant ces priorités numériques.

      La Commission assurera ensuite un suivi régulier de leur mise en œuvre, en lien avec le Comité de l’emploi et le Comité de la protection sociale, afin de mesurer les effets concrets et d’ajuster les politiques selon les besoins observés.

      Ces recommandations marquent une étape majeure pour faire de l’économie sociale un moteur de la transition numérique européenne, fondée sur l’inclusion, la durabilité et la coopération.

      AI development in the social economy: technology at the service of social impact?

      AI development in the social economy: technology at the service of social impact?

      AI development in the social economy: technology at the service of social impact

      Artificial intelligence (AI) is booming. With the arrival of ChatGPT, a hundred experts ask in an open letter dated March 28, 2023, to pause the development of artificial intelligence in order to take time to consider its ethical aspects. Our previous article has shown that in technological sectors in tension such as artificial intelligence, the non profit nature of organizations is no longer sufficient to ensure the values defended by the latter. It is partly for these reasons that social economy organizations are generally wary of the development of these new technologies. Yet as we shall see, the development of AI in the social economy could put technology at the service of social impact.

      Before looking at their uses, it is relevant to recall what AIs are and how they work. Strictly speaking, an AI is a set of techniques that allow machines to simulate certain characteristics of human intelligence. In the case of Chat GPT, the software bases its operation on a neural system called GPT Generative Pre-Trained Transformer. This is a machine learning model that analyzes and decodes the input text to provide a response to the user based on a large corpus of data. The software generates responses based on statistical patterns and word associations rather than actual understanding of the content. Although it may resemble this in some areas and with some specific training, experts are not unanimous in describing the software currently in circulation as artificial intelligence with reasoning capability.

      Through this article, we propose to explore the possibilities and uses in the social economy of these software developed with learning technologies and which tend to approach an artificial intelligence.

       

      Source : https://dataro.io/2021/03/09/artificial-intelligence-for-nonprofits/#use

      Red is the classic non-targeted canvassing, green is the classic targeting and blue is the targeting done with algorithms. Artificial intelligence improves the efficiency of donation campaigns by identifying donor profiles and directing mailings in the best possible way. It is therefore a gain in efficiency, profitability but also an ecological argument by reducing the number of emails and therefore the carbon impact of a campaign.


      Artificial intelligence would therefore allow to reach more efficiently certain contributors. However, there are some reservations about the large-scale deployment of the tool and its real effectiveness. It is difficult to be categorical about the effectiveness of these techniques, as the lack of open source data makes them difficult to use and rather unreliable.

      Impact measurement enhanced by artificial intelligence sentiment analysis

      The main objective of social economy organizations is to create social value, but this is difficult to quantify because of the complexity of the impacts produced by this sector. It is a complex and costly process, both economically and in terms of human resources, yet it is at the heart of the improvement and innovation of the social economy sector.

      Impact analysis allows them to improve their practices and better communicate their impact to their stakeholders. This is an issue that is at the heart of the use and development of artificial intelligence. These tools already enable large-scale analysis of the feelings expressed by stakeholders. Using data collected on social networks for example, this would allow to identify trends on the impact of programs, services or fundraising efforts but also how they are perceived in the population.

      The development of artificial intelligence specifically designed to analyze how a sample of the population feels about an action could be a solution to the difficulties faced by social economy actors on this topic.

      AI development in the SE: the internal opinion of an expert

      We had the chance to talk with a national expert in data science and artificial intelligence working for a large mutual. As a developer of artificial intelligence tools himself, he offered us an inside look at the current state of development of these technologies in the social economy. He clearly saw recent progress in a sector that he still defines as “difficult to move”. For him, the social economy enterprises have difficulty in moving forward in the adoption of data science and artificial intelligence, in particular because of the negative vision that these fields suffer from.

      “For a long time the topics of artificial intelligence in the social economy have been under-considered and seen as only for ‘geeks’.”

      The social economy also faces obstacles in terms of data collection. In fact, according to our expert, the main difficulties encountered by social economy actors are in the implementation of data collection processes and the delivery of results and predictions. In the mutual field, risk management is mainly based on business experience, so it is difficult to change methodologies to implement efficient and automated tools.

      Despite these obstacles, artificial intelligence can bring many benefits to the social economy sector. The tools developed by the mutual insurance company for which our expert works help to optimize customer relations by better understanding the reasons for contact, sorting emails and scanned paper documents, and automating routine requests. These tools can also more easily detect fraud and thus improve the company’s efficiency and profitability.

      “The results of these investments over the past decade are already palpable, with time savings and significant improvements in customer relations.”

      Conclusion

      In conclusion, the use of artificial intelligence in the social economy sector is a topic that raises important ethical questions, particularly in terms of data collection and use. However, artificial intelligence can offer opportunities to improve the efficiency and sustainability of fundraising campaigns, as well as to measure the impact of actions undertaken. While the literature in France on this topic is limited, companies and experts are already working on artificial intelligence solutions specifically designed for the social economy sector.

      Convinced by this usefulness, Dr. Lobna Karoui, a Forbes board member and lawyer specialized in the ethics of artificial intelligence, gave an overview of the applications of artificial intelligence in the social economy sector. Whether it is to raise funds, improve the efficiency of their actions or better understand the needs of their beneficiaries, she believes that artificial intelligence is an asset for organizations. However, she warns that AI cannot and should not replace the human qualities of actors in the social economy.

      The sector is evolving and there is no doubt that it will rise to the societal challenges raised by artificial intelligence. It is important to ensure that these tools are developed in an ethical and responsible manner, in order to preserve the integrity and values of social economy organizations.

      About the author

      Léon Launay
      Community, Communication and Public Affairs Manager
      leon(at)socialgoodaccelerator.eu
      Éthique et performance : le cas du développement de ChatGPT

      Éthique et performance : le cas du développement de ChatGPT

      Éthique et performance : le cas du développement de ChatGPT

      ChatGPT n’est pas seulement une révolution technologique : c’est aussi un cas d’école en matière de responsabilité sociale des entreprises.
      Conçu à l’origine comme un contre-modèle aux GAFAM au sein d’une organisation à but non lucratif, OpenAI, la société à l’origine de ChatGPT, a progressivement basculé vers un modèle capitaliste.

      L’affaire révélée par le magazine Time sur les conditions de travail des sous-traitants kenyans — employés par Samasource, une ancienne ONG devenue entreprise à but lucratif — a mis en lumière les paradoxes du modèle.
      Ces révélations posent une question de fond : les statuts “non lucratifs” servent-ils aujourd’hui de tremplin à des entreprises technologiques motivées par le profit plutôt que par l’intérêt général ?
      Retour sur un cas emblématique et les interrogations qu’il soulève.

      Bien que le secteur à but non lucratif se structure traditionnellement autour de valeurs de gouvernance démocratique, de transparence et d’éthique, certaines situations viennent interroger cette éthique de solidarité.
      Comme toute entreprise, les organisations à but non lucratif sont confrontées à des pressions économiques : baisse de revenus, difficultés de trésorerie, plans sociaux…
      Ces contraintes les obligent parfois à faire coexister éthique et performance, au risque que la recherche d’efficacité supplante progressivement la mission d’intérêt général.

      L’évolution d’OpenAI : du modèle non lucratif au statut à but lucratif limité

      Fondée en 2015 par Elon Musk et Sam Altman, OpenAI naît comme une organisation à but non lucratif.
      Son ambition initiale : développer une intelligence artificielle au service du bien commun, en opposition aux modèles de captation de données des géants du numérique.

      Mais en 2019, un an après le départ d’Elon Musk, la structure change de statut pour devenir une “limited-profit company”, un modèle hybride américain permettant d’accueillir des capitaux privés tout en plafonnant la rémunération des investisseurs.
      Malgré cette évolution, OpenAI continue d’affirmer que sa mission est de « développer une intelligence artificielle pour le bénéfice de toute l’humanité ».

      Jusqu’à la publication de l’enquête du Time en janvier 2023, l’entreprise cultivait une image d’éthique et de transparence fidèle à ses origines.
      Mais l’enquête révèle que pour résoudre les problèmes de toxicité linguistique dans ses modèles d’IA, OpenAI a eu recours à un prestataire basé au Kenya, où des travailleurs ont été exposés à des contenus violents et haineux pour un salaire dérisoire.

      Dans sa réponse officielle, la direction d’OpenAI affirme ne pas avoir eu connaissance des conditions de travail de ce sous-traitant.
      Cependant, l’affaire a profondément écorné son image de pionnier éthique de l’intelligence artificielle.

      De fortes pressions dans un secteur ultra-compétitif

      Ce scandale révèle le paradoxe entre compétitivité et éthique dans le secteur de l’intelligence artificielle.
      Pour rester dans la course face aux GAFAM, OpenAI s’est heurtée aux limites de ses engagements moraux.

      Le prestataire mis en cause travaille d’ailleurs pour la plupart des concurrents directs d’OpenAI, en raison de tarifs extrêmement compétitifs.
      Les géants comme Google, Meta ou Microsoft ont eux aussi recours à ces sous-traitants chargés de filtrer les données violentes ou haineuses, dans le cadre de l’entraînement de leurs modèles.

      OpenAI n’a donc pas inventé cette pratique : elle l’a reproduite pour survivre dans une industrie dominée par la logique de vitesse et de performance.
      Son évolution – du statut juridique à la recherche de fonds – l’a rendue de plus en plus semblable à ses concurrents, y compris dans ses méthodes.

      La principale critique adressée à OpenAI tient à l’incohérence entre son discours et ses pratiques.
      L’entreprise s’était imposée mondialement grâce à un positionnement moral fort. Lorsque la réalité de son fonctionnement a été dévoilée, une partie du public s’est sentie trahie.

      Mais il serait injuste de généraliser ce cas à l’ensemble du secteur non lucratif ou à celui de l’IA.
      Le développement de l’intelligence artificielle reste une opportunité majeure pour la Social Tech, qui pourra s’appuyer sur ces outils pour produire des innovations éthiques, responsables et utiles au bien commun.

      Quelle est la position de ChatGPT lui-même ?

      Pour clore l’analyse, ChatGPT a été interrogé sur le dilemme éthique auquel ses créateurs ont été confrontés : productivité ou éthique ?
      Sa réponse est sans équivoque :

      « Les entreprises qui se revendiquent d’un modèle éthique ou à but non lucratif ont une responsabilité envers le public et le reste du secteur. La transparence et la redevabilité sont des conditions essentielles de la confiance. »

      Une position lucide, bien éloignée des ambitions financières actuelles d’OpenAI, qui prévoit désormais d’atteindre 1 milliard de dollars de revenus d’ici 2024 — un objectif qui s’éloigne sensiblement de son intention initiale : créer une intelligence artificielle au service de l’humanité.

      Compétences numériques : comment mieux les promouvoir par l’éducation ?

      Compétences numériques : comment mieux les promouvoir par l’éducation ?

      Compétences numériques : comment mieux les promouvoir par l’éducation ?

      Le 16 septembre 2022, le Social Good Accelerator (SOGA) a répondu à la consultation européenne sur l’amélioration de l’enseignement des compétences numériques.

      Cette consultation posait une question centrale :

      Quelles actions mettre en place pour développer les compétences numériques dès le plus jeune âge et à toutes les étapes de la formation ?

      Contexte : un enjeu stratégique pour l’Europe

      Bien avant la crise du COVID-19, le besoin de renforcer les compétences numériques de tous était déjà manifeste.
      Aujourd’hui encore, les niveaux de maîtrise du numérique restent inégaux, marqués par des écarts de genre, d’origine socio-économique et de territoire.
      La pandémie n’a fait qu’accroître cette demande de compétences, rendant urgente la mise en place de stratégies éducatives adaptées.

      Cette consultation s’inscrit dans le cadre du Plan d’action pour l’éducation numérique 2021-2027, dont la première priorité stratégique est de garantir une éducation et une formation numériques accessibles, de qualité et inclusives.

      Le SOGA, engagé pour une transition numérique éthique et solidaire, y a formulé plusieurs recommandations concrètes destinées à développer les compétences numériques à tous les stades du parcours éducatif.

      Un manque de formations numériques transversales et adaptées dans l’enseignement supérieur

      Le premier constat du SOGA concerne la pénurie et l’uniformité des talents.
      Les cursus universitaires abordent encore trop peu les questions de culture numérique, de conception responsable ou d’usage critique des technologies.
      Les formations en sciences humaines, droit ou art — pourtant cruciales pour comprendre les impacts du numérique — restent insuffisamment connectées à l’innovation technologique.

      Recommandations proposées :

      • Créer des programmes de découverte et d’immersion dans des startup studios pour les étudiants en sciences humaines, droit ou arts.

      • Soutenir les partenariats entre universités, écoles informatiques et PME locales.

      • Encourager le partage de ressources et d’espaces (outils, fablabs, médias, plateformes).

      • Développer des consortia d’apprentissage pair-à-pair à l’échelle européenne entre étudiants en technologie et étudiants d’autres disciplines.

      • Accroître la numérisation du secteur de l’économie sociale, en favorisant un marché du travail numérique inclusif doté de formations dédiées.

      Accessible, quality and inclusive digital education and training is the first strategic priority of the Digital Education Action Plan 2021-2027. Photo credit: European Commission

      Des compétences rares, chères, et concentrées dans les entreprises les plus riches

      Dans le secteur du numérique d’intérêt général, les structures de l’économie sociale font face à une double difficulté :
      un manque de moyens financiers pour attirer les talents et une guerre des compétences qui profite surtout aux grandes entreprises.
      L’Union européenne estime qu’il faudra 20 millions de professionnels du numérique d’ici 2030 pour répondre aux besoins du marché.

      En parallèle, les services numériques d’intérêt général nécessitent des compétences spécifiques en matière de conception inclusive, d’accessibilité, de gouvernance des données et de développement éthique — encore trop peu enseignées dans les formations initiales et continues.

      Recommandations proposées :

      • Développer des partenariats entre étudiants et publics éloignés du numérique, afin de promouvoir une littératie numérique universelle et inclusive.
      • Évaluer les écarts de compétences numériques des acteurs de l’économie sociale.
      • Concevoir des parcours de formation ciblés au sein des organisations de l’ESS.
      • Diffuser et mutualiser les résultats de recherche liant transition numérique et économie sociale pour faciliter la réplication d’initiatives réussies.
      • Multiplier les formations aux outils no-code, qui permettent de créer des sites, applications ou automatisations sans maîtriser le code informatique.

      Les outils no-code ouvrent de nouvelles perspectives : ils rendent le développement numérique plus accessible, tout en favorisant une structuration de la pensée digitale et une meilleure gestion des données.

      Vers une éducation numérique ouverte, accessible et inclusive

      Promouvoir les compétences numériques ne se limite pas à l’acquisition de savoir-faire techniques : c’est un enjeu de citoyenneté et d’inclusion.
      Le SOGA appelle à une politique européenne ambitieuse pour que chaque citoyen, quel que soit son parcours, puisse comprendre, utiliser et maîtriser les outils numériques.
      C’est à cette condition que la transition digitale deviendra une transition sociale et démocratique, portée par les valeurs de l’économie sociale et solidaire.

      FAQ — Promouvoir les compétences numériques par l’éducation

      Qu’entend-on par “compétences numériques” ?

      Les compétences numériques regroupent l’ensemble des savoirs, savoir-faire et attitudes permettant d’utiliser efficacement les technologies numériques.
      Elles vont de la maîtrise des outils de base (bureautique, navigation, messagerie) à des compétences plus avancées en sécurité des données, création numérique, analyse de données ou programmation.

      Pourquoi est-il essentiel de développer les compétences numériques dès l’école ?

      Il est important de développer les compétences numériques dès l’école, car le numérique structure désormais tous les aspects de la vie quotidienne et professionnelle.
      Les former dès le plus jeune âge permet de réduire la fracture numérique, de favoriser l’égalité des chances, et de préparer les citoyens à une société de plus en plus digitalisée.

      Quels sont les principaux freins à l’enseignement du numérique en Europe ?

      Les freins identifiés par le SOGA sont :

      • le manque de formations transversales adaptées dans l’enseignement supérieur,

      • la pénurie d’enseignants formés,

      • les inégalités territoriales et sociales d’accès au matériel et à la connexion,

      • et la difficulté à relier les compétences numériques aux valeurs sociales et environnementales.

      Comment l’économie sociale et solidaire (ESS) peut-elle contribuer à la formation numérique ?

      Les organisations de l’économie sociale et solidaire (ESS) jouent un rôle essentiel dans la formation des publics éloignés du numérique.
      Elles expérimentent des modèles inclusifs, mutualisent les ressources et proposent des formations accessibles et ancrées dans les réalités locales — une approche complémentaire à celle du système éducatif classique.

      Quelles actions le Social Good Accelerator mène-t-il dans le domaine de l'ESS numérique ?

      Le SOGA agit à travers plusieurs projets européens, dont :

      • la Social Tech Academy, qui forme aux métiers numériques de la Social Tech ;

      • et le projet Social_tEchSS, qui crée des référentiels de compétences numériques de base pour les professionnels de l’économie sociale.
        Ces initiatives visent à faire du numérique un levier d’inclusion et d’émancipation, et non une source d’exclusion.

      Comment puis-je participer ou soutenir ces initiatives ?

      Vous pouvez :